Parfois, il arrive qu’une extension soit meilleure que le jeu d’origine. C’est rare, même très rare, mais pourtant ça arrive. Par exemple, et malgré tout l’amour que je lui porte, GTA IV s’est fait damer le pion par The Ballad of Gay Tony qui est nettement bien meilleur à mes yeux. Mais si je vous raconte tout ça, c’est tout simplement pour vous introduire mes impressions sur inFAMOUS : First Light. Car sans être renversant, ce petit DLC vendu en stand-alone m’a nettement plus emballé que Second Son.
Dur d’être un hipster
Avant de commencer, je tiens à mettre les choses au clair. Quand je dis qu’inFAMOUS : First Light m’a plus emballé que Second Son, ça ne veut pas dire que ce dernier soit mauvais pour autant. Pour tout vous dire, j’y ai même passé de très bons moments. Le jeu est une chouette exclusivité de la PS4 qui, en plus d’offrir d’agréables sensations de jeu avec toute sa farandole de pouvoirs, a parfaitement endossée le rôle de vitrine technique de la console avec des effets de lumière de toute beauté. Le problème, car il y en a bien évidement un, c’est Delsin, son insupportable héro. Bien que plus fournis que le fantomatique Cole (InFAMOUS 1 et 2), en même temps c’est assez difficile de faire plus insignifiant que lui, ce rebelle aux allures de hipster qui aime défier l’autorité de son frère, le shérif de la ville, en taguant tout ce qui bouge est aussi fade qu’une soupe de chou-fleur sans sel en plus d’être une véritable tête à claque. En clair, un vrai petit merdeux. Et c’est justement sur ce point que First Light se démarque de Second Son. On n’y incarne pas Delsin, mais Fetch, un personnage secondaire qu’on avait rapidement croisé dans les rues de Seattle. Et bien que le scénario de First Light soit certainement le produit d’un élève de CM2 en cruel manque d’inspiration, le personnage de Fetch est quant à lui plutôt bien travaillé. Chose suffisamment rare dans la série pour être soulignée. Cette gamine au look de Punk en a clairement chié dans la vie depuis qu’elle a découvert ses pouvoirs et ça se ressent parfaitement dans son comportement complexe et dans la relation fusionnelle qu’elle entretien avec son frère. Enfin, ce qui se passe dans First Light est cliché et trop prévisible, mais pose parfaitement les bases du caractère de Fetch telle qu’on la découvre dans Second Son.
Néon de Bruxelles
Le côté branleur en moins, Fetch a un autre avantage sur Delsin : Son pouvoir ! Bon, je sais que là je ne vais pas être de l’avis d’une grosse majorité des joueurs, mais même si l’hipster de service est capable de jongler sur trois pouvoirs, celui de Fetch, le néon, est à mon sens nettement plus amusant que les trois autres réunis. Car une fois boosté au maximum, en débloquant tous les nœuds d’un arbre de compétence assez étoffé, on se sent naitre un sentiment de toute puissance et il y a de quoi foutre un sacré bordel en ville. On se déplace à la vitesse de la lumière, on court sur n’importe quelle surface, on fige le temps pour viser avec la précision d’un sniper et on est aussi capable de bondir de toits en toits pour traverser la ville en un temps record. Et si Delsin a lui aussi le pouvoir de néon à son arc, le pauvre est très loin de pouvoir réaliser le même genre de prouesses que Fetch. Par contre, là où First Light se vautre comme un agent du DUP après une mandale dans les gencives, c’est dans le manque d’inspiration des missions proposées. Entre la protection de convois, le piratage de caméras de sécurité, les séances de tirs aux pigeons et la traditionnelle chasse aux « collectibles », le tout manque cruellement d’ambition. De plus, sans que l’on sache trop pourquoi, la ville de Seattle semble ici nettement moins vivante que dans Second Son avec des rues étrangement vides et silencieuses. Mais histoire de se faire pardonner ces quelques petits écarts, First Light intègre un mode de jeu en arène très orienté arcade où l’on fait parler la poudre, enfin le néon, en dézinguant des vagues successives d’ennemis sur trois cartes différentes. Un mode plutôt bien fichu qui permet de bien se défouler et prolonger de quelques petites heures une durée de vie assez chiche où l’on peut mater les crédits de fin en à peine plus de quatre heures. Mais si le plaisir est de courte durée, l’expérience n’en reste pas moins de qualité, bien rythmé et particulièrement explosive.
Dans la mesure où je n’en attendais pas grand-chose, comme avec n’importe quel autre DLC, je peux vous dire que j’ai été très agréablement surpris par inFAMOUS : First Light. Certes, le jeu se termine trop rapidement à mon gout, les missions manquent un peu d’inspiration, mais l’expérience est tout autant explosive et jouissive que le jeu original en plus d’être mieux rythmée. Et puis quatre petites heures en compagnie de la très attachante Fetch valent sans problème le triple passé avec l’autre rebelle de service. Alors si vous n’avez pas profité de l’offre Playstation Plus du mois dernier pour le chopper gratuitement, temps-pis pour vous, n’hésitez pas à vous le mettre sous le bras le jour où vous tomberez dessus pour pas trop cher. Car il en vaut bien le coup.