Attendus depuis quelques temps sur PlayStation 5, Forspoken n’a désormais plus de secrets pour nous. Nouvelle exclusivité pour la console de Sony, le jeu développé par Square Enix a reçu, il faut l’avouer, un accueil plus que mitigé par la presse et les joueurs. Après avoir fini l’aventure en une quinzaine d’heures, il est grand temps pour nous de vous donner notre verdict.
Jeu testé sur PS5 à partir d’une version fournie par l’éditeur
Test de Forspoken : prendre l’air Frey
Forspoken nous propose d’incarner Frey dans un monde fantaisiste à grand coup de parkour et de magie. Arrivée dans le monde d’Altia, cette dernière, vue comme le messie, va avoir la lourde de tâche de sauver la population locale. L’histoire de Forspoken, écrite par Amy Henning, est loin de soulever les foules. On note quelques rebondissements inattendus, mais dans l’ensemble le jeu propose une histoire très classique.
Reste que Frey est un personnage assez attachant même si, de notre point de vue, est un peu trop vulgaire. Un peu comme si Amy Henning avait voulu accentuer le côté New Yorkais de la jeune femme. Elle place une insulte toutes les deux phrases et c’est rapidement insupportable. Elle va évidemment évoluer au fil de l’aventure, mais le raccourcis « jeune de New York =/= Insultes tous les deux mots » fait peine à voir.
Fort heureusement, les dialogues crus de la jeune fille sont contrastés par les interventions parfois très pertinentes de son bracelet : Krav. Ce dernier, qui fait office de bras droit, est même assez bavard. Notez qu’il est tout à fait possible de réduire ses interventions, mais nous avons apprécié sa compagnie de nôtre côté. Il est souvent drôle et prodigue de précieux conseils. C’est un bras droit idéal.
Le parkour d’une vie
Si le système de jeu choisit par Square Enix pour Forspoken n’est pas le plus original du monde, ce qu’il fait, il le fait bien. Le jeu propose un gameplay assez riche et le système de parkour devient rapidement grisant. Les combats sont dynamiques et bien qu’ils soient répétitifs sur la durée, ils proposent parfois de grands moments de bravoure.
Frey a la capacité de changer de sort à la volée, de modifier son verni à ongles (ce qui octroie des bonus magiques), d’améliorer sa tenue, d’apprendre de nouvelles compétences, etc. On se surprend même à prendre pas mal de plaisir lors de l’exploration dans le dernier tiers du jeu. Toujours est-il qu’il faut avoir la force d’aller jusque-là, mais nous y reviendrons un plus tard.
Concernant les combats, on rencontre bon nombre d’adversaires différents et même topo pour les boss qui sont parfois gigantesques. Les combats s’enchainent sans temps morts à grand coup de magie et de chorégraphies spectaculaires.
Increvable cette PlayStation 3
L’intertitre semble cruel, mais pourtant force est de constater que Forspoken se loupe totalement sur sa technique. Il est bon de rappeler que le dernier né de chez Square Enix est une production exclusivement nouvelle génération et demande une configuration musclée sur PC. Il en résulte un jeu qui visuellement accuse un sérieux retard sur de nombreux points.
Eclairages, textures, profondeur de champs, aliasing, ralentissement ou encore modélisation des visages (à l’exception de Frey). C’est bien simple, c’est techniquement daté et indigne du support sur lequel il tourne.
Certains passages, notamment en début de partie (lors du prologue), nous ramènent aux belles heures d’Assassin’s Creed III. Cependant, le rendu visuel reste secondaire, mais à condition que le jeu se montre parfaitement fluide. Et là encore, tout est à revoir. Si le jeu propose plusieurs modes graphiques, qualité, performance, performance 120hz et Ray Tracing, aucun mode n’assure un framerate parfaitement fluide. Le comble restant le mode performance qui vise le 60fps sur un écran 60hz.
Peu importe les situations rencontrées en jeu, Forspoken peine à parvenir au sacro-saint 60fps. Le tout avec une résolution dynamique qui propose par moment du 720p, oui du 720p, en 2023, sur PlayStation 5 avec un jeu qui propose un rendu visuel indigne de la machine.
Est-ce la faute au moteur choisit, à savoir le Luminous Engine ? un cruel manque de temps pour finaliser le projet dans les temps ? Une incompétence des développeurs ? On ne le saura sans doute jamais.
Une mise en scène catastrophique…
Bien que Forspoken propose une histoire qui, parfois, sait nous tenir en haleine devant notre écran. Le récit proposé par Amy Henning tombe à plat à cause d’une mise en scène catastrophique. On ne comprend pas où les développeurs ont voulu en venir. Les séquences cinématiques sont très (trop ?) souvent interrompues par des fondus au noirs sans explications.
Tout comme les passages où des cinématiques qui ne racontent rien, coupent des séquences de gameplay toutes les trente secondes. Ce genre de détail ne devrait plus exister de nos jours. Et comme lors des premières heures le jeu n’a rien de bien intéressant à raconter, survivre au premier tier de l’aventure est une véritable épreuve.
C’est bien simple, lors des quatre/cinq premières heures du jeu, il ne se passe rien. On enchaine des séquences maladroitement mises en scène, des passages d’infiltration ennuyeux au possible et quelques combats trop courts pour être appréciés. Et avec un jeu qui se boucle en quinze heures, perdre autant de temps pour rien est une hérésie.