Et si on passait une partie de l’hiver dans la boue à faire vrombir de la grosse cylindrée ? Parce que même si le jeu est techniquement à la peine et un poil exigeant sur les bords, Monster Energy Supercross 3 se pose comme l’épisode de la maturité en plus d’être vraiment chouette
J’y ai joué sur Nintendo Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur
Contrairement au foot, au basket et une bonne palanquée de sports automobiles, on ne peut pas dire que les amoureux de Motocross aient véritablement de quoi se mettre sous la dent côté jeu vidéo. Parce que depuis la mise en pause de la série MXGP qui commence sérieusement à s’éterniser, il ne reste plus que la toute jeune franchise Monster Energy Supercross pour s’adonner virtuellement à cette pratique qui est un véritable phénomène aux États-Unis. Développé par Milestone et édité par Big Ben, la série Monster Energy Supercross a connu des débuts très compliqués avec un premier volet pas loin d’être catastrophique et s’est ensuite rattrapé l’année d’après sans pour autant marquer les esprits. De fait, ce troisième volet se pose comme l’épisode de la maturité tant il s’améliore sur tous les points. Du moins, sur PS4 et Xbox One sûrement parce que la réalisation de la version Switch pêche par son manque de finesse et de stabilité. Le jeu n’est pas spécialement moche, mais il accuse cruellement le coup avec des textures baveuses, du tearing en veux-tu en voilà avec des motos qui apparaissent et disparaissent à 10 mètres et un framerate très fragile qui peut parfois gêner. Et ça, c’est assez embêtant.
Un jeu exigeant
Alors qu’on pourrait très bien penser le contraire, Monster Energy Supercross 3 n’est pas un jeu typé arcade où l’on fonce tout droit entre deux sauts à plus de 10 mètres du sol à enchaîner les figures. A vraie dire, on en est même assez loin. Sans être un parangon de la simulation, le titre de Milestone propose un gameplay carré et particulièrement exigeant. Entendez par là qu’il faut gérer le poids de son pilote, la force exercée sur le guidon et étudier la topologie des circuits pour espérer passer la ligne d’arrivée en premier. Sans cela, on finit par se prendre une barrière après un virage en épingle mal géré ou se vautrer en beauté après un saut trop court. Si la prise en main est rapide, il faut du temps pour maîtriser le gameplay qui se situe quelque part entre de l’arcade et de la simulation. La conduite est simple, grisante même, mais gérer les sauts, les atterrissages et les trajectoires demandent du temps et peut même créer une certaine forme de frustration lors des premières parties. D’autant plus que l’IA est féroce et ne se laisse absolument pas faire même en mode facile. Mais passé les premières heures, on se prend au jeu, on commence à s’amuser et sent une véritable progression au fil des courses. Et hormis une sensation de flottement sur certaines trajectoires et sauts, le gameplay est très agréable. Par contre, pensez à désactiver les vibrations de la Switch en mode portable car c’est tout simplement insupportable.
Le plein de contenu
Du côté du contenu, Monster Energy Supercross 3 est loin d’être avare. Si la forme est barbante avec son interface pas toujours très claire, le mode carrière est très complet et nous fait faire le tour des États-Unis pour visiter tous les circuits officiels du championnat de Supercross. Et ça, c’est le genre de friandise qui fera fondre les amoureux de la discipline. Pour le reste, on a le droit à du contre la montre, des épreuves, des défis pour s’approprier le gameplay et un mode multijoueur en locale et en ligne. Malheureusement, le code réseau n’a pas l’air super au point et c’est assez compliqué de trouver des parties même aux heures « chaudes » de la journée. Enfin, le jeu propose aussi un éditeur de circuit particulièrement complet quoiqu’un poil complexe à utiliser. Quand bien même, il y a de quoi faire de très jolis circuits ou encore récupérer ceux de la communauté si votre fibre créative est en berne. Et pour terminer sur la partie création, sachez qu’il est maintenant possible de créer une femme comme pilote dans le mode carrière. Ça ne change absolument rien, mais c’est toujours sympa de pouvoir le faire.