Ce n’était pas vraiment très compliqué, mais AO Tennis 2 est nettement meilleur que son prédécesseur. Ce qui ne l’empêche pas d’être à des années-lumière d’un Top Spin 4 qui est sorti il y a déjà presque neuf ans.
Il n’y a pas un jour où je ne me dis pas que cette génération manque cruellement d’un nouveau Top Spin ou d’un bon épisode de Virtua Tennis. Et si la Xbox One ne proposait pas un si bon système de rétrocompatibilité pour se refaire un petit Top Spin 4 de temps à autres, on pourrait presque reléguer la pratique du tennis virtuel à du rétro gaming. Pourtant, on a bien eu droit à du tennis ces dernières années avec AO Tennis. Un jeu loin d’être flamboyant et avec beaucoup plus de problèmes que de qualité. Et s’il n’y avait pas eu un si bel élan de la communauté pour alimenter le jeu en contenu, peut-être que Big Ant Studios n’aurait pas eu la force de mettre en chantiers AO Tennis 2. Une suite nettement meilleure que son prédécesseur, mais qui n’en reste pas moins bonne pour autant.
Quant à Rolland…
Si AO Tennis 2 offre un contenu tout ce qu’il y a de plus respectable, on est pas loin du désert de Gobi en ce qui concerne les licences. C’était déjà le problème du premier épisode, alors n’espérez pas saloper vos belles chaussettes blanches sur la terre battue de Rolland Garros avant de vous envoler pour Wimbledon. Et puis si vous comptiez profiter de toute la fougue de Benoît Paire, il faudra faire sans et vous contenter d’un Gaël Monfils pas spécialement bien modélisé. En fait, à moins d’être un immense fan de l’Open d’Australie qui profite ici d’une exposition complète, il y a de quoi tirer un peu la tronche. Néanmoins, le jeu profite d’un éditeur assez puissant où il est possible de confectionner ses propres joueurs et tournois. Et comme le monde déborde de personnes incroyablement talentueuses, on peut profiter de manière détournée de tout le contenu manquant grâce aux créations des joueurs. Et autant vous dire que la communauté est aussi talentueuse qu’elle est active.
Ça serait presque beau sur PS2
Ne tournons pas autour du pot très longtemps : AO Tennis 2 est moche ! Entre la modélisation faciale catastrophique des joueurs, le manque de vie autour des courts et l’ambiance globale qui manque cruellement de relief, on se croirait presque sur un jeu d’une ou deux générations de retard. On note tout de même un très gros effort qui a été fait au niveau des animations avec des signatures moove pour certains joueurs ainsi qu’un framerate qui reste globalement très solide. En même temps, l’inverse aurait été vraiment entonnant tant le jeu n’a pas l’air de puiser dans la puissance des machines sur lesquelles il tourne. Une meilleure réalisation n’aurait pas été du luxe et il y a de quoi être franchement déçu.
Trop de simulation tue la simulation
AO Tennis 2 n’est pas un jeu arcade et lorgne du côté de la simulation. Peut-être même un peu trop. Alors à moins d’avoir déjà essuyé quelques heures sur l’épisode précédant, faites un petit tour du côté des didacticiels si vous ne voulez pas prendre le bouillon dès votre premier match. Car s’il n’y a aucun souci à se déplacer sur le court, d’autant plus que le joueur se cale automatiquement, renvoyer la balle « correctement » est loin d’être une partie de plaisir. Il faut faire attention au timing de la frappe, matérialisé par une jauge à l’écran, ainsi qu’au point d’impact qu’on détermine avec un réticule de visée. Finalement, le gameplay du jeu ne repose plus que sur ça : un combat permanent entre le timing et la visée pour tenter de retourner la balle de l’autre côté du court sans qu’elle ne termine dans le filet ou dans un couloir. Aussi, ne comptez pas sur l’explosivité du jeu au filet ou encore sur la variation de rythme pour dynamiser les rencontres tant ces phases ne sont pas assez exploitées par le jeu. C’est sans doute là son plus gros défaut: offrir une formule efficace, mais beaucoup trop mécanique.
Lire aussi : Test de Astérix et Obélix XXL 3
Et le plaisir dans tout ça ?
En forçant beaucoup trop l’aspect simulation de certaines facettes de son gameplay, AO Tennis 2 relègue le plaisir de jeu au second plan. Tellement qu’on a parfois l’impression d’être au turbin plutôt que devant un jeu vidéo. J’extrapole certainement un peu la chose, mais c’est exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai enchaîné les matchs en mode carrière. D’ailleurs parlons en un peu de ce mode carrière. S’il est incroyablement plus étoffé avec des séances d’entraînements, des mini-jeux, une tonne d’options ou encore l’apparition d’un scénario, l’équilibrage n’est pas au diapason. Surtout si on crée le joueur de toutes pièces et qu’on ne choisit pas un monstre comme Nadal. Les premiers matchs sont longs, compliqués et il y a de quoi rager lorsque la balle fini toujours à côté à cause de mauvaises statistiques. Heureusement, il y a de quoi régler ça rapidement en accumulant les entraînements, mais les débuts ont de quoi être rébarbatifs et finalement ennuyeux. Ce qui est loin d’être une qualité lorsque le gameplay manque de punch et de vivacité.