Après la claque que je me suis prise avec Assassin’s Creed Origins, j’ai naïvement pensé revivre la même expérience avec Far Cry 5. Un jeu bourré de qualité, mais qui reprend une fois de plus la même formule avec une avalanche de bugs, une progression poussive et une IA horripilante de bout en bout.

Récit d’un harcèlement organisé

Un ours vient tout juste de m’attaquer, mais une rafale de balles de mon M5 en pleine tête a stoppé net sa course. On va dire que je m’en sors plutôt bien. Je décide de sortir du bois où il n’y a rien de très intéressant à faire pour rejoindre la route. Je trouverais bien un véhicule qui traine dans le coin pour rejoindre le point de ma future mission. Sauf qu’une patrouille déboule, ils ne sont que trois et je devrais me débarrasser d’eux assez vite. Manque de bol, un quad avec deux malotrus surgit dans mon dos et ils me canardent avec une précision démoniaque. Je n’ai plus de trousses de soin, j’essaie de bien gérer la situation, l’écran se met à virer au rouge et la balle d’un sniper qui se trouvait à une intersection un peu plus loin a eu raison de moi. Ce n’est pas très grave, je m’en sortirais mieux le prochain coup.

L’écran de chargement disparait, la partie redémarre, mais il y a déjà deux patrouilles autour de moi. Comme ça, d’entrée de jeu. Je me retourne et j’ai à peine le temps de voir une sulfateuse à l’arrière d’un pick-up que c’est déjà fini. Je suis mort. Encore. Je reviens à la vie, je cours comme une âme en peine en évitant les balles, je rentre dans une caisse et je fonce tout droit en espérant que ça se calme. Sauf que non. J’ai deux quads au cul, un pick-up, un camion et ils arrivent TOUS à me tirer dessus sans le moindre problème alors que je zig zag dans tous les sens. Les mecs sont balèzes. Mais ce n’est pas fini. Ensuite, il y a un avion qui débarque, il me mitraille et me lâche une bombe en pleine gueule pour terminer le boulot. Je suis mort. Encore une fois. Pour la 567ème fois pour être plus précis. Et ça, c’est juste 5 minutes tout ce qu’il y a de plus banales dans Far Cry 5. Un jeu qui prend un malin plaisir à faire souffrir le joueur tant qu’il n’a pas totalement libéré la zone où il se trouve. Comme si le harcèlement était fun et qu’on ne pouvait prendre que du plaisir à être importuné toutes les 10 secondes par les membres fanatiques d’une secte de hippies armés jusqu’aux dents. Perso, j’appelle ça une très mauvaise idée.

test de far cry 5 sur ps4

Far Cry 5 m’insupporte autant qu’il m’émerveille

Récit d’un bel après-midi

Le soleil est à son zénith et je dois libérer des otages dans une ferme porcine. J’ai envie de la jouer discrète. Je range mon M5 et décide de faire parler mon arc. J’ai Boomer avec moi, mon fidèle compagnon qui arrive à repérer tous les ennemis de la zone à l’aide de son flair légendaire. J’avance calmement dans les hautes herbes et lorsque je n’élimine pas ces malandrins au corps-à-corps, je leur balance une flache en pleine tête ou dans la poitrine pour faire un peu dans le sale. Personne ne me remarque, je profite de la débilité de l’IA pour nettoyer la zone et finir le chef d’une balle en pleine tête. Je libère les otages et l’un d’eux me parle d’une cache pas très loin. Je fouille les environs et tombe sur une trappe qui conduit à une salle pleine de billets où trône aussi un lance-roquette. Je le prends, sors dehors et pars en direction d’un lac pas très loin. Là, sur un ponton, un mec pèche et commence à me raconter sa vie comme si on avait élevé les cochons ensemble avant d’être stoppé par un bateau plein de sauvageons qui nous tirent dessus.

Mais ça, c’était avant que je fasse exploser leur embarcation avec une roquette. Le mec se remet à me parler comme si rien ne s’était passé et je décide de faire une petite pause pour essayer de pêcher une truite. Ça ne sert à rien, mais ça détend. Ça m’a surtout permis de remarquer un hydravion posé un peu plus loin et sans surveillance. Je l’emprunte et m’envole dans les airs avec une insolente facilité. Je fais deux ou trois loopings et défie les lois de gravité avant de faire exploser quelques silos de grain et des camions citernes avant d’atterrir au beau milieu d’une route où je fauche au passage quelques ennemis qui passaient par là. À l’inverse du premier paragraphe, c’est pour ces petits moments de grâce, organique et surtout inattendu, que Far Cry 5 mérite toute l’attention de ceux qui aiment de près ou de loin les jeux à monde ouvert. Car il a beaucoup de belles choses à offrir et de très chouettes moments à vivre.

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Le dilemme

Que penser de Far Cry 5 ? Franchement, je n’en sais rien, je dirais même que je suis circonspect pour paraphraser un ancien joueur de foot devenu consultant sur beIN et qui tente un peu trop souvent de montrer qu’il a tout de même un peu de vocabulaire. Si je suis un peu paumé c’est parce que Far Cry 5 m’insupporte autant qu’il peut m’émerveiller. Par contre, ce que je peux vous dire, même si je ne l’ai pas encore terminé et que je ne sais pas encore si j’ai vraiment envie de le faire, c’est qu’il m’a déçu. Je m’attendais à quelque chose de bien plus maitrisé et surtout d’un peu différent. Ce qui n’est malheureusement pas le cas. Le jeu repart sur la même formule et se base sur un système de progression poussif qui nous force à enchainer des missions pour faire monter une jauge et  affronter le « boss » de la région au lieu de laisser les évènements filer d’eux-mêmes. Et le fait de rendre l’IA de plus en plus agressive à mesure que cette fameuse jauge augmente rend la situation brouillonne et surtout très frustrante.

Comme je le disais un peu plus haut, même si fini par progresser et acquérir un arsenal de malade mental, je ne vois pas en quoi être constamment agressé par l’IA peut-être agréable. Du moins pour ma part. Et quant aux bugs, du PNJ bloqué dans une texture au voyage rapide qui envoi au mauvais endroit en passant par les missions qui ne se lancent pas, en plus d’éventuellement perturber la progression du joueur, ils montrent surtout que le jeu a été terminé à grands coups de truelle pour s’assurer une sortie à la date prévu. Far Cry 5 est un jeu qui aurait pu être vraiment très bon avec quelques petits mois de développement supplémentaires. D’autant plus avec un terrain de jeu aussi vaste et magnifique que le Montana qu’on nous sert ici. Mais ça, j’imagine que les financiers (pas les gâteaux) n’en n’ont strictement rien à foutre.

Mise à jour

Si contrairement à moi vous prenez beaucoup de plaisir et que vous vous êtes même mis en tête de terminer le jeu à 100%, je ne peux que vous conseiller d’aller faