Voilà maintenant plus de huit heures que je joue à Assassin’s Creed Origins, je n’en suis qu’au début, mais je tenais à vous dire à quel point j’aime ce jeu.
À moins de tomber sur une sombre bouse ou sur un titre qui me tombe des mains malgré toutes les qualités du monde, je fais toujours en sorte de terminer un jeu avant d’en parler sur le blog. Du moins, pour les jeux qui proposent un mode solo ou un semblant d’histoire. Ce qui ne m’empêche pas de faire quelques exceptions. Et puis comme l’a très bien dit le grand Omar Boulon, un ex de Canard PC et qui a depuis fondé Aggro Consulting avec l’ancien rédacteur en chef de Gamekult, le bien nommé Poischich, un journaliste qui n’est pas capable de formuler un jugement sur un jeu après quelques heures devrait changer de métier. Ce n’est pas vraiment la question qui nous intéresse aujourd’hui, ça avait d’ailleurs fait couler beaucoup d’encre et de larmes sur Twitter le jour où il avait sorti ça, mais je pense plus ou moins la même chose et il m’aura donc fallu qu’une poignée d’heures de jeu sur Assassin’s Creed Origins pour que je puisse sortir ma plus belle plume et vous écrire en lettres dorées que c’est une petite tuerie. Alors au lieu d’attendre plusieurs semaines avant de vous en parler, parce que c’est surement le temps qu’il me faudra pour le boucler, j’avais envie de vous parler dès aujourd’hui de cette petite pépite qui me fait briller les yeux à chaque fois que je le lance.
Pour le moment, et je pèse chacun des mots qui vont suivre, Assassin’s Creed Origins est parti pour être le meilleur épisode de la franchise. De très loin. Vraiment très loin. En même temps, les deux derniers volets en date, Unity et Syndicate, m’ont cruellement déçu en plus de me lasser d’une franchise que j’affectionne pourtant depuis le tout premier épisode, il y a maintenant plus de dix ans. Partant de là, en plus d’en mettre plein les yeux, parce qu’il est fichtrement beau, Assassin’s Creed Origins fait l’effet d’une délicieuse bouffée d’air frais qui vient dépoussiérer une formule vieillissante. Déjà, quel plaisir de tomber sur un jeu fini qui n’a pas besoin d’un patch d’une centaine de giga pour en profiter pleinement. Il y a bien quelques petits bugs ici et là, mais rien de bien méchant. Le jeu tourne magnifiquement bien sur ma PS4 Pro et tend à prouver qu’Ubisoft a eu sacrément raison de mettre la licence en standby une petite année. De quoi permettre aux développeurs de peaufiner leur bébé dans les moindres détails et offrir aux joueurs un jeu enfin à la hauteur de ses ambitions. Et putain, ça fait du bien.
Je vous parlerais du scénario un peu plus tard, mais que ce soit par son propos ou par sa situation géographique, le jeu dégage la même odeur et le même feeling que le tout premier Assassin’s Creed. Une sensation que j’ai eue dès ma première partie lorsque j’ai traversé un pan de désert à dos de dromadaire et que je me suis vu dix ans plus tôt avec Altaïr sur son cheval en train de traverser le royaume pour rejoindre les villes de Damas, Jérusalem ou encore Saint-Jean-D’acre. De jolis souvenirs qui n’arrêtent pas de remonter à la surface à chaque fois que je crapahute avec Bayek sur l’immensité de la carte que propose le jeu. Avec seulement huit heures dans les pattes, autant vous dire que je n’ai encore rien vu, mais suffisamment pour en prendre plein les mirettes par la magnifique cité d’Alexandrie ou encore l’immensité du désert. Entre le soleil cuisant qui pointe à l’horizon, le vent qui fait virevolter le sable à la surface des dunes et les marchands qu’on peut croiser au détour d’une oasis, les traversées du désert, bien que courtes, offrent des moments aussi magiques qu’étranges. Surtout lorsque le soleil est à son zénith et qu’on a le droit à des hallucinations aussi bien visuelles que sonores. De quoi se laisser prendre au jeu et tenter de suivre ce petit garçon qui apparait au beau milieu du désert avant de regarder bêtement autour de soi lorsqu’on se met à attendre des cris et des bruits d’épées qui s’entrechoquent. Tout ça porté par un moteur graphique rutilant qui se permet le luxe de tourner sans le moindre ralentissement. Du moins, rien de bien gênant.
