Massacrer du Nazi putréfié par palette sur fond de seconde guerre mondial revisitée, telle est la promesse de Zombie Army Trilogy. Malheureusement, et malgré toute la bonne volonté du monde, la sauce a beaucoup de mal à prendre.
J’y ai joué sur Xbox One
Derrière l’appellation Trilogy se cache la réunion des deux extensions Nazi Zombie Army de Sniper Elite 2 avec une troisième campagne inédite. Et si l’on ne peut pas vraiment parler de trois jeux en un, la durée de vie de Zombie Army Trilogy est plus que conséquentes avec un solo qui dépasse allégrement les 15 heures de jeu et un mode multijoueur pour prolonger l’expérience de plus belle. Hélas, le gameplay ne donne pas forcément envie d’y passer tout ce temps. Que ce soit en solo ou en multi, le but du jeu est d’exterminer une cohorte de zombies Nazis tout en évoluant d’un point A vers un point B dans des environnements fades, sans vie et au level design d’une rare pauvreté. De plus, l’héritage de Sniper Elite a beaucoup de mal à fonctionner ici puisque l’utilisation du sniper ne se prête absolument pas au style du jeu. Il y a bien quelques passages où l’on peut se retrouver haut perché pour aligner quelques headshot, magnifiquement mis en valeur par un slow motion du plus bel effet, mais on se retrouve la plupart du temps dans des ruelles étroites ou des intérieurs avec une meute de zombies tout autour de nous. Ce qui rend donc l’utilisation du sniper inutile. En fait, le gros problème de Zombie Army Trilogy est d’avoir essayé de singer le principe de Left 4 Dead, mais sans réellement en comprendre les mécaniques et ce qui a fait le succès du jeu auprès des joueurs. A savoir un gameplay finement ciselé qui est sublimé par la coopération des joueurs et la tension des évènements. Mais bon, malgré ses défauts, Zombie Army Trilogy a de quoi offrir quelques moments de franche rigolade entre potes le temps d’une soirée. Surtout si elle est placée sous le signe de l’alcool.
Bien que l’utilisation du sniper reste un choix assez étrange de game design, le jeu met d’autres armes à disposition du joueur. Ainsi, entre le fusil mitrailleur, l’arme de poing classique ou encore ce bons vieux fusil à pompe, il est également possible d’utiliser des grenades, des mines et d’autres joyeusetés explosives pour éradiquer l’armée putréfiée d’Hitler. Et si ça ne suffit pas, il est toujours possible de finir les zombies au sol d’un grand coup de ranger dans les gencives. Du coup, en se laissant prendre au jeu et accompagné des bonnes personnes, Zombie Army Trilogy se révèle être assez distrayant et parfois même sacrément jubilatoire. Malheureusement, ces quelques bons moments sont « mis en valeur » par une réalisation graphique pas loin d’être catastrophique. Les animations sont risibles, les textures manquent de finesse et la palette de couleurs ressemble à celle d’un stylo quatre couleurs. Et je ne vous parle pas de l’utilisation abusive du brouillard qui sert d’avantage de cache misère qu’à poser une quelconque ambiance. Car si la réalisation est au ras des pâquerettes, la direction artistique l’est tout autant. Au final, hormis son aspect purement défouloir qui pourra plaire aux amateurs du genre et égayer quelques soirées entre furieux, il ne reste pas grand-chose à Zombie Army Trilogy pour sortir son épingle du jeu. Partant de là, il serait peut-être préférable d’attendre que le jeu tombe dans le programme du Playstation Plus ou du Games whith Gold plutôt que payer plein pot une expérience qui pourrait vous rester coincer dans la gorge.
Si massacrer une armée de zombies Nazis dirigée par un Hitler alternatif sous acide a quelque chose d’assez exaltant, pour ne pas dire même gratifiant, Zombie Army Trilogy n’en reste pas moins un jeu assez médiocre. La réalisation est catastrophique, le gameplay outrageusement répétitif et le level design sans la moindre once d’audace. Et bien qu’il y ait de quoi bien se marrer entre potes le temps d’une soirée arrosée, je ne peux décemment pas vous conseiller l’achat du jeu plein pot. Mais au détour d’un bac à occasion, pour pas trop cher et en période creuse, il y a de quoi se laisser tenter.