Il m’aura fallu trois petites semaines de vacances pour me rendre à l’évidence. Je n’ai pas aimé Wolfenstein : Youngblood. Il m’est littéralement tombé des mains et je n’ai même plus envie d’y toucher. Je vous explique ça dans mon test…
J’y ai joué sur Nintendo Switch à partir d’une version fournie par l’éditeur
Comme beaucoup de monde, j’ai adoré Wolfenstein : The New Order et Wolfenstein 2 : The New Colossus. Tellement que c’est avec la plus grande des excitations que j’ai regardé la barre de téléchargement de Wolfenstein : Youngblood, un standalone, défiler sur l’écran de ma Switch. Car oui, au lieu de la prendre le jeu sur PS4 ou Xbox One, et ainsi profiter de l’incroyable puissance de la X, j’ai préféré opter pour la version « portable » sur la console de Nintendo et l’embarquer avec moi en vacances. Mais passé la première heure de jeu à retrouver Blazkowicz le temps d’une cinématique et exploser la cervelle de Nazis à coup de fusil à pompe, la hype est descendue au fil des missions qu’on me proposait jusqu’à que le jeu finisse par me tomber des mains…Enfin, il m’est pas vraiment tombé des mains, j’y tiens à ma Switch. Je n’ai juste plus du tout envie d’y jouer.
Une histoire de famille
Wolfenstein: Youngblood se déroule plusieurs années après The New Colossus. Le poids du temps a blanchi les cheveux de Blazkowicz qui semble mener une vie « paisible » en compagnie de sa femme et ses filles. Elles ont même le droit à une formation maison sur l’art très délicat de la survie et de l’extermination de nazi. D’ailleurs, lorsque notre bon vieux Blazko disparait des radars après une mission secrète, ce sont ses deux filles, Jess et Soph, qui prennent l’initiative de s’envoler pour le sauver. Le genre de prétexte idéal pour aller martyriser du nazi et étaler un peu de sang sur les pavés des rues de Paris. Enfin, si le jeu se déroule effectivement à Paris, on pourrait se croire dans n’importe quelle autre ville européenne tant les rues sont génériques et qu’on a le droit à aucun lieu emblématique de la capitale française. Mais si Wolfenstein: Youngblood a affectivement quelques problèmes, cette cruelle pauvreté artistique est loin d’être la plus embêtante.
Wolfenstein: Youngblood, un jeu destiné à la coop
Le plus gros problème de Wolfenstein : Youngblood à mes yeux est qu’il s’agit d’un jeu pensé pour la coopération. Enfin, ce n’est pas vraiment un problème lorsqu’on a un pote sous la main ou qu’on trouve une bonne patte via le mode en ligne, mais l’IA est d’une incroyable débilité dès qu’on joue en solo et pourri toute l’expérience. Elle se fout sous le feu de l’ennemi, cours n’importe où sur la map, vient vous soigner une fois sur deux et reste parfois immobile sans aucune logique. Et puis même si les niveaux offrent maintenant une certaine verticalité, merci Arkane pour le coup de main au passage, la structure même du jeu n’offre pas de quoi profiter d’une quelconque coopération. On avance dans les rues en charcutant tout ce qui entre dans notre champ de vision sans réellement mettre en place une stratégie d’équipe. Idem pour tout ce qui est infiltration qui est ici présente plus comme un simple gadget tant ça ne fonctionne pas. Autant à cause de la lenteur du perso, du temps de fonctionnement de l’invisibilité ou du level design des niveaux qui ne se prête pas vraiment à ce genre d’exercice. Quand on essaye, on se fait très rapidement repérer, l’alarme se met à hurler dans les rues et on voit débouler une nuée de nazis, chiens, drones et autres monstruosités mécaniques. Bref, ce qui fait le sel et le réel intérêt d’un jeu estampillé Wolfenstein.
Un soupçon de RPG
On ne peut pas vraiment reprocher aux développeurs d’avoir souhaité changer un peu la formule avec ce standalone, mais en lorgnant du côté du RPG, la licence en a perdu sa saveur. Car si c’est plutôt cool de pouvoir améliorer ses armes ou compétences au fil des niveaux gagnés, c’est tout de suite moins excitant d’enquiller des missions secondaires pour faire le plein d’XP. Surtout lorsque les ennemis réapparaissent systématiquement lorsqu’on change de zone pour un petit aller / retour aussi inutile que barbant. Ce qui arrive assez souvent et qui a tendance à rendre le jeu ennuyeux en plus d’exploser la notion même de rythme et d’augmenter une difficulté déjà assez ardue. Surtout lorsqu’on joue tout seul….après, je ne vais pas vous dire qu’on ne prend aucun plaisir à trucider du nazi par wagon entier, c’est d’ailleurs pour ça qu’on aime cette licence, mais le faire dans un environnement qui est au final très générique, en boucle et dans le cadre de missions barbantes rend l’expérience nettement moins funky que dans les précédents opus. On est très loin de la maestria de The New Colossus, de son énergie, de sa narration et de l’humour qui habillait avec justesse les nombreuses cinématiques.
Et sinon, ça tourne bien sur Switch ?
Comme je vous le disais un peu plus haut dans le test, c’est sur Nintendo Switch que j’ai joué à Wolfenstein : Youngblood. Et je ne vais pas y aller par quatre chemins : c’est moche. Je ne sais pas à quoi ressemble le jeu sur PC, PS4 ou la surpuissante Xbox One S, donc je ne pourrais pas vous dire si le gap est prononcé ou non, mais le jeu est loin d’être jolie. Il y a du blur à foison dès qu’on bouge la caméra, il y a de régulières chutes de framerate et les textures sont parfois très baveuses. Après, pour un jeu « portable », on va dire que ça fait parfaitement le taf et c’est même plutôt agréable de jouer à ce genre de jeu sous la couette, sur le trône ou à l’ombre d’un parasol à la plage. Quoi qu’il en soit, si je n’ai pas apprécié le jeu, ce n’est pas du tout pour sa technique, mais pour tout ce que je vous ai dit plus haut. Le jeu est mou, fade et chiant. Ça reste un bon défouloir, mais c’est un très mauvais Wolfenstein. Voilà, c’est dit.
Suite à un petit soucis de capture et de clés USB, les différentes images ont été récupérées sr Google. Je mettrais surement à jour le test avec des images maison