Glander dans le désert, ma nouvelle passion
Assassin’s Creed Origins est construit sur le même moule que les autres épisodes de la série, mais n’obéit pas aux mêmes règles. Ça reste un open world avec des missions principales, des missions secondaires et plein d’autres activités à faire, mais avec des mécanismes de RPG en plus. On doit donc faire évoluer notre personnage en accumulant des points d’expérience, étoffer un arbre de compétence plutôt large et s’occuper de son stuff en mettant la main sur de nouvelles armes et équipements ou alors en les confectionnant soi-même à l’aide de peaux de bêtes ou différents produits de récup. N’étant pas très fan de RPG à la base, je pensais que l’intégration de ce système allait vite m’ennuyer, mais ce n’est pas du tout le cas. Au contraire, ça fonctionne même plutôt bien. En plus de faire en sorte d’avoir le meilleur équipement possible pour ne pas se retrouver coincé contre l’ennemi, le fait que les missions et les zones de la carte nécessitent d’avoir un certain niveau nous pousse à faire des missions secondaires en plus des principales pour gagner des points d’XP. Malheureusement, certaines missions ne sont pas très passionnantes, mais ce ne sont pas de bêtes missions de remplissage comme nous avait habitué la série jusque-là. Et puis ça nous permet aussi de profiter du moindre m² des différentes villes et villages qu’on est amené à visiter dans le jeu. Et puis au-delà des missions, c’est surtout le niveau des ennemis qui nous pousse à faire évoluer Bayek sous peine de se faire trucider en un seul coup. D’ailleurs, le système de combat a été revisité et les ennemis n’attendent plus en cercle avant d’attaquer. Sans être insurmontable, les combats sont maintenant plus difficiles et apportent cette petite dose de piquant qui manquait jusque-là.
En plus des combats, l’infiltration a également été revue et fonctionne nettement mieux. Bon, on reste à des années-lumière de ce que peut faire un MGS V, mais on prend beaucoup plaisir à se débarrasser des gardes d’une garnison en totale discrétion sans avoir à faire sonner l’alarme et finir recouvert de sang après un long combat haletant. Et puis on peut maintenant compter sur l’aide de Senu, l’aigle de Bayek, dont on peut prendre le contrôle à n’importe quel moment pour survoler la ville, marquer les ennemis ou encore localiser des animaux à chasser. D’ailleurs, lorsqu’on doit faire de longues distances à dos de dromadaire, il est possible de se mettre en pilote automatique, basculer sur Senu et ainsi faire le voyage depuis le ciel pour profiter de la beauté du désert en plein coucher du soleil avec les Pyramides au loin et le phare d’Alexandrie en ligne de mire. Et puis, pour finir, un petit mot sur Bayek, le premier des Assassins, celui qui va fonder la confrérie avec son épouse Aya et qui est d’un charisme presque électrique. Le personnage est très bien écrit, très bien joué et on s’y attache dès le début du jeu. Il peut se placer sans problème aux côtés d’Ezio et d’Altaïr dans le cercle très fermé des meilleurs assassins et relègue les derniers en date au rang de vulgaires PNJ. C’est du moins comme ça que je le vois.
Bayek, l’assassin qui s’en balek
J’ai encore des tonnes de choses à vous dire sur Assassin’s Creed Origins, mais je préfère attendre d’avoir fini le jeu avant de vous pondre mes impressions finales. Comme je vous le disais plus haut, je pense sincèrement qu’on a affaire au meilleur volet de la saga et je prends un pied d’enfer à le lancer chaque soir. Ce qui ne m’était pas arrivé depuis un certain temps. Le titre d’Ubisoft Montréal est incroyablement beau, propose des mécaniques de jeu équilibrées, un nouveau système de combat bien ficelé, une histoire intéressante à suivre et un nouveau héros charismatique qu’on suivrait jusqu’au bout du monde. J’ai vraiment hâte d’en voir plus, d’être émerveillé par de nouveaux lieux et d’être autant surpris que je ne l’ai été jusqu’à présent. Je n’ai pas encore de note à donner, mais pour le moment, Assassin’s Creed Origins , c’est plutôt comme ça :