Capcom, développeur très en forme et apprécié, met en pause cette année sa série Resident Evil pour répondre aux attentes de nombreux fans en sortant une suite à Dragon’s Dogma. Ou plutôt un reboot car tout second épisode qu’il était censé être, le jeu se nomme tout simplement Dragon’s Dogma une fois devant l’écran titre. Le « deux » comme l’optimisation de cette version PC semblent ne pas être de la partie, voyons ce que cet épisode nous propose.
Jeu testé sur PC à partir d’une version fournie par l’éditeur
L’insurgé de retour aux affaires
Si on se remémore l’épisode précédent, ce dernier nous montrait lors de son prologue un affrontement épique contre une chimère suivi d’une première rencontre avec le Dragon. Un prologue de qualité qui montrait clairement les ambitions du titre de Capcom. Ici, que nenni, on commence le jeu en prison avec un personnage issu de notre création pour un prologue plein d’ennuis et de doutes.
Des doutes vis-à-vis de la partie visuelle dans un premier temps, Dragon’s Dogma II n’est pas un beau jeu, il est visuellement daté et le RE Engine ne semble clairement pas à l’aise avec la formule open world. L’ennui car toute la partie du prologue est profondément ennuyeuse, rappelez-vous l’escorte de la tête de l’hydre dans le premier épisode ? C’est pire ici. Pourtant, une fois la première et laborieuse première heure passée, Dragon’s Dogma II commence à montrer son potentiel, un jeu qui fait la même chose que le précédent épisode mais en mieux… Enfin presque.
Une sauvegarde pour les gouverner toutes
Créer un personnage c’est bien, mais gare aux erreurs car Dragon’s Dogma II n’autorise pas de nouvelle partie, une fois le jeu débuté vous allez devoir assumer votre insurgé jusqu’à la fin de l’aventure. Sauf si vous passez à la caisse pour acheter le DLC qui permet de le modifier pour la modique somme de 1.99€.
Des DLC, le jeu en propose une tonne, majoritairement tous sont facultatifs, mais si vous souhaitez avancer plus rapidement, libre à vous de passer à la caisse.
C’est cependant regrettable que le jeu ne propose pas plusieurs slots de sauvegarde, impossible de commencer une seconde aventure en annexe à notre partie principale. Quel intérêt ? Avoir un autre personnage avec une classe différente, etc.…
Une technique aux fraises
Abordons maintenant le sujet qui fâche, la technique. Dragon’s Dogma II n’est pas très joli, il est daté visuellement et fait vraiment peine à voir face aux derniers open world sortis sur console. Au petit jeu de la comparaison, il est bien moins abouti que les deux derniers épisodes de la série Final Fantasy.
Mais le rendu visuel est une chose vraiment anecdotique si la partie ludique est réussie, mais nous y reviendrons plus tard. Ce qui nous fait grincer des dents ici c’est la technique et plus précisément l’optimisation aux fraises du titre de Capcom. Sur notre configuration de test (une RTX 4070, un Ryzen 5 3600x avec 32 Go de RAM tout en ayant installé le jeu sur un NVME), les performances in-game sont désastreuses. Pire encore, les réglages graphiques n’apportent pas de grosse différence, pas plus que le DLSS qui rend le jeu extrêmement flou pour un gain de performance minimaliste.
Et que dire sur l’absence du DLSS 3.5 Frame Generation pourtant mis en avant par Nvidia au cours d’une vidéo ? On ne comprend pas, peut-être est-ce dû à un manque de temps et le jeu aurait dû être repoussé, ce qui est sûr, c’est qu’à l’heure actuelle il reçoit un grand nombre de critiques négatives sur Steam à ce sujet et Capcom a déjà pris la parole et indique travailler sur une mise à jour… Affaire à suivre.
La version PlayStation 5 ne s’en sort guère mieux avec un framerate inconstant et non capé. Il en résulte un taux d’images par secondes qui oscille entre vingt-cinq et quarante-cinq images par secondes. Ce qui à pour effet d’accentuer les saccades présentes dans le jeu, Capcom nous avait habitué à bien mieux sur console et PC.
Un grand jeu
Mettant les tares techniques de côté, prenons le temps de nous attarder sur le cœur du jeu. Dragon’s Dogma est un titre ambitieux, peut-être trop, mais clairement ancré dans une recette qui date. Le jeu est pour ainsi dire une copie quasi conforme de l’opus sorti sur 360 à l’époque.
On y incarne toujours un insurgé qui va devoir effectuer diverses quêtes parfois intéressantes, parfois beaucoup moins, pour accomplir son destin. Dans les faits, inutile d’attendre du titre de Capcom une narration poussée, elle est succincte.
Là où Dragon’s Dogma II excelle c’est dans son monde organique, immensément plus grand que celui du précédent jeu mais aussi plus fourni. Le monde de Dragon’s Dogma II est un champ de mines sur lequel les combats du jeu s’enchaînent jusqu’à plus soif. Rares sont les moments de répit dans le jeu, peu importe notre direction ou ce qu’on décide de faire sur la carte. Notre Insurgé est la cible de tous les maux et on croise le fer durant de longues heures.
C’est un monde cruel où sévissent trolls, gobelins, cyclopes, griffons et j’en passe. Rien n’est prévu, tout est à prévoir. Au bord d’une balade champêtre, en chemin lors d’une des multiples quêtes du jeu, vous pourrez croiser un Griffon assoiffé de sang, s’en suit un combat épique, long et souvent difficile.
À l’instar du précédent opus, le jeu ne lésine pas sur la difficulté et il va falloir faire preuve de patience pour progresser dans le jeu.
Évidemment, il est tout à fait possible de glaner de l’expérience et de faire évoluer son personnage (mais aussi ses pions) mais n’attendez pas une promenade de santé. Dragon’s Dogma II propose du challenge, on est certes à des années-lumière d’un Nioh ou encore d’un Elden Ring mais globalement le titre de Capcom demande patience et vertu.