[TEST] Call of Duty : Vanguard (PS5)

Conclusion

Bon élève, peut mieux faire. Voilà ce qu’un prof de CM2 pourrait écrire sur la copie de Call of Duty Vanguard. Une technique propre, un multi efficace et mode solo plaisant, mais qu’on oublie aussitôt l’avoir terminé. Si la formule d’Activision a très longtemps fonctionné, on arrive très clairement en bout de course et il serait peut-être temps de la réinventer.

Voilà maintenant presque deux décennies que la série Call of Duty rythme nos fins d’années avec un nouvel épisode à mettre sous le sapin. Avec Vanguard, bien qu’on ait le droit à un mode solo efficace et un multi plutôt plaisant, on reste face à un jeu qui manque cruellement d’âme et une licence qui n’a peut-être plus rien à raconter sous cette forme.

Jeu testé sur PS5 à partir d’une version fournie par l’éditeur

Test de Call of Duty Vanguard : Et s’il était temps de changer ?

Après un petit détour en plein cœur de la guerre froide l’année dernière, Call of Duty revient à ses premiers amours pour nous mettre en scène une nouvelle fois la seconde guerre mondiale. Mine de rien, même si la franchise a finalement passé beaucoup plus de temps à traiter d’autres conflits, la période 39-45 comptabilise à elle seule presque la moitié des jeux d’Activision. Mais qu’importe, c’est sans déplaisir qu’on se retrouve de nouveau sur le front pour mettre une volée aux Nazis qui vivent leurs toutes dernières heures de gloire. Le jeu nous met dans la peau de soldats d’une unité spéciale qui se retrouvent prisonniers après une première mission à la conclusion assez dramatique où l’un d’entre eux se fait tuer à coups de chaise. Bien qu’il n’en abuse pas, Call of Duty Vanguard se montre étonnamment crue et n’hésite pas à nous montrer l’horreur de la guerre. Que ce soit via le sort des différents protagonistes ou par la vision d’une tête qui explose sous nos yeux après le tir d’un sniper. Prisonniers d’un général aux dents longues et en charge d’un mystérieux projet, les soldats vont se faire interroger à tour de rôle et ainsi nous faire vivre différentes périodes de la guerre via une mécanique de flashback. De quoi nous présenter les différents personnages de l’équipe avant le grand final en plein cœur de Berlin. Si l’idée est bonne, l’exécution, elle, manque un peu de justesse. Outre la sensation de passer du coq à l’âne sans un véritable liant, on n’a surtout pas le temps de s’attacher aux différents personnages. Ce qui casse un peu la donne lorsqu’il arrive quelque chose à l’un deux. Pour autant, on reste face à un jeu efficace qui offre de la variété et où on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer.

Efficace, mais sans saveur

Jouer à Call of Duty Vanguard, c’est comme enfiler une paire de charentaise une fraiche soirée d’hiver. Ça fait parfaitement l’affaire ! Dès la première mission, il ne faut qu’une grosse poignée de seconde pour que les automatismes reviennent. Le jeu est incontestablement plaisant à prendre en main et on y joue comme si on avait fait le précédant la veille. On avance, on vise et on shoot tous les ennemis qui déboulent sur notre champ de vision. La formule n’a pas changé d’un iota. Bien évidemment, on a le droit à quelques ajustements comme un cran supplémentaire pour le sprint, le fait de s’accouder à une paroi pour mieux arroser et même un peu de Parkour. Bon, ça reste assez anecdotique et c’est surtout présent pour habiller les missions avec le sniper de la bande, Polina, avec qui on peut se frayer un chemin pour tuer des Nazis en toute discrétion ou pour trouver des positions en hauteur. S’il fallait dégager un point fort au jeu, ce serait son rythme. On enchaine les missions sans déplaisir et surtout sans qu’on ait l’impression de faire la même chose. Ainsi, on passe de l’assaut d’un tranché a l’attaque d’un porte avion en passant par une bataille dans le désert égyptien sans véritable temps mort.

Si l’ensemble des missions de révèlent finalement très scolaires, il y en a vraiment de très bonnes comme celle de Stalingrad où l’on se balade dans la ville avant l’attaque allemande. Aussi, bien que les niveaux soient assez vastes, donnant même la sensation d’une certaine liberté, Call of Duty Vanguard reste ancré sur un long rail, avec des scripts qui se déclenchent à un moment bien précis et toujours les mêmes QTE pour ouvrir une pauvre porte avec des soldats qui attendent immobiles comme des plots. Un peu comme si la série restait coincée dans le passé, sans pour autant retrouver ce petit soupçon de magie d’il y a une grosse dizaine d’années.

Multi, nerf de la guerre

Le solo de Call of Duty Vanguard doit se boucler en cinq heures environ. C’est court, mais c’est qu’on commence à avoir l’habitude depuis le temps. Certains joueurs n’y jouent même pas, ce qui reste à nos yeux une forme d’hérésie. Le solo d’un Call of Duty, c’est un peu comme le blockbuster de l’été, on l’oublie vite, mais on ne boude pas son plaisir à le dévorer. Ce qui n’empêche pas de reconnaître que le nerf de la guerre reste et restera toujours le mode multijoueur. Ici, Vanguard s’appuie principalement sur ce qui a été fait il y a deux ans avec Modern Warfare. En somme, c’est du solide ! On retrouve tous les modes de jeu habituels reparties sur de nombreuses cartes qui ne jouent pas assez bien de la verticalité à notre gout. Par contre, petite nouveauté, on peut maintenant choisir le rythme des parties sur trois niveaux. Ça influe aussi bien sur la taille des cartes que sur le nombre de joueurs. De quoi passer d’une partie un peu posée à une autre au rythme plus effréné où les kills s’enchaînent rapidement. Enfin, vous avez aussi le droit au maintenant très célèbre mode Zombie. C’est devenu un incontournable de la série, mais force est de constater que ça commence à tourner en rond. Outre la pauvreté du contenu, on en fait très rapidement le tour et l’envie d’y retourner n’est pas spécialement au rendez-vous. Pour autant, Sledgehammer a indiqué avoir légèrement manqué de temps et que du contenu supplémentaire devrait arriver tôt ou tard. Reste maintenant à savoir s’il y aura de quoi raviver la flamme ou non.

C’est plutôt joli

À une époque pas si lointaine que ça, Call of Duty faisait des parties de ces jeux qui imposaient un certain standard graphique. Si aujourd’hui ce n’est plus vraiment le cas, ça n’empêche pas Call of Duty Vanguard d’être techniquement très propre et même plutôt joli. Notamment dans les niveaux où la végétation est bien fournie et lorsqu’il s’agit de faire mumuse avec les effets de lumière. En fait, le jeu impressionne surtout dans les niveaux de nuit ou dans la pénombre plutôt qu’en plein jour où il se la joue déjà plus classique. Mais bon, l’ensemble respire la next-gen, d’autant plus qu’on a le droit à un framerate qui ne toussote pas à la première charge des blindés. De ce côté-là, le jeu reste fluide en solo comme en multi, ce qui est tout de même sacrement agréable manette en main. Du côté de la bande-son, là encore on reste dans du grand classique. Les bruitages sont parfaitement dans le ton et les thèmes ne sont malheureusement pas assez marquants pour qu’on les retienne ou qu’on ait envie d’aller les chercher sur Spotify. Classique, mais en aucun marquant.

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Marko
Marko
Maître des lieux. Développeur le joueur, joueur la nuit, mais surtout expert en bons plans

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