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[TEST] Xenoblade Chronicles : Definitive Edition

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Il y a 10 ans déjà, Xenoblade Chronicles faisait ses premières armes sur wii. Véritable prouesse de l’époque, cet Action RPG a marqué une génération de console par son gigantisme et sa générosité. Monolith Soft choisit de capitaliser par trois fois sur ce succès sur wii U et sur switch. C’est en s’appuyant sur le moteur de Xenoblade Chronicles 2 que sort en 2020 un remake complet du premier opus sur Switch. Mais un dépoussiérage en règle suffit-il à faire oublier l’épreuve du temps ?

Testé sur console Switch première génération, sur une version fournie par l’éditeur

Il y a fort longtemps…

Deux géants nommés Mékonis et Bionis s’affrontèrent pendant des siècles au milieu d’une mer infinie. Ils moururent à l’issue d’un combat sans vainqueur, laissant la vie se développer sur leurs corps figés. Les homz, qui ont prospéré sur Bionis, vivent dans des refuges harcelés par des robots invincibles issus de Mekonis. Alors que Shulk, Fiora et Reyn partent en mission, la colonie 9 est attaquée par un mystérieux fascia noir et son escadron. Après un drame liant à jamais leurs destins, ces compagnons décident de partir en quête de vengeance, avec de leur côté l’épée de légende Monado.

Le scénario a pour originalité de mettre en scène un affrontement primitif entre deux titans, dont l’issue a façonné le monde tel qu’il est dépeint aujourd’hui. Les répercussions se ressentent astucieusement dans le level design, mais aussi dans le déroulement de l’intrigue du jeu. Si l’écriture des personnages est malheureusement toujours autant en retrait, la résolution du récit reste très efficace et enthousiasmante.  Il faudra toutefois attendre trente à quarante heures avant que les rebondissements donnent un peu d’accroche au récit.

Un jeu de rôle dense mais confus

Le système de combat de Xenoblade Chronicles : Definitive Edition est celui d’un Action-RPG, avec quelques spécificités. Une fois un ennemis ciblé, le personnage contrôlé lance des auto-attaques, ou peut utiliser plusieurs compétences (soin, altération d’état, …) nécessitant un temps de recharge. Certaines successions d’attaques permettent de déséquilibrer, faire chuter puis assommer un ennemi, permettant de gagner un répit précieux. Il est nécessaire de jouer sur le positionnement et la gestion de l’attention des ennemis pour maitriser au mieux ces techniques.

Shulk est le porteur de l’épée Monado. Etant la seule arme à même de vraiment endommager les mekons, elle détient son propre lot de compétence. Elle dote son porteur d’un pouvoir de vision montrant le coup fatal qui sera porté à un allié, laissant le temps de corriger le tir.

Derrière ce système de combat apparemment complet se cache une routine assez vite installée. Un seul personnage peut être incarné, et il n’existe peu de moyens pour influer sur les actions des deux autres coéquipiers. Mais il serait dommage de juger le jeu trop vite, car le moteur de l’aventure est ailleurs.

La folie des grandeurs

S’il y a bien une chose sur laquelle Xenoblade Chronicles : Definitive Edition excelle toujours autant, c’est sa capacité de jouer sur les effets d’échelle. Encore aujourd’hui, il est difficile de rester insensible à ses incroyables panoramas. Certains points de vue présentent une verticalité telle, qu’aucun autre jeu n’est capable de faire si bien prend conscience du chemin parcouru.

Les cartes du jeu, réparties sur les différents organes des titans, montrent de multiples points d’intérêt. L’exploration se retrouve récompensée par l’obtention de pièces d’équipement rares ou des cristaux. Par un système de craft laborieux mais abouti, il est possible de convertir ces derniers en gemme. Un bon moyen de doter des armes et armures de caractéristiques nouvelles (hausse de point de vie, résistance à un élément, …)

Ce raffinage est certes une bonne idée, mais il fait partie de la multitude de micro-systèmes qui pullulent dans le jeu. Il serait trop long de tous les lister ici, mais le début du jeu est noyé sous des dizaines de pages de tutoriel.

La profusion de quêtes constitue un autre moteur de l’exploration. Mais elles s’avèrent bien trop nombreuses et triviales pour ne pas finir par lasser. Heureusement, ce remake apporte de nombreuses nouveautés permettant de simplifier leur déroulement, comme une refonte de l’affichage, ou encore le changement d’heure à la volée. Il reste dommage que tout n’ait pas été mis à plat, mais l’expérience de jeu est grandement améliorée.

Une remise à niveau conséquente

La refonte graphique du titre s’est faite sous le moteur de Xenoblade Chronicles 2. Les effets de flous, les visages rigides, et les modèles angulaires sont donc significativement améliorés. Pour autant, la résolution est faible (notamment en mode portable), de nombreux éléments apparaissent très tardivement, et les décors manquent de détail. Certaines faiblesses de direction artistique restent inchangées, notamment du côté de l’apparence des personnages. Si le bilan n’est pas pleinement satisfaisant, un gouffre technique sépare tout de même les deux versions.

La direction sonore du jeu constitue toujours une des grandes qualités du jeu, notamment du côté des très bons doublages japonais. La musique résonne encore comme un appel au voyage qui ne lasse jamais, servie par des grands noms comme Yoko Shimomura (Kingdom Hearts 2, Legend of Mana) et Yasunori Mitsuda (Chrono Trigger, Xenogears). Le choix entre version originale et réorchestrée (pour certains morceaux) constitue un ajout bienvenu.

Et sinon, quoi de neuf ?

Les nopons sont au centre de plusieurs nouveautés. Les portails rouges disséminés sur la carte donnent accès à l’archisage nopon, qui permet d’accéder à un mode contre la montre.

Ces mignones petites mascottes sont par ailleurs les principaux alliés de Shulk et Melia dans le chapitre additionnel nommé Un avenir commun. Cet épisode indépendant se déroule juste après le dénouement de l’histoire. Le système de combat se retrouve légèrement modifié, apportant un peu de fraicheur aux 10 à 15h de jeu supplémentaires. L’occasion de découvrir des environnements nouveaux et des quêtes annexes supplémentaires, dont la recherche des cartographes nopons (décidément, encore eux !).

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Xenoblade Chronicles était un jeu ambitieux à sa sortie, et il le montre encore aujourd’hui. Mais l’océan de quêtes annexes remplit artificiellement une aventure certes intéressante, mais dont les rebondissements tardent à arriver. Il serait cruel de ne pas relever l’ajout de contenu et les nombreuses améliorations graphiques et ergonomiques. Mais les bases bancales en combat, en écriture et en direction artistique se font toujours autant remarquer. Un remake généreux donc, mais au bilan mitigé.[TEST] Xenoblade Chronicles : Definitive Edition