Contrairement à 90% de ma timeline Twitter, je ne suis pas un grand fan de l’amour est dans le pré. Pourtant, quand Story of Seasons est arrivé à la maison, je ne me suis pas fait prier pour m’y mettre dès le soir même. Mais derrière toutes ses innombrables qualités, le jeu de Marvelous peut-être d’un terrible et profond ennui.
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Sous ses airs de nouvelle licence fraichement débarquée de nulle part, Story of Seasons est en réalité la suite spirituelle de Harvest Moon. Une série de jeux sur la vie à la ferme qui est né sur Super Nintendo il y a près de vingt ans. On y incarne un jeune fermier, ou fermière, qui débarque dans une jolie petite bourgade afin d’y planter quelques navets et de s’occuper d’une vache ou deux. Après un très « trop » long tutorial en compagnie d’une charmante vieille dame qui nous enseigne tous les rudiments de la vie de fermier, le jeu nous balance dans la cour des grands avec une ferme au bord de l’éboulement comme point de départ. Mais avant d’arriver à la cheville des fermes luxueuses que l’on peut croiser en se baladant dans le jeu, il va falloir cravacher comme un porc et tout faire pour ne pas mourir d’ennui ! Car autant vous le dire dès le départ, Story of Seasons est un jeu à très fort potentiel soporifique. Avec son rythme de jeu pataud comme pas deux, le tutoriel vire presque au supplice même s’il a le mérite de nous apprendre toutes les bases du gameplay. À savoir préparer son terrain, y planter des graines, l’arroser, récolter ses petits légumes, s’occuper des animaux et établir le contact avec les marchands étrangers. S’ensuit une longue traversée du désert d’une bonne dizaine d’heures où l’on passe le plus clair de son temps à pêcher, couper du bois, ramasser des cailloux et vendre le fruit de son travail pour engranger un maximum de pognon. Tout ça en faisant attention à l’état de santé de son personnage en le faisant manger sainement et en évitant de trop travailler sous peine de finir à l’hôpital. À croire que les développeurs ont volontairement insufflé au jeu tout l’ennui et le désespoir que peut ressentir un citadin à la ferme. Pour être honnête, mes premières de jeu ont été particulièrement difficiles et je me voyais déjà fracasser le jeu à grand coup de masse. Mais passé l’étape de bizutage, qui s’étale tout de même sur une grosse dizaine d’heures, Story of Seasons se révèle être un jeu d’une très grande richesse avec une courbe de progression assez folle et qui peut rapidement devenir addictif pour les amateurs du genre. Comme quoi, il faut toujours laisser sa chance au produit.
Fallait juste creuser un peu
Au fil des saisons, des bonnes récoltes et des fructueuses relations commerciales avec les marchands du monde entier, on peut transformer sa vielle ferme au bord de la ruine en un magnifique domaine avec des champs à perte de vue. Mais pour ça, il est primordial de maîtriser l’élément le plus important du jeu : le calendrier. C’est là que sont indiqués les jours de passage des marchands et ça permet surtout d’organiser ses récoltes et ne pas se trouver comme un gland avec des graines de navets et de pomme de terre en plein hiver.Viens ensuite le système de commerce plutôt bien foutu où le prix des produits varie selon l’offre et la demande et la relation qu’on entretient avec les marchands pour avoir de précieux avantages. Il est donc essentiel de produire intelligemment et de bien varier ses récoltes au fil des saisons pour tenter d’amasser le plus d’argent possible. Le jeu ne pardonne pas trop le côté « à l’arrache » et chaque mauvaise décision est une leçon qu’on retient pour la saison ou année suivante. La courbe de progression est bien palpable et on a toujours cette douce sensation de progresser qui donne envie de persévérer et de continuer l’aventure. Mais le jeu ne se concentre pas que sur les activités à la ferme et met aussi l’accent sur les relations avec les autres fermiers de la ville avec qui on peut tisser de forts liens d’amitié et même se marier. On reste très loin du niveau de complexité des Sims, mais ça donne un petit côté mignonnet au jeu qui va de pair avec le design des personnages et la palette de couleurs utilisée. On est très loin du foudre de guerre, la 3DS peut faire nettement mieux, mais il est assez difficile de ne pas tomber sous le charme du jeu. Ce qui n’excuse en aucun cas les très nombreuses chutes de framerate qu’on se prend en travers de la trogne alors qu’on ne fait que crapahuter au milieu d’un champ désespérément vide. Et ça, c’est quand même bien dommage.
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Faut forcer pour kiffer | |
Story of Seasons est un jeu horriblement ennuyeux qui ne donne absolument pas envie de s’échapper des nuages de particules de la ville pour aller planter des navets et traire des vaches en pleine campagne. Voilà à quoi aurait pu ressembler ma conclusion si je m’étais arrêté aux dix premières heures de jeu. Car passé ce cap, Story of Seasons se révèle être un jeu d’une grande richesse avec une courbe de progression qui donne envie de persévérer et une patte graphique aussi mignonne qu’une licorne dans un bain de chamallows. Un jeu de qualité qu’on ne peut tout de même ne pas mettre entre toutes les mains. Car sans une bonne dose de patience et un certain niveau d’investissement, il y a de fortes chances que l’expérience vire à la punition. |
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