South Park l’annale du destin à beau se concentrer principalement sur la zone rectale de son jeune héros, je me suis régalé du début à la fin.
Pour ceux qui auraient lu ma preview du jeu sur jeuxvideo-live.com, vous devez déjà savoir à quel point j’étais enthousiaste à l’idée de mettre les mains sur la version définitive de South Park : L’annale du Destin. Et ce malgré toute la polémique autour de la VF officielle qui a été « annulé » au dernier moment pour des raisons diverses qui nous échappent encore à l’heure actuelle. Pour le reste, sachez que je n’ai pas joué au Bâton de la vérité et je suis donc incapable de vous dire si cette suite est meilleure ou non. Tout ce que je peux vous dire, c’est que je me suis régalé et que c’est la première fois que je termine un RPG depuis Pokémon Rouge….à moins que j’en oublie un.
Comme son nom l’indique, ou semble l’indiquer, South Park : L’Annale du Destin se concentre sur une partie intime de notre anatomie. Plus précisément sur le méthane qui s’en échappe après un léger relâchement ou un repas riche en fibres. En fait, le titre d’Ubisoft San Francisco est construit autour des pets de son héros, que ce soit dans les mécaniques de jeu, le système de combat ou son histoire. Pour tout vous dire, on passe le plus clair de son temps à lâcher des caisses. De façon totalement gratuite, dans la rue, à la maison ou devant une pauvre dame qui attend son bus, à l’aide d’un QTE ou manuellement, en plein combat pour dégoutter l’ennemi où le carboniser avec un retour de flamme, ou bien pour résoudre les nombreuses petites énigmes de jeu : en propulsant un cochon d’inde sur un circuit électrique pour pirater une porte verrouillée, en asticotant les narines de Scoot pour qu’il écarte un objet lourd du chemin ou bien en servant de décompresseur sur patte pour dégager le passage d’une mare de lave ou d’un nuage toxique. Enfin, on peut même courber l’espace-temps avec un bon pet des familles à s’en fracturer le colon. Littéralement.
Une ode aux effluves rectales
D’ailleurs, c’est comme ça que tout commence. La trilogie du seigneur des anneaux est loin derrière nous, Tolkien n’est qu’un sinistre ringard et avec Marvel qui s’en fout plein les poches, la mode est définitivement au super-héros. Et ça, Cartman l’a très bien compris. Ainsi, après être revenu d’un futur dévasté, Cartman, maintenant connu sous le nom du Coon, va former une équipe de super-héros pour combattre le crime, retrouver un chat disparu pour les cent dollars de récompense et tenter de mettre sur pied une franchise bien juteuse avec produis dérivés, films et même une série Netflix. Mais c’était sans compter sur les potes de la liberté, une autre bande de super-héros dirigés par le professeur Timmy, avec qui on va devoir se mettre sur la gueule façon Civil War en pleine rue juste après l’école. Parce que oui, nos joyeux drilles restent qu’une salle bande de gosses qui ne peuvent enfiler leurs costumes de super-héros qu’après la fin des cours ou en pleine nuit pendant que les parents dorment. On peut d’ailleurs se faire de chouettes costumes très extravagants avec tous les objets qu’on peut piquer à droite et à gauche en ville. Ensuite, en plus de mettre au point un nouveau plan dans le repaire du Coon, allez voir Mr Mackay pour choisir son orientation sexuelle (j’ai personnellement choisi d’être un individu de genre fluide pansexuel) ou bien récupérer des affiches de ce qui ressemble à du Hentai pour le père de Stan, l’activité principale d’un super-héros reste de mettre des mandales aux vilains avec un tout nouveau système de combat.
Pour ceux qui auraient retourné le Bâton de la Vérité dans tous les sens, sachez que le système de combat a changé. Ça reste du tour par tour, mais on se déplace maintenant sur des cases pour frapper les ennemis ou soigner ses camarades. Ce qui demande une certaine anticipation, aussi bien dans les déplacements que dans l’ordre des attaques. Car si certains coups ont une portée de plusieurs cases, notamment les attaques spéciales, ont peut aussi créer des réactions en chaine en dégommant les adversaires comme des culbutos. Sachant que d’autres coups ont la particularité de faire bouger son vis-à-vis d’une ou plusieurs cases. Ce qui est parfait pour maintenir à distance les ennemis efficaces au corps-à-corps et éviter de gaspiller sa réserve de soins. Bien sûr, la panoplie de coups dépend de la ou les classes qu’on choisit. Car si on commence l’aventure avec une seule classe, on peut en choisir d’autres par la suite. De quoi varier les plaisirs. Il y a une grosse dizaine de classes de disponibles, si je ne dis pas de bêtises, et ça permet d’avoir un éventail de pouvoirs vraiment très large allant de la force brute aux capacités de téléchynésie en passant par la maitrise de la foudre. En plus de tout ça, on retrouve les pets du new kid, ou trouduc pour les intimes, qui en plus de pouvoir dégouter les ennemis avant un combat, permettent d’annuler un tour en remontant le temps ou encore de le figer pour aller donner quelques coups gratuitement. Derrière son petit côté simpliste, le système de combat est assez riche et permet de se faire de jolies batailles. Surtout dans le mode de difficulté supérieure.
Un jeu qui fleure bon l’intestin
Pour terminer, même si j’ai passé un très bon moment sur le jeu, South Park : L’Annale de Destin n’est pas dénué de défauts. Si pour moi la durée de vie n’est pas vraiment un problème, au contraire, je pense que les 15 heures qui m’ont suffi pour aller au bout du jeu ne conviendra pas à tout le monde. Sachant que je me sus principalement concentré sur les missions principales et une poignée de quêtes annexes. Je mets aussi de côté cette histoire de VF non officielle, qui fera forcément vomir de la bille aux plus gros fans, car le jeu est parfait dans sa langue d’origine. Par contre, ce qui m’a vraiment dérangé, c’est le rythme de jeu un peu pataud sur son premier tiers et un enchainement de combat bien trop longuets sur la fin. À croire que les développeurs ont essayé de gonfler artificiellement la durée de vie avec de longues joutes limite fatigantes. Enfin, on peut aussi pointer du doigt une certaine tiédeur du jeu par rapport au dessin-animé. Comme si une certaine censure était passée par là. Le jeu joue la carte du crado, dinguo et rigolo avec brio, on peut par exemple peter au visage d’un homme d’affaires imbibé d’alcool lors d’une lap dance, voir le père Noël tabasser d’adorables créatures de la foret ou encore infiltrer un commissariat de nuit avec des flics qui sniffent de la coke dans la moindre pression, mais on n’a pas de véritable satire comme on pouvait être en droit d’attendre. Hormis une jolie pique bien amenée sur les violences policières, pas un mot sur Trump, la Corée du Nord ou encore la monté de l’extrémisme des alt-right sur le sol américain. Bref, des « oublis » qui ne rendent pas le jeu moins bon, mais qui lui auraient ajouté ce petit piquant qui lui manque.