Si vous aimez les gros camions américains, les monstres capables de transporter la moitié d’une fusée sur plusieurs centaines de kilomètres ou encore passer pas loin d’une heure à vous extirper de la boue pour livrer une demi-douzaine de palettes de bois sur un chantier, tout porte à croire que SnowRunner soit un jeu fait pour vous. Pour les autres, ça s’annonce un brin plus compliqué.
Jeu testé sur Xbox One X à partir d’une version fournie par l’éditeur
Si nombreux seront les joueurs à s’aventurer dans l’univers du transport routier en conditions extrêmes pour la toute première fois, sachez que SnowRunner est déjà le troisième jeu du genre. Après Spitires et Mudrunner il y a quelques années, Saber Interactive s’est bâti une certaine expérience dans la discipline et on pourrait presque dire que SnowRunner est l’épisode de la maturité. Le principe du jeu est d’une simplicité enfantine : à bord d’un camion, d’un pick-up ou encore d’une semi-remorque, il faut livrer du bois, du métal ou bien ramasser des sacs de ciment paumés suite à une précédente livraison dans différentes régions du globe. Mais dans la pratique, le jeu est loin d’être une partie de plaisir. Entre la lourdeur et l’illisibilité de l’interface, l’aridité de la conduite et la complexité du terrain, SnowRunner est un jeu qui dégouline de cambouis et qui en fait salement baver. En clair, un jeu de niche qui fera le bonheur des uns, mais les malheurs des autres.
Comme 99% des jeux édités par Focus Home, SnowRunner est une simulation. Une simulation de transports. Sauf qu’il n’est pas question de livrer une cargaison de tomates entre Rungis et Orléans en passant par le péage de Saint-Arnoult, mais livrer du bois pour la confection d’un pont d’une petite bourgade du Michigan où la route est principalement composée de sentiers boueux lorsque ce n’est pas un vieux goudron parsemé de nids de poule. SnowRunner n’est pas un jeu qui met le joueur dans une paire de chaussons bien confortables. Et ça, on en prend l’ampleur dès le tutoriel où l’on se rend très vite compte qu’on peut se planter au premier virage à bord d’un pauvre pick-up et que le jeu nous apprend d’entrée comment s’extirper de la boue avec un treuil. On commence l’aventure quelque part dans le Michigan avant d’aller se balader sur la glace de l’Alaska et du côté de la Russie. Et peu importe l’endroit où l’on se trouve, le but est de gagner des points d’expérience et surtout de l’argent afin de s’acheter de nouveaux camions ou bien différents types d’accessoires pour les améliorer. Ce qui constitue finalement le cœur de l’activité de SnowRunner.
Pour transporter une cargaison de bois de la scierie au chantier d’un pont, il faut bien évidemment passer derrière le volant. Et autant vous dire que la conduite dans SnowRunner n’a strictement rien à voir avec celle d’un GTA V ou d’un Forza Horizon. Le pilotage aborde une vision « réaliste » et n’imaginez pas une seule seconde rouler comme un assassin pour aller au plus vite. La direction est capricieuse, le transfert de masse bien prononcée et un mauvais coup de volant peut vous faire perdre toute une cargaison après un très long trajet. Et lorsque ça arrive, plusieurs solutions s’offrent à vous : tenter d’extirper son camion avec un treuil ou bien recommencer depuis le début. Sachant que la deuxième solution peut parfois être la plus douloureuse. De fait, entre la qualité des routes, la météo et la taille de son camion, il devient rapidement primordial de prévoir ses trajets et rares sont les fois où le chemin le plus court est le plus pertinent. C’est pour cela qu’il est conseillé de faire un petit tour des environs en pick-up pour faire de la reconnaissance de terrain en activant des tours de guet un peu comme dans les jeux Ubisoft. Du côté de la réalisation, si le jeu est loin d’être moche, notamment dans la modélisation minutieuse des différents véhicules, il manque une belle occasion d’en mettre plein les yeux. Car lorsqu’on passe des heures à transporter de la marchandise, se rincer l’œil sur de jolis panoramas du Michigan n’auraient pas été de trop.