Alors que Death Standing Director’s Cut vient tout juste d’arriver sur PS5, je vous propose aujourd’hui de plonger dans l’univers du jeu d’Hideo Kojima d’une tout autre façon avec Entre les mondes de Death Stranding. Un ouvrage édité par Third éditions et écrit par Antony Fournier qui en plus de regorger d’informations sur la genèse du jeu, donne une vision très intéressante de ses différentes thématiques.

Un mot de l’auteur

Death Stranding a marqué un renouveau pour l’auteur Hideo Kojima, resté prisonnier de son immense saga Metal Gear durant trois décennies. Son éviction de Konami lui a permis de fonder son propre studio, Kojima Productions. Death Stranding est le fruit de quatre années de labeur et de sa volonté de toujours faire avancer le médium vidéoludique.

Plus qu’un énième jeu post-apocalyptique, plus qu’un jeu d’action, un strand game ou un simulateur de marche, Death Stranding est avant tout l’histoire des relations que l’on entretient avec le monde qui nous entoure, avec le monde que l’on ne perçoit pas toujours, mais aussi avec nous-mêmes.

Avec Entre les mondes de Death Stranding. Créer le lien par le jeu, Antony Fournier propose de multiples pistes de lecture autour de cette oeuvre foisonnante et singulière, en revenant en détail sur le parcours de Kojima, l’histoire de la création du jeu, son univers complexe ainsi que, bien sûr, son gameplay original et ses thématiques bouleversantes.

Mais c’est quoi Death Stranding ?

J’aimerais partir du principe que vous savez déjà tout de Death Standing, mais si jamais ce n’est pas le cas, je vous propose un rapide tour du propriétaire. Pour la faire courte, Death Standing est le dernier jeu en date d’Hideo Kojima. C’est d’ailleurs son premier jeu en tant qu’indépendant avec Kojima productions après être resté pas loin de trente ans chez Konami. Mais contrairement à n’importe quel épisode de Metal Gear Solid, Death Standing est un jeu tellement particulier qu’il est finalement très difficile de le recommander même s’il a eu de très bonnes notes. En effet, bien que le jeu propose un nombre de qualités indéniables, comme son univers, la richesse de ses personnages, son scénario Kojimesque ou encore son ambiance, le gameplay est quant à lui très radical dans sa proposition. Ici, pas de base à infiltrer, pas de soldats à tuer, mais plutôt des colis à livrer…Eh oui, dans Death Standing on incarne un transporteur qui doit livrer des vivres, du matériel, des armes et même des pizzas dans un monde a l’aube de l’apocalypse où le simple fait de sortir à l’extérieur est devenu synonyme de mort. Bien qu’assez simple d’accès, Death Standing est un jeu qui pourra vous paraître rébarbatif, très (trop) long, pénible parfois, mais qui peut s’avérer tellement gratifiant lorsqu’on accepte le contrat imposé par son créateur et qu’on prenne la peine d’aller au bout des choses ou au moins passer le premier tiers de l’aventure. En clair, une expérience à part entière qu’on peut aussi bien adorer que détester du plus profond de son âme. Un jeu Hideo Kojima. Tout simplement.

La genèse d’un jeu

À l’instar de tous les ouvrages de Third éditions qui nous ont été donné de lire, Entre les mondes de Death Standing est un livre très agréable à lire l’auteur Antony Fournier impose une patte vraiment très personnelle. Le monsieur sait parfaitement de quoi il parle et on s’en rend compte dès la première partie où il revient sur la carrière d’Hideo Kojima. De son arrivée chez Konami jusqu’à son renvoi après la sortie de MGS V The Phantom Pain. Un renvoi qui est d’une certaine façon le véritable jour de naissance de Death Standing. Un jeu que Kojima Productions aura mis à peine plus de quatre ans à développer. De quoi filer le vertige ou faire rougir de honte la plupart des studios à qui il ne faudrait pas loin du double pour pondre un jeu de cette envergure en partant de zéro. Mais la n’est pas vraiment la question. Ensuite, Entre les mondes de Death Stranding s’intéresse à l’univers du jeu et surtout à son scénario, en reprenant tous les points de l’histoire, les différents enjeux mis en place ou encore la motivation des personnages. De quoi bien se rafraîchir la mémoire pour ceux qui auraient déjà terminé le jeu et mettre au parfum tous ceux qui n’y auraient pas touché ou qui n’auraient pas eu le courage d’aller jusqu’au bout.

Death Stranding Director's Cut
PS5
Date de sortie : Disponible
39,90€
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Entre les mondes de Death Stranding

S’il y a un véritable intérêt à remettre l’histoire de Death Standing à plat, la partie la plus intéressante du bouquin est le chapitre qui traite de son décryptage. Une partie où l’auteur a troqué sa casquette de celui qui raconte à celui qui analyse et donne une interprétation finalement très personnelle du jeu d’Hideo Kojima. Car qu’on aime ou qu’on déteste le personnage, le père de Metal Gear n’a jamais fait des jeux pour le simple fait de faire des jeux. Ça va toujours plus loin, il y a systématiquement un message derrière. Par exemple, la saga Metal Gear est le résultat de sa peur du nucléaire et aussi de son rejet de la violence d’une façon général. Ce qui explique sans aucun doute le fait qu’il soit possible de terminer la plupart des épisodes avec le pistolet tranquillisant et de fait avec la possibilité de ne tuer personne en cours de jeu. Pour en revenir à Death Standing, le postulat fantastique mis à part, il s’agit d’un futur assez proche qui dépeint le monde qui nous entoure. À savoir une société divisée alors que la technologie ne nous a jamais offert autant d’outils pour nous connecter les uns les autres. C’est pour cela que la mécanique principale du jeu n’est autre que de tisser des liens. Des liens que nous demande de faire le scenario en reliant les différentes régions du pays, mais aussi à travers le mode de jeu en ligne en laissant un petit like ou des messages pour les autres joueurs. Une mécanique qui n’apporte pas grand-chose, hormis la satisfaction de communiquer et d’aider d’autres joueurs. Hideo Kojima a toujours eu le nez creux pour « deviner » l’avenir. Comme dans MGS 2 où il a brillamment décrit ce que serait internet aujourd’hui avec l’accumulation d’information et la prolifération de Fake news. Enfin, même s’il s’agit bien évidemment d’une coïncidence, Death Standing nous parle tout de même d’un futur où l’humanité est condamnée à vivre cachée, sans pouvoir sortir à l’extérieur. Tout ça quelques mois avant l’apparition du covid et des nombreux confinements qui ont suivies. Troublant non ?

Que vous ayez aimé ou non le jeu, on ne peut que vous conseiller Entre les mondes de Death Stranding. En plus d’être très agréable à lire, le livre propose une jolie rétrospective du travail de Kojima, fait le point sur l’univers du jeu et développe de nombreuses idées sur ses thématiques. Ce qui reste un exercice toujours intéressant et enrichissant.

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