Je vais être rapide et concis. Mad Max : Fury Road est un film de malade mentale qui relègue la majorité des films d’action de ces dernières années à la benne. Une leçon de savoir-faire donnée par un George Miller vieilli par le temps, mais toujours aussi frais dans sa tête.
C’est qu’il nous ferait pas de la résistance le papy? À presque 71 ballais, George Miller vient de mettre une volée monumentale à toute une génération de réalisateurs bien trop occupé à se mater le nombril et à produire des films d’action génériques, sans saveur et bourrés d’effets spéciaux pour en mettre plein la vue. Il y a bien évidemment des exceptions, pas mal même, mais force est de constater qu’une grande majorité se complet dans la facilité et dans une tiédeur soutenue par une industrie timorée qui ne cherche qu’à s’en foutre plein les fouilles. Je ne dis pas non plus que Mad Max : Fury Road est un film d’exception, mais il est sans aucun doute la réincarnation parfaite du film d’action des années 80. Un peu bas du front, pas très causant, mais incroyablement trippant. Et alors que tout le monde l’attendait au tournant, le réalisateur australien a prouvé qu’on pouvait ressusciter une licence sans tomber dans la facilité et sans se mettre à dos toute une génération de fans en ébullition. En gros, sans faire de la merde. Pourtant, le scénario du film n’a vraiment rien d’extraordinaire et pourrait sans problème tenir sur le coin d’une table dans un kebab du 93. Mais l’intérêt du film ne repose pas spécialement sur ce qu’il a à raconter, mais plutôt sur la manière de la faire.
Vous trouverez toujours des personnes pour dire que Mad Max : Fury Road est nanar qu’on va mater pour passer le temps. D’un côté, ces personnes n’ont pas fondamentalement tort puisque le film peut se résumer une course-poursuite bête et méchante sous le soleil ardent d’un désert hostile. Mais ce que ces personnes oublient de dire, c’est que ces deux heures sont magistralement réalisées et qu’on en prend plein la poire du début à la fin. George Miller livre ici un pur concentré d’adrénaline visuellement bluffant où chaque plan et chaque séquence font l’effet d’une claque en pleine gueule. Et en plus d’être crédible, l’univers post apocalyptique de Mad Max : Fury Road est superbement réalisé et joui d’une direction artistique assez folle avec un des couleurs puissantes qui donnent l’impression de bouffer du sable pendant presque tout le film. Un film d’action à l’ancienne qui ne s’encombre pas de CGI tous les trois plans où tout est réalisé sur fond vert. Bien évidemment le film en utilise pour certaines scènes (La tempête de sable :-O), mais le reste transpire l’authenticité avec de vraies bagnoles, de vraies explosions et de vrais cascadeurs qui ont dû sacrément se faire plaisir sur ce film. Mais bon, tout n’est pas parfait pour autant, car si le film en met plein la trogne avec « presque » aucun temps morts, c’est au détriment des personnages qui manquent de profondeur. Les amoureux des longues diatribes seront déçus car la communication et les émotions passent ici dans les regards et le comportement des acteurs qui sont pour la plupart très bons. Enfin, si vu de loin Mad Max : Fury Road a tout du film bourrin, ça ne l’empêche pas de véhiculer un message et d’être engagé sur des thèmes comme l’écologie ou encore le féminisme. Car contrairement à ce que l’on pourrait penser, le personnage principal du film n’est pas ce bon vieux Max Rockatansky, qui atterrit dans ce foutoir un peu par hasard, mais l’impératrice Furiosa, celle par qui nait l’espoir d’une liberté dans un mon régi par un chef de guerre bedonnant.
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Jouissif |
Il y a des signes qui ne trompent pas. Quand on sort d’une salle de cinéma avec la folle envie de revoir le film, c’est qu’on a adoré. Et c’est exactement ce que j’ai ressenti après en avoir pris plein la gueule devant Mad Max : Fury Road. Deux heures de pure folie où l’on assiste à une course-poursuite complètement dingue brillamment mise en scène par un George Miller habité qui n’a pas oublié d’insuffler du fond à une œuvre visuellement hallucinante. A une époque où les films d’action se succèdent et se ressemblent tous, Mad Max : Fury Road agit comme une bouffée d’air frais et bordel, ça fait du bien ! Vivement la suite. |
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