C’est fait, le Playstation VR 2 est désormais disponible. Après avoir passé quelques heures la tête dans le casque et les mains dans les Sense Controllers, il est temps pour nous de vous livrer notre verdict. Si le PS VR 2 était un casque très attendu pour les fans du premier modèle, c’est moins que l’on puisse dire, la question est de savoir si cette attente est récompensée.
Ce test a été réalisé avec un casque acheté par nos soins
Un peu de technique
Le PS VR 2 est la promesse de Sony de proposer un casque VR d’excellente qualité, mais à un tarif, il faut l’avouer assez costaud. Il faut en effet dépenser 599.99€ pour se procurer le casque, soit une augmentation de 49.99€ par rapport au prix de la PlayStation 5.
N’ayons pas peur des mots, l’addition est salée, même si les meilleurs casques de réalité virtuelle sur PC sont proposés à des prix encore plus élevés. Maintenant, si le prix d’entrée du PS VR 2 semble excessif, il n’est finalement pas beaucoup plus cher que le premier modèle. On se rappelle qu’à l’époque le PlayStation VR était vendu seul, sans caméra (obligatoire pour profiter de la VR) et ni contrôleurs. Le casque seul était proposé à 399€, la caméra à 49.99€ et les Moves à 99.99€, ce qui amenait le tout à 550€ environs, soit 50€ de moins que le prix actuel du PS VR 2.
Mais en 2023 et avec la crise économique que nous traversons, le prix a du mal à être compris de tous. Pourtant, et à notre grande surprise, cette tarification se justifie totalement. Nous ne sommes pas en train de vous dire que le casque est abordable, mais que ce qu’il embarque technologiquement parlant est assez prodigieux.
Le casque est équipé de deux lentilles OLED HDR d’une résolution de 2000/2040, ce qui porte la résolution globale à du 4K (4000 sur 4080), le tout avec un champ de vision de 110° (contre 100° sur le premier PSVR). Une fréquence pouvant aller jusqu’à 120hz, le rendu fovéal, de l’eye tracking, une prise d’air pour éviter la buée, ect…
La différence est phénoménale avec le premier casque, et ça se ressent immédiatement une fois le PSVR2 posé sur notre tête.
La tête dans le PS VR 2
Parlons à présent de l’éléments principal du casque, les jeux, mais surtout son comportement une fois en fonctionnement.
La premiére mise en route du PS VR 2 est ultra facile et diablement efficace, tout est clairement expliqué par la console et il suffit de suivre les étapes une par une. Bien que trouver la position parfaite du casque n’est pas aisée la premiére fois, avec le temps on s’y retrouve facilement. Le réglage permet de définir la zone de jeu via les caméras avec une vision en réalité augmentée plutôt réussie (nettement plus claire que sur le Meta Quest 2 par exemple).
Une fois la zone de jeu réglée, on passe au réglage des lentilles, suivi du regard pour l’eye tracking, la molette pour le réglage inter pupillaire, bref, tout y passe. Une fois encore la console explique le tout pas à pas et tout se fait avec une simplicité extrême.
Une fois l’étape de réglages terminée, il est grand temps de lancer les premiers jeux et de voir ce que ce casque, révolutionnaire aux dires de Sony, a dans le ventre. La liste des jeux disponible pour le lancement et longue et compte désormais une quarantaine de jeu. Certains sont inédits comme Horizon VR Call Of The Mountain ou encore le mode VR inédit et exclusif de Resident Evil Village. D’autres en revanche ne sont que des mises à jour de version PS4 (parfois gratuite, mais parfois aussi payantes) ou des portages de jeux Meta Quest.
Concernant le PS VR 2 en lui-même, c’est un produit extrêmement léger, les plastiques semblent assez fragiles,mais son extrême souplesse prouve au contraire que les risques de casse sont minimes. Le confort est assuré par un coussinet sur l’arrière du halo frontal et un autre sur l’avant. On retrouve une sorte de silicone à ailettes sur les côtés des lentilles.
Ce dernier est ultra léger et souple, il s’adapte à la perfection et couvre totalement l’entrée de lumiére dans le casque. Ce qui permets une fois en jeu, d’être en totale immersion. Ce qui n’étais pas forcément le cas sur le premier PS VR qui laissait encore passer la lumiére ici et là.
Quid du confort de jeu sur de longues sessions ? Et bien il faut avouer qu’aucune gêne ne se fait sentir après quelques heures de jeu. Nous avons pu passer trois bonnes heures d’affilées sur Horizon Call Of The Mountain sans sentir le besoin de retirer le casque. À titre de comparaison, jouer plus de 45 minutes sur le Meta Quest 2 est un supplice nous concernant par son inconfort total dans sa configuration de base.
Evidemment, le confort du PS VR 2 n’est rien sans l’apport des contrôleurs, il faut avouer que ces derniers sont de grande qualité. Ils reprennent toutes les subtilités de la DualSense avec les retours haptiques et les gâchettes adaptatives. On a aussi droit à une dragonne qui est fixée au contrôleur et qu’il est possible de serrer à une main. Il y a néanmoins un gros point noir les concernant, la durée de vie de la batterie. Comptez environ quatre heures pour chaque Sense, ce qui est peu, même si jouer quatre heures de suite en réalité virtuelle n’est pas donné à tout le monde.
