Je le savais déjà, mais le jeu vidéo est fantastique. Car avant de mettre les mains sur Pure Farming 2018, jamais je n’aurais imaginé prendre autant plaisir à labourer un champ ou perdre une demi-heure de ma vie à traverser une ferme gigantesque juste pour remplir une citerne d’eau. Et ça, bordel, c’est beau.

La ferme ? Quelle ferme ?

C’est une bien belle histoire que je m’en vais vous raconter là. Lorsqu’il était tout petit, Billy aimait aller chez son grand-père à la ferme dans le Montana. Il montait dans le tracteur, jouait à cache-cache dans les champs, cueillait des pommes à même les arbres et courait derrière les vaches. C’était les plus belles vacances de sa vie et il était toujours un peu triste lorsque arrivait le moment de rentrer chez lui dans la grisaille de la ville. Alors le jour où son grand-père est malheureusement décédé, le petit Billy, qui avait bien grandi depuis, a décidé de balancer par la fenêtre son diplôme de community manager fraichement acquis pour reprendre l’affaire de son aïeul, éponger toutes les dettes de la ferme et la faire enfin prospérer. Voilà le pitch de la trame principale de Pure Farming 2018. Un récit poignant qui donne envie de se retrousser les manches avant d’aller mettre les mains dans le purin et vendre une demie-tonne de blé fraichement moissonné à la centrale d’achat. C’est d’ailleurs sur ce point que Pure Farming 2018 se démarque de la concurrence. Sur le fait de proposer un scénario pour le mode principal et une série d’autres pour le mode « défis de ferme » comme faire face à une rébellion des employés en Italie ou encore un gros épisode de pluie en Colombie. Mais je serais incapable de vous dire si cette différentiation est avérée ou non puisque c’est la toute première fois que je mets les mains sur un jeu de gestion de ferme et que j’ai pris la très grande responsabilité de faire confiance au dossier de presse sur ce point précis. Ça m’apprendra à n’avoir jamais osé jouer à Farming Simulator en plus de prendre la franchise comme un drôle et très étrange phénomène annuel. Mais qu’importe, ça ne m’a pas empêché d’avoir eu un très bon premier contact avec Pure Farming 2018, de l’avoir lancé plusieurs soirs de suite sans jamais bouder mon plaisir alors que je réalisais des activités que le commun des mortels jugeraient chiantes comme la pluie.

test de pure farming 2018 sur ps4

À la ferme ta gueule toi ducon espèce de crétin !

En même temps, la vie peut être vraiment très chiante à la ferme. Ce n’est pas un critique, loin de là, mais juste le constat d’une vie on ne peut plus difficile qui apporte son petit lot de bonheur uniquement aux plus courageux qui n’ont pas peur de mettre les mains dans la merde (et aussi aux visiteurs). Mais pour en revenir au côté chiant de la ferme, le jeu le retranscrit incroyablement bien. Pour commencer, Pure Farming 2018 est abominablement moche. C’est plat, sommaire, sans relief et même pas digne d’un jeu de la génération précédente. Et ne comptez pas sur la présence d’une bande-son, ne serait-ce qu’une poignée de sonorités zen, pour venir adoucir un silence morbide où les bruits de moteur ou d’eau qui remplit une citerne sont les seules petites folies à écouter. Sans parler de la taille de la police vraiment très petite qui nous force à plisser fort les yeux ou jouer le nez collé sur l’écran pour venir lire les très nombreux mails ou instructions qu’on peut trouver sur notre tablette. Parce qu’en 2018, ferme ou pas, on reste au top de la technologie. C’est d’ailleurs à travers cette tablette qu’on peut faire le plein d’essence de son tracteur, acheter du matériel agricole, consulter la carte de la ferme ou encore vérifier les tâches qu’on a à accomplir. Comme moissonner un champ au nord de la ferme, arroser le verger d’un fermier voisin en rade de matériel, réparer une moissonneuse-batteuse, s’occuper du poulailler ou encore labourer un autre champ avant d’y semer du blé en pleine nuit. Parce que même s’il est possible de rentrer chez soi le soir pour faire avancer le temps jusqu’au petit main, le jeu n’a vraisemblablement aucun souci à ce qu’on reste bosser de jour et de nuit plusieurs jours d’affilée. Mais passons, même si les activités n’ont pas l’air particulièrement passionnantes, on y revient encore et encore de façon presque hypnotique, comme si récolter le blé de ce champ et aller le vendre était une question de vie ou de mort. Et c’est justement là la force de Pure Farming 2018, donner une représentation crédible du travail de la ferme avec un gameplay efficace et pas compliqué pour un sous. Il faudrait juste rajouter un enrobage un peu plus sexy, y mettre un peu rythme, pourquoi pas même une dimension didactique et surtout corriger la montagne de bugs que le jeu se traine au cul. Parce que la nuit qui tombe à 14 heures dans le Montana ou le tracteur qui percute un poteau alors qu’il est a plus de trois mettre, c’est rigolo au début, mais bien pénible à la fin.

Images : jeuxvideo.com

Bonus pour ceux qui ne comprendraient pas les sous-titres

NOS NOTES ...
Hypnotique
6
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Maître des lieux. Développeur le joueur, joueur la nuit, mais surtout expert en bons plans
pure-farming-2018-testJe ne suis pas du tout un spécialiste du genre, mais Pure Farming 2018 m’a fait une excellente impression. Je pensais juste m’y essayer pas plus de deux heures et j’y suis finalement revenu plusieurs jours d’affiler pour labourer des champs, transporter du matériel et vaporiser d’engrais des vergers de clémentines, comme hypnotisé par des activités finalement très terre à terre. Malheureusement, entre sa plastique pas très ragoutante, sa technique en carton et ses bugs à foison, le jeu ne donne pas trop envie de s’investir sur la longueur malgré un contenu loin d’être chiche. Reste à voir si des mises à jour viendront vite corriger tout ça. Et franchement, j’aimerais bien.

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