Puyo Puyo Tetris m’a tuer. Voilà ce que j’aurais pu gribouiller du bout de mes doigts tout grelotant après une première après-midi sur le jeu et juste avant d’aller pleurer à chaudes larmes en position fœtal dans le coin d’une pièce plongée dans l’obscurité.
Je pensais ces pratiques d’un autre âge, mais Puyo Puyo Tetris est sorti il y a déjà plus de trois ans au pays du soleil levant. Le Japon, pour ceux qui ignorerait que le soleil se lève d’abord sur les locaux de SEGA avant de venir assassiner les cellules de nos délicates peaux d’occidentaux (là je parle pour moi en fait). Un délai étonnamment long pour un jeu qui inspire autant de sympathie et que j’ai découvert sur le tard en apprenant qu’il allait être porté sur Switch. Et s’il a tout de suite attiré mon attention, en plus du fait d’être un mix tout ce qu’il y a de plus improbable, c’est parce que Tetris me rappelle de supers bons souvenirs. Des heures et des heures de jeu passées sur MA Game Boy avec cette frustration de n’avoir jamais vu cette putain de fusée décoller. Car en plus de manquer cruellement de patience, comme encore aujourd’hui, on peut dire que j’étais sacrément nul et que je me chiais dessus très vite. Alors quelque part, Puyo Puyo Tetris symbolisait l’espoir d’une certaine forme revanche. Quelle erreur…
Puyo Puyo Tetris est un jeu d’une sournoiserie assez rare caché sous une grosse couche de guimauve rose. Entendez par là que le jeu est très joli, mignon comme tout, plein de couleurs et bourré de petits bruitages rigolos qui font qu’on tombe sous le charme dès le premier regard. Par contre, les anglophobes devront faire avec un jeu intégralement en anglais qui n’a pas été traduit. Ce qui n’est vraiment pas très grave compte tenu de ce que le jeu a à raconter dans son mode story d’une inutilité assez folle, même si j’avoue avoir une certaine forme d’affection pour toutes ces personnes chez SEGA qui ont pris la peine de le développer. Parce que mine de rien, si l’histoire est à dormir debout et aussi haletante qu’un épisode de la mi-saison des feux de l’amour, ça reste un excellent moyen d’apprendre les règles de base et de se familiariser avec les commandes. Chose dont j’avais bien besoin puisque c’était la première fois de ma vie que je m’essayais à un Puyo Puyo. Une série qui ne m’était pas complètement inconnue mais que je ne connaissais qu’à travers le pseudo d’un journaliste JV réputé pour son amour des amiibo et son manque de skill. Mais comme le veut l’adage, mieux vaut tard que jamais et je rattrape doucement mon retard sur Puyo Puyo qui se révèle être une chouette alternative à Tetris où l’on doit agglomérer des pastilles de la même couleur pour les faire disparaitre. Mais derrière l’émerveillement de la découverte, Puyo Puyo Tetris a pris un malin plaisir à me faire souffrir.
Après un rapide tour d’horizon des différents modes de jeu proposés, et il y en a un petit paquet, je me suis aventuré sur le mode Fever avec la naïve intention d’enchainer quelques victoires contre l’IA pour me mettre en apétit. Ce qui n’a pas du tout été le cas. Loin de là même. L’IA a fait de moi sa petite chose et m’a roulé dessus avec la nonchalance d’un bulldozer. J’ai un peu honte de le dire, mais je me suis fait écraser, fumer, exploser et humilier comme si j’étais un gosse de 4 ans en moufle incapable d’aligner quelques formes géométriques pour faire des lignes. Du moins, pas aussi rapidement que l’IA qui s’amusait à enchainer les combos avec une facilité déconcertante et à m’envoyer toute une série de malus dans la tronche. Des malus qui prennent la forme d’une vitesse accrue, d’une lampe torche qui affecte la vision du plateau ou encore une série de briques de la taille d’un pauvre pixel. C’est donc avec une certaines lâcheté que Puyo Puyo Tetris se cache derrière un gameplay qui fonctionne à merveille, des modes de jeux en pagaille et une jolie réalisation tout en couleur pour humilier le joueur devant un écran de Game Over. Un peu comme dans un épisode des Experts où la victime se fait dépouiller et éventrer à l’arrière d’un bar après avoir suivi une jolie blonde qui lui faisait les yeux doux. C’est pour ça qu’il est préférable de jouer à deux plutôt qu’avec l’IA. Ça provoquera d’autres problèmes comme une avalanche de vannes, des conflits ou pourquoi pas même un divorce ou deux, mais au moins, l’honneur sera sauf.
Salut Marko,
Il m’a l’air super amusant ce jeu ! De plus, c’est rempli de couleur, ça donne envie. Saurais-tu si ce divertissement est disponible en ligne ? À la prochaine. 🙂