Dans la catégorie des jeux en monde ouvert, le boss, le roi, le caïd, c’est GTA et personne d’autre. Du coup, la série Saints Row a choisie d’emprunter la voie du What the Fuck pour se démarquer du jeu de Rockstar. Et si la sauce prend plutôt bien, le délire à lui seul ne suffit pas pour faire un bon jeu.
S’ils vous arrivent de me lire, vous devez surement savoir que je suis malade. Et pour tout vous dire, au moment même où je tape ces lignes sur mon clavier, je m’amuse à faire biper mon thermomètre high-tech avec une saleté de fièvre qui refuse de dégager malgré les kilos de Doliprane que j’ingurgite. Mais si je vous raconte tout ça, c’est juste pour justifier mes courtes impressions sur Saints Row IV : Re-Elected. Oui, je sais, c’est de la flemmardise. Un peu comme le jeu en fait. Car oui, cette version « Remaster » est d’une insolente flemmardise. En clair, ne vous attendez surtout pas à un jeu refait de fond en comble comme a pu le faire Rockstar avec son magistral GTA V. Ici, hormis avoir foutu Saints Row IV et l’extension Gat out of Hell sur la même galette, rien n’a été peaufiné ou même amélioré. Le jeu est tout aussi moche que sur old-gen, l’IA est toujours à la recherche du respect et le jeu se permet de ramer comme pas possible la plupart du temps. De quoi faire la fortune du proctologue des joueurs un peu trop naïf qui voudraient se laisser tenter par une nouvelle balade dans les rues de Stilwater. Mais bon, l’arnaque de cette réédition mise de côté, Saints Row IV n’est pas un mauvais un jeu. Bon, pas un grand non plus, mais il y a de quoi bien s’amuser, surtout sur les premiers heures de jeu. En même temps, comment ne pas être subjugué et transporté par une scène d’introduction qui nous met dans la peau du futur président des Etats-Unis en train de désamorcer une tête nucléaire en plein vol avec un bon vieux Aerosmith en fond sonore ? Et je ne vous parle pas du reste avec une entrée fracassante dans la Maison Blanche suivi d’une invasion d’extra-terrestres qui nous envoient croupir dans une réalité virtuelle façon Matrix. Du grand n’importe quoi saupoudré de WTF sous acide. Un vrai régal. Pourtant, si les premières heures de jeu sont plutôt heureuses, les autres sont déjà moins fameuses. La faute à un gameplay terriblement creux qui devient même rapidement ennuyeux. De la même manière que dans Matrix, il est possible d’acquérir des pouvoirs pour courir à toute berzingue ou encore se déplacer en faisant des bons de géant. Du coup, l’utilisation des véhicules devient facultative, pour ne pas dire totalement inutile. On se retrouve donc à parcourir la carte, systématiquement de nuit, à bondir comme un lapin transgénique pour enchainer des missions généralement très drôles, mais souvent trop mollassonnes. Et c’est à peu près la même chose dans le DLC Gat Out of Hell qui nous envoie botter le train de Lucifer pour sauver les miches du chef des Saints. Une fois de plus, c’est drôle, délirant, on peut même y voler dans les airs, mais les missions manquent de panache et de finition. En gros, le problème de Saints Row IV est d’offrir une ambiance déjantée particulièrement savoureuse, mais sans le terreau pour vraiment en profiter.
Entre deux quintes de toux bien grasses, et en espérant que je ne m’étouffe pas dans mes glaires avant la fin de cette conclusion, je tenais simplement à vous dire que j’avais passé un bon moment avec Saints Row IV : Re-Elected. Surtout lors des premières heures de jeu. L’ogre GTA étant indéboulonnable de sous fauteuil de leader, Volition a bien fait de miser sur l’ambiance pour offrir une expérience acidulée et totalement barrée. Mais avec un bon gameplay et une bonne technique en prime, ça aurait été quand même bien mieux. Je ne demande pas la lune non plus, juste quelque chose de propre et qui tourne sans crachoter toutes les cinq minutes. Et avec des missions mieux fignolées dans le lot, ça serait le paradis. Mais en l’étant, c’est couci-couça.