Née en 1987, la saga Street Fighter n’a jamais cessé de surprendre le joueur entre ses multiples éditions, sa tonne de personnages, de décors et de musiques, son gameplay d’une précision extrême et j’en passe. C’est aujourd’hui un fait, Street Fighter est une des légendes du Versus Fighting, même si la série de Capcom a aussi connue son coup de mou. Comment ne pas citer l’effroyable Street Fighter EX Plus Alpha 3 ? Ou encore la fameuse adaptation du film mettant en scène Jean-Claude Van Damme ? Après un Street Fighter Third Strike imparable, la série se devait de franchir le cap de la 3D. C’est avec Street Fighter IV que ce pas de géant fût franchi, un jeu encore aujourd’hui exceptionnel, suivis de prêt par un cinquième épisode bourré jusqu’à l’os de DLC. Avec Street Fighter 6, reste maintenant à savoir si Capcom ne s’est pas reposé sur ses lauriers…
Jeu testé sur PS5
Street Fighter 6 : trois jeux en un
Street Fighter 6 surprend dès son lancement où l’on retrouve un menu découpé en trois sous-catégories spécifiques. Les modes mode World Tour, Battle Hub et Fighting Ground. Sous ces noms barbares, on retrouve en fait le mode histoire du jeu, le mode versus et pour finir le mode arcade.
Le mode World Tour demande de créer un avatar de toute pièce pour ensuite arpenter un monde semi-ouvert à la recherche de castagne. C’est brièvement résumé mais explorer Metro City demandera de nombreuses heures à celles et ceux qui vont s’y aventurer. On se déplace ici et là dans les rues de la ville, on discute, on ramasse des objets et bien évidemment on distribue des patates à tour de bras à qui désire en recevoir. L’intérêt de ce mode réside surtout dans un arbre de compétence qui permet de forger son personnage à sa guise.
Il est aussi possible de rencontrer les combattants de l’extrême (ce n’est ni plus ni moins que le casting du jeu) et de singer leur technique. Cumuler le Ha-Do-Ken de Ryu et le Spining Bird Kick de Chun-Li ? C’est possible, le choix vous appartient. Le mode World Tour rempli parfaitement son contrat, apprendre les rouages du gameplay dans un mode solo afin de pouvoir ensuite s’attaquer au multijoueur.
C’est cependant regrettable de voir une ville aussi pauvre visuellement, entendons-nous bien, Street Fighter 6 est un titre magnifique (j’y reviens juste après) mais la ville du mode World Tour nous ramène quelques années en arrière avec une modélisation globale sommaire et un flou constant.
Je prends le prochain !
Le Battle Hub est le mode multi du jeu. On se retrouve dans une immense salle d’arcade où le but est de se mesurer aux autres joueurs. Au lieu d’être sur un menu soporifique au possible, Capcom a choisi de nous proposer un HUB extrêmement réussi dans lequel il est possible de jouer à de vieux hits arcade de l’éditeur. Faire un petit Final Fight entre deux combats ? Rien n’est impossible, il suffit de prendre place et de laisser parler sa fibre nostalgique. L’idée est géniale et particulièrement bien intégrée.
À l’instar des salles d’arcade Japonaise, il est possible de s’approcher d’une borne afin de réclamer son tour. On bascule alors en mode spectateur assistant au combat en cours en attendant notre session de jeu. Il est aussi possible de discuter sous forme de chat et d’emotes, tout est prévu. Encourager un joueur ou le contraire au cours d’un combat, c’est possible. C’est un véritable mode à part et de mémoire jamais un Versus Fighting n’avait poussée l’immersion aussi loin pour son mode multi.
Comme à l’époque
Reste pour finir le mode arcade, celui dans lequel on retrouve l’entrainement, le versus local, en ligne, et le mode arcade. Similaire à ceux qu’on a pu connaître dans les anciens épisodes, le but est d’affronter les adversaires à la suite pour déverrouiller les crédits de fins (et de visionner quelques jolies illustrations). C’est un mode conventionnel, classique mais indispensable surtout pour jouer entre amis en local.
Evolution ou révolution ?
Street Fighter à toujours su proposer un gameplay au point avec des coups spéciaux désormais légendaires, reste que Street Fighter 6 ose quelque chose de nouveau, le mode moderne. Dans les grandes lignes, ce mode permet de sortir des coups spéciaux plus facilement par une simple pression d’une touche ou encore d’une combinaison (direction + boutons d’actions). Il en résulte donc un jeu qui convient aux débutants comme aux confirmés.
Nos impressions sur Street Fighter V
Fondamentalement, le gameplay du jeu n’a rien de révolutionnaire, mais il évolue dans le bon sens. On note l’arrivée de la jauge DRIVE qui remplace la jauge EX et apporte un côté tactique aux combats. Il est possible grâce à elle de retourner la situation d’un combat, mais aussi d’en perdre le contrôle. Elle sert surtout à utiliser de redoutables techniques, mais si la jauge se vide, notre combattant devient alors vulnérable et peut subir de lourds dégâts. Une nouveauté qui apporte une dimension tactique inattendue à la série. C’est une subtilité à ne pas prendre à la légère surtout en multijoueur où le niveau est déjà extrêmement relevé.
Un orgasme pour les yeux
Visuellement, Street Fighter 6 est d’une redoutable efficacité. Techniquement c’est impeccable, les textures, effets de lumières et animations sont à tomber. Ça bouge merveilleusement bien sans pour autant dénaturer l’ADN d’origine. La direction artistique peut surprendre au premier contact, mais dans les faits il n’en est rien. C’est tout simplement somptueux à regarder, mais hélas, un peu moins à écouter. Je dois avouer que la bande son n’a pas fait l’unanimité chez moi, n’étant pas fan du style musical choisi par Capcom (très proche de Street Fighter III Third Strike) je regrette vraiment les thèmes d’antan. Il est évident qu’ils arriveront tôt ou tard sous forme de DLC (payant très probablement).