Fort heureusement, il ne faut pas plus d’une heure pour recharger ses contrôleurs, mais dans les faits, lors de longues sessions, ça peut poser quelques soucis. Par ailleurs, le casque est livré avec un seul câble de recharge pour deux contrôleurs, au prix du casque, il aurait été appréciable d’en fournir un second. Nous recommandons chaudement la station de recharge officielle, elle se relie sur le secteur et permet une charge rapide des contrôleurs. Par contre ça rajoute 49.99€ à la note qui est déjà assez élevée. On trouve des solutions non officielles et moins onéreuses, mais en l’absence de test complet on n’émettra aucuns avis à leurs sujets.
Pour en finir avec le côté hardware, sachez que le PlayStation VR 2 est assez simple à nettoyer. La couverture faciale de silicone se détache facilement et se lave à l’eau, pareil pour les lentilles qui peuvent se nettoyer sans le moindre souci. Sony ne proposant pas de chiffonnette avec son casque, pensez à utiliser une chiffonnette à lunette et surtout rien d’autre, sous peine de rayer vos lentilles. Un dernier conseil sur ce point, évitez d’exposer vos lentilles au soleil (même au travers d’une vitre), les rayons peuvent commettre des dégâts irréversibles sur vos verres.
PS VR 2 : un casque parfait ?
La réponse est simple : non. Le casque accuse quelques défauts, certains sont même assez gênants et, surtout, ils n’ont pas été signalés lors de la levée d’embargo.
On commence le bal des défauts avec l’aspect granuleux de l’image (surtout dans les endroits sombre), appelé l’effet Mura, qui est un problème récurrent de la technologie OLED. En gros on a une sorte de très léger voile qui ajoute comme du bruit à l’image. Ce n’est pas dérangeant et on l’oublie assez vite, mais de nuit par exemple (sur Kayak VR ou encore Resident Evil Village) on le remarque tout de même assez rapidement. Il est d’ailleurs étonnant qu’aucun tests officiels après la levée de l’embargo ne l’ai mentionné.
Concernant le rendu fovéal, il fonctionne à merveille. Cependant, le point de netteté du casque est assez restreint, lentille Fresnel oblige. Le fameux « sweetspot » situé au centre de la lentille permet d’avoir une image ultra nette, mais dès qu’on bouge les yeux sur les bords, l’image se floute. Ce qui est normal car les lentilles sont conçues ainsi, mais là encore, si on se base uniquement sur les premiers tests, ça n’a pas spécialement été mentionné.
De notre côté, on peste pas mal contre la qualité du câble qui relie le PS VR 2 à la PS5. Ce dernier n’est pas tressé et a tendance à se tortiller lors qu’on le range. Ce qui avec le temps causera inévitablement des dommages. Et comme Sony a eu la mauvaise idée de ne pas le rendre amovible et remplaçable facilement, en cas de soucis, on devra passer par le service après-vente.
Alors si on se fie à la vidéo du démontage du casque proposée par Sony, on remarque qu’il est possible de déconnecter le fil, mais pour le faire, il est nécessaire de démonter une partie du casque. Ce qui ferme totalement cette possibilité à un nombre assez important de joueurs. Reste à espérer que le fil ne se dégradera pas trop avec le temps, mais ça, seul l’avenir nous le dira.
Maintenant, passons au plus gros défaut du casque qui réside dans l’abandon pur et simple du catalogue PlayStation VR premier du nom. Le casque n’offre aucune possibilité d’émulation des PlayStation Move et de la DualShock 4, ce qui pousse donc les studios à porter leurs jeux. Parfois gratuitement, parfois avec de légers frais, mais aussi, hélas, au prix fort. On comprend que la technologie a changée et que les contrôleurs ne sont plus les mêmes, mais prenons l’exemple d’Astrobot Rescue Mission. Le jeu utilise la DualShock 4, qui est repérée par la caméra PS4 et permet donc de jouer au jeu sans soucis.
On rappelle que le PS VR 2 est équipé de quatre caméras en façade et qu’il aurait largement pu détecter le faisceau lumineux qui se dégage de la DualSense positionnée sur le dessus du pad. Était-ce réellement impossible de proposer ce genre de solution ? Tout comme le mapping des touches du PS Move sur les sticks analogiques des contrôleurs Sense ? On ne le saura probablement jamais, mais en attendant, la ludothèque PS VR composée d’environ 120 jeux est désormais tombée dans l’oubli. À moins de rebrancher le premier casque pour en profiter ou encore de prier pour qu’un nombre conséquent de mise à jour gratuite débarque avec le temps.
Un achat recommandé ?
Avec son tarif de 599.99 € le PS VR 2 n’est clairement pas pour toutes les bourses. Le casque est cher, mais reste cependant moins cher qu’une majeure partie des casques sur PC qui disposent parfois de moins de fonctionnalités. Recommander l’achat de ce casque pour une personne qui souhaite découvrir la réalité virtuelle n’est à notre sens, pas une bonne idée.
Il faut tout de même avertir sur les risques de motion sickness, le malaise en jeu est réel pour une personne non avertie. Avec le temps on s’y habitue, mais les premières minutes en réalité virtuelle peuvent être très éprouvante en fonction du profil, voire parfois insupportable.
Nous aurions tendance à recommander l’achat du casque uniquement à celles et ceux qui possédaient le premier PS VR, pour les nouveaux venus et en dépit d’un confort bien plus restreint, il existe la solution du Meta Quest 2. Il permet de par ses petites expériences (et ses nombreux jeux) de s’habituer petit à petit à la réalité virtuelle.