Remise au gout du jour de la version PS3, Catherine Full Body arrive sur PS4 avec un nouveau moteur, un nouveau personnage, quelques ajouts et une difficulté revue à la baisse. Le prétexte idéal pour découvrir ou redécouvrir un ovni vidéoludique comme seuls les Japonais savent les faire. Mais si Catherine Full Body est un jeu à ne clairement pas mettre entre toutes les mains, je suis très vite tombé sous son charme.
J’y ai joué sur PS4 à partir d’une version fournie par l’éditeur
Un test pour la science
J’avais beau avoir nettement plus de temps pour jouer qu’aujourd’hui, mais je n’ai jamais joué à Catherine sur PS3 lorsqu’il est sorti en 2012. Et pour tout vous dire, je pensais même ne jamais jouer à Catherine Full Body il y a encore quelques semaines. Car j’ai beau avoir énormément d’affect pour certaines franchises japonaises, comme Metal Gear Solid pour ne pas la citer, mais on va dire, pour rester poli, que je ne suis pas la cible de certaines de leurs « bizarreries ». Et Catherine, derrière sa jaquette sulfureuse, en faisait clairement partie. Un jeu souvent moqué sur le net, mais globalement bien accueilli par la critique et tout bonnement adoré par une frange de joueurs loin d’être anecdotique. Alors quand on m’a proposé de tester le jeu sur PS4, je me suis dit que c’était l’occasion de me faire mon propre avis sur le jeu. Et vous savez quoi ? Bah je n’ai pas été déçu !
Comment résumer un jeu comme Catherine Full Body ?
Pour ceux qui n’ont jamais joué ou même vu à quoi pouvait ressembler Catherine, sachez qu’il est assez complexe d’expliquer en quoi consiste le jeu sans passer pour un ahuri en manque de cocaïne. Et à l’écrit, l’exercice n’est pas spécialement plus simple pour autant. En fait, Catherine Full Body est un jeu hybride à la croisée entre le puzzle game et le visual novel. On y incarne Vincent, un trentenaire qui mène sa petite vie tranquillement et qui ne semble pas presser de rouler sur la grande autoroute de l’âge adulte. Ce qui n’est pas le cas de sa petite amie Katherine qui ne voit pas la vie du même œil et qui n’hésite pas à lui mettre la pression sur le mariage et toutes les responsabilités qui vont avec. Et ce brave Vincent, lorsqu’il n’est pas au bar du coin en train de parler de ses problèmes à ses potes de lycée entre deux pintes de bière, est victime d’horribles cauchemars où il doit fuir la mort en escaladant des tours bourrées de pièges, le tout avec un caleçon, un oreiller sous la main et une paire de cornes sur la tête. Oui, Catherine Full Body est un jeu particulièrement étrange. Et si vous n’avez rien compris au pourquoi du comment, c’est que tout va bien pour vous.
Mais concrètement ?
Catherine Full Body est donc un jeu hybride. Le jour et en soirée, on discute avec un peu tout le monde comme dans un visual novel et on peut même jouer sur la borne d’arcade du bar ou changer la musique du juke-box. Et quand vient la nuit, pendant qu’on cauchemarde, on se retrouve dans un puzzle game où l’on doit escalader une série de tours en déplaçant des blocs sous un temps imparti. Le tout en évitant de tomber dans le vide ou de se faire prendre dans un piège. Et si Vincent se retrouve dans ce pétrin, c’est parce qu’il a commis l’irréparable lors d’une nuit dont il ne se souvient même pas : il a couché avec Catherine. Une belle inconnue aux cheveux blonds qu’il a rencontré un soir au bar et qui endosse le rôle de la tentatrice avide de sexe. Ce qui est tout le contraire de sa petite amie Katherine qui lui demande de se ranger, se marier et ensuite avoir des enfants. Une dualité entre le « bien » et le « mal » symbolisé par une jauge qui apparait à l’écran dès lors que Vincent doit prendre une décision ou répondre à une série de questions lors de ses phases d’ascension en pleine nuit. Catherine Full Body est un jeu qui n’hésite pas à interroger le joueur sur sa moralité. Et si la formule de base était trop binaire, cette nouvelle version change la donne en intégrant un nouveau personnage dans l’équation : une certaine Quaterine.
Une nouvelle formule
Comme je vous le disais dans mon introduction, Catherine Full Body propose un nouveau moteur graphique, quelques ajustements de gameplay et un tout nouveau personnage. L’insouciante, la sensible et la très naïve Quaterine qui va mettre Vincent au centre d’un rectangle amoureux. De quoi nous interroger sur des points qu’on voit finalement très peu dans le jeu vidéo : la sexualité, les relations de couple ou encore les responsabilités. Bon, on reste très loin d’une véritable introspection du joueur, mais le jeu est suffisamment rafraichissant pour y plonger et, de fait, s’attacher aux différents personnages. Ensuite, Catherine Full Body propose aussi de nouveaux modes de difficulté revue à la baisse. Il semblerait que les phases de puzzle devenaient rapidement ardues dans la version originale du jeu, alors Atlus a pris soin de revoir l’équilibrage du challenge. Il y a même un mode automatique, qu’on peut couper ou activer n’importe quand, pour passer plus rapidement ces phases d’escalade et se concentrer sur l’histoire. Ce qui est, au final, le cœur et tout l’intérêt du jeu.