Quand y’en a plus, y’en a encore ! Tel est le credo d’Ubisoft avec sa juteuse franchisse Assassin’s Creed. Cette année, on comptera pas moins de quatre épisode et c’est Assassin’s Creed Chronicles : China qui ouvre le bal. Un petit jeu sans prétention, fort rafraîchissant, mais cruellement timide.
Assassin’s Creed Chronicles : China est le premier épisode d’une trilogie qui devrait s’étaler sur toute l’année. Ainsi, en attendant d’aller visiter l’inde et la Russie, c’est dans la Chine du 16ème siècle que nous avons d’abord rendez vous. On y incarne la redoutable Shao Jun, membre de la confrérie des assassins, qui a pour mission de récupérer des mains des templiers un mystérieux artefact qui appartenait à un certain Ezio Auditore. Si la Chine est une toile de fond propice aux belles histoires, le jeu se contente du strict minimum avec quelques lignes de textes au début de chaque niveau ainsi que des scénettes animées pour mettre en image une histoire qui peine à décoller et même intéresser. Ce qui n’empêche pas ces séquences d’être plutôt bien fichues avec une direction artistique très réussie qui use de couleurs pastelles et de jeux d’ancre du plus bel effet. C’est très jolie, finement réalisé, parfois même poétique, mais le tout manque de corps et de détails pour rendre l’ensemble un peu plus vivant. Comme si les équipes d’Ubisoft n’avaient pas eu le temps de terminer leurs jolies esquisses. Mais que ce soit dans sa narration ou sa réalisation, Assassin’s Creed Chronicles : China ne semble jamais aller au bout des choses. Une curieuse timidité qui se ressent également dans le cœur du jeu avec un gameplay très agréable, mais qui manque clairement de profondeur.
Assassin’s Creed Chronicles : China propose un gameplay à la croisée entre Prince of Persia et Mark of the Ninja. Au premier, celui qui a tout bonnement inspiré le premier Assassin’s Creed, il emprunte l’aspect purement plateforme tandis qu’il tire du second toutes les mécaniques liées à l’infiltration et aux exécutions. Le cocktail entre les deux fonctionne plutôt bien et on prend plaisir à parcourir les différents niveaux qui sont conçus comme des puzzles. Bien que nos capacités d’assassins nous permettent de filer comme le vent, certains éléments, comme une simple flaque d’eau ou un oiseau en cage, peuvent trahir notre présence et déclencher une alerte. Il faut donc évoluer intelligemment tout en prenant soin de ne pas se faire repérer par les gardes sous peine de devoir en venir aux mains, ou plutôt aux sabres, à l’aide d’un système de combat efficace, mais qui montre rapidement ses limites en cas de surnombre. Rien de bien gênant au final puisqu’il est possible de passer l’intégralité des niveaux sans croiser le fer une seule fois. Malheureusement, l’IA très grossière des gardes qui ne font que répéter le même schéma, n’offre aucune forme de souplesse et nous oblige à adopter une seule et même technique pour passer les différents obstacles. De plus, la difficulté est assez mal dosé et on passe d’une première partie de jeu relativement simple à certains passages terriblement frustrants. Mais là où Assassin’s Creed Chronicles : China agace le plus, c’est dans le cruel manque de profondeur de ses mécaniques de jeu. Que ce soit dans les phases de combat, d’infiltration où dans les différents artifices mis en place pour distraire l’ennemi, on a sans cesse l’impression de rater quelque chose. Comme si on offrait un jouet à un gamin sans lui donner la possibilité d’y jouer. Et ça, c’est de loin le plus gros raté de ce premier épisode.
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Sympathiquement timide | |
Assassin’s Creed Chronicles : China n’est peut-être pas de la même trempe qu’un Unity ou du prochain Victory, mais il n’en reste pas moins un bon petit jeu que les fans de la série engloutiront sans en laisser la moindre miette. Pour autant, j’aurais aimé une histoire un peu plus profonde, une réalisation un peu plus chiadée et un gameplay qui n’a pas peur d’aller aux fond des choses. Reste maintenant à savoir si la suite de ces chroniques corrigera le tir et nous offrira plus qu’un simple bon jeu. |
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