Après une première réédition sortie sur PS3 en 2011, Shadow of the Colossus nous revient sur PS4 sous la forme d’un remake qui ne pouvait pas mieux rendre honneur à l’œuvre de Fumito Ueda. Un jeu qui avait finalement beaucoup d’avance sur son temps.

Si comme beaucoup de joueurs vous découvrez Shadow of the Colossus seulement aujourd’hui à travers son remake sur PS4, sachez qu’il est initialement sorti sur PlayStation 2 en 2005. Développé par Sony Japan sous la houlette de Fumito Ueda, la fameuse Team Ico, Shadow of the Colossus est le second volet d’une trilogie amorcée par Ico en 2001 et scellée par The Last Guardian il y a un peu plus d’un an. Si j’avais pu m’essayer au jeu sur PS2 fin 2007, entre deux parties de Gears of War, j’ai attendu que sa remasterisation sur PS3 arrive dans les jeux gratuits du PlayStation Plus en 2013 pour que je m’y penche plus sérieusement et que je le termine une première fois. De quoi en prendre plein les mirettes par la majesté de certaines séquences, mais aussi développer de nombreux épisodes d’épilepsie à cause de la rudesse du gameplay et un framerate en papier mâché. Bien trop ambitieux pour une PlayStation 2 en fin de vie, le jeu de Fumito Ueda ne s’en sortait pas spécialement mieux sur PlayStation 3 et tend à prouver qu’il était trop avance sur son temps. Chose qu’on a tout de suite envie d’acquiescer à la vue de ce remake avec ses graphismes au diapason, le gigantisme de ses colosses et le vent épique qui souffle à chaque fois qu’on chevauche en direction de sa nouvelle proie. Si tout n’a pas été corrigé, comme la prise en main qui reste encore assez coriace à apprivoiser, mes nombreuses insultes à l’égard du dernier colosse en sont la triste preuve, le jeu est maintenant techniquement stable et surtout parfaitement fluide. D’autant plus sur PS4 Pro où l’on peut caler le fremareate sur le sacrosaint 60 fps avec un affichage en 1080p du plus bel effet. Si le jeu était déjà très impressionnant sur PlayStation 2, il l’est encore plus ici avec un moteur graphique qui a été revu de fond en comble. Bon, je ne vous cache pas qu’il y a de quoi tiquer sur quelques textures salement placardées ici et là, mais toutes ces considérations s’envolent fumée dès lors qu’on arrive sur le dos d’Agro à l’entrée d’un bois avec les rayons du soleil qui percent la cime des arbres. De quoi se rendre compte que la PS4 est enfin la première plateforme a véritablement rendre honneur à un jeu vieux de 13 ans.

mes impressions sur shadow of the colossus

Majestueux

C’est assez rare pour le dire, mais ce n’est pas si grave si vous n’avez jamais joué à Shadow of the Colossus de votre vie puisque ce remake est certainement la meilleure façon possible de découvrir l’œuvre culte de Fumito Ueda. D’ailleurs, la technique mise de côté, parle un peu du jeu. On y incarne un jeune guerrier, qui pour tenter de ramener à la vie un être qui lui est visiblement très cher, va faire un pacte avec une entité aux pouvoirs divins et accepter d’aller pourfendre 16 colosses répartis aux quatre coins d’une terre maudite. Bien qu’on évolue dans un monde ouvert assez vaste, il n’y a rien de particulier à y faire hormis cueillir des fruits, chasser des lézards, découvrir des temples qui servent de points de sauvegarde et bien sûr dénicher les repaires des colosses à abattre qui sont indiqué par un trait lumineux qui jaillit de l’épée de notre héros. De fait, l’essentiel du jeu repose sur l’affrontement contre ces colosses qui proposent un gameplay et une expérience de jeu différente. La finalité reste la même, mais la façon d’opérer diffère parfois radicalement. Par exemple, si le premier colosse nous demande de lui grimper dessus pour atteindre son crâne et l’achever de plusieurs coups d’épée, un autre va d’abord nous demander de briser son armure pour découvrir son point faible ou encore le faire basculer sur le dos pour pouvoir atteindre son abdomen.Tout ça en prenant en compte une jauge d’endurance qui nous permet de rester accroché un certain laps de temps et qui augmente après chaque défaite d’un colosse ou en partant à la chasse des lézards à la queue argentée. Outre l’aspect épique des affrontements, la force de Shadow of the Colossus réside surtout dans la découverte des colosses et dans l’identification de leurs faiblesses qui font de chaque affrontement une espèce de casse-tête géant. Mais au-delà de ses qualités ludiques, qui prêtent évidemment à débat, c’est avant tout pour son univers et la poésie de son récit que l’œuvre de Fumito Ueda a été érigé au rang de jeu culte. Car si on commence l’aventure en pensant être la proie des colosses qu’on nous demande de terrasser, on se rend très vite compte que le prédateur n’est pas celui qu’on croit et que ces géants en apparence indestructibles tentent seulement de se défendre d’un assassin venue les éliminer. D’ailleurs, entre l’imagerie de leur mise à mort, la musique qui se lance au coup de grâce et la longue chute lourde qui s’en suit, on ne ressent pas forcément la défaite d’un colosse comme un moment victorieux. Après chacun vivra l’aventure à sa façon, mais malgré ses défauts, car il en a, Shadow of the Colossus n’a pas usurpé sa réputation et cette version PS4 en est sa plus belle expression.

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NOS NOTES ...
SUPERIOR VERSION
8
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Maître des lieux. Développeur le joueur, joueur la nuit, mais surtout expert en bons plans
shadow-of-the-colossus-chef-doeuvre-plus-beau-jourQu’on y ait déjà joué ou non, sur PlayStation 2 ou PlayStation 3, je ne me vois pas ne pas vous recommander le remake de Shadow of the Colossus sur PS4. Car en plus d’être un jeu vraiment à part, où la sensibilité de chacun joue un rôle prépondérant dans son appréciation finale, cette version est celle qui rend le mieux honneur à l’œuvre de Fumito Ueda. Déjà spectaculaire il y a 13 ans malgré de grosses contraintes techniques, le jeu est aujourd’hui sublime, parfaitement fluide et seul le manque de précision dans les contrôles pourra contrarier les joueurs qui manquent de sang-froid ou trop habitué aux jeux en mode automatique. De par sa nature, Shadow of the Colossus n’est pas un jeu qui parlera à tout le monde, remake ou non, mais s’il a le bonheur de vous toucher, vous aurez beaucoup de mal à l’oublier. PS : OSEF de ton avis Dindon

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