Après deux premiers épisodes sympathiques sortis sur PS2, dont l’un a d’ailleurs eu un remake récemment, les célèbres protagonistes de René Goscinny et d’Albert Uderzo reviennent dans une version triple XXL. Astérix & Obélix XXL 3 rime presque avec « triple A », pourtant on en est bien loin.
J’y ai joué sur Xbox One X à partir d’une version fournie par léditeur
Cours Astérixsm, couuuuuuurs !
Asterix et Obelix XXL 3 constitue l’archétype de ce que l’on appelait à l’époque un jeu d’action-aventure. L’histoire se déroule au sein du village Gaulois que l’on ne présente plus. Alors que Panoramix, le druide du bled, interrompt ses ricanements lorsqu’Hella Finidrir est reportée disparue et enlevée par les Romains, nos héros répondent présents et acceptent de voler à son secours. Pour ce faire, il leur faut restaurer les éléments du Snajaröhj… du Snecmajkul… merde, du Menhir de Cristal. Celui-ci est la propriété d’Hella ; une fois ses composantes rassemblées, il sera capable d’indiquer au deux Gaulois le lieu de captivité de Miss Finidrir. C’est donc peu avant JC que ce scenario – qui ne reprend celui d’aucun film ni d’aucune bande dessinée – se déroule. On prend donc plaisir, de prime abord, à parcourir des environnements assez diversifiés et fidèles à l’univers de la saga. D’autant que l’humour potache, lui aussi marque de fabrique d’Astérix et Obélix, est bien présent et s’avère assez réussi, grâce surtout à un casting de choix côté comédiens. Les doublages de Jean-Claude Donda dans le rôle d’Astérix (il est également la voix de l’attraction « Attention Ménhir » au Parc Astérix) et de Guillaume Briat, qui double Obélix depuis les films d’animation sortis en 2014, brillent de vivacité et renforcent l’ambiance du titre. Passons maintenant aux choses qui fâchent.
J’ai venu, j’ai vu, j’ai pas comprendu
Le titre de Microïds propose une progression classique, composée de quêtes principales et de secondaires. La plupart des principales consistent à aller d’un point A à un point B, en explosant la tronche des Romains qui se mettent en travers de notre route, dans le but de libérer un personnage, de trouver un item ou de reconstituer le Menhir de Cristal. Le souci n’est pas tant la redondance des objectifs de quête mais plutôt des quêtes elles-mêmes. Quel que soit le but, la manière d’avancer demeure exactement la même : un peu de plate-forme, une énigme simple, de la baston (qui se résume, en gros, à marteler X et à utiliser une capacité spéciale de temps à autres, lorsque trop d’ennemis surgissent) et basta. À l’inverse, les quêtes secondaires tentent elles de proposer quelques objectifs différents mais n’apportent tellement rien qu’on n’est pas incités à les faire. On a l’impression d’avoir affaire à du remplissage, uniquement là pour gonfler une durée de vie assez faiblarde au demeurant. Bien qu’on ait un système de compétences à déverrouiller avec l’argent du jeu, le sentiment de montée en puissance n’est jamais au rendez-vous. La faute à une difficulté bien mal dosée : les premiers niveaux se terminent aisément, alors que ceux de fin proposent parfois des phases plus compliquées, pour les mauvaises raisons. À certains moments, on se retrouve submergés d’ennemis, ce qui a pour malencontreuse conséquence de faire chuter le framerate de manière instantanée et de rendre l’action confuse au possible.
Moi je vais rester là pour raviver le feu, parce que des fois, il se déravive.
Outre ces phases de bastons qui occupent 90% du jeu, on trouve ça et là quelques phases de plateforme / petites énigmes qui parsèment la progression. Très simples, on peut noter toutefois qu’elles cassent un peu la lassitude que l’on ressent à de trop nombreuses reprises. Et qu’elles cassent les pieds, à défaut de casser autre chose, lorsque la hitbox des plateformes est ridiculement peu précise. Mourir à cause d’un gameplay peu soigné, c’est encore possible en 2019. Pour couronner le tout, les checkpoints se font bien trop rares, ce qui évidemment va de pair avec ces morts stupides. Recommencer tout un niveau à cause d’une hitbox hasardeuse ou d’un combat incompréhensiblement difficile devient monnaie courante lors de certains passages. Asterix et Obelix XXL 3 trouve en revanche tout son intérêt en coop. La lassitude liée aux phases de combats se ressent beaucoup moins qu’en solo, et progresser devient alors presque sympathique. Notons que c’est surtout le fait que l’IA soit catastrophique qui explique cela : si vous jouez seul, le personnage que vous n’incarnez pas n’agit quasiment jamais, à tel point que l’on se sent totalement livrés à nous-mêmes. Comptez environ une demi-douzaine d’heures pour atteindre le combat de fin, que j’ai trouvé raté, inintéressant et décevant. Ou comment conclure une aventure qui, sans être mauvaise, ne vaut pas vraiment le détour.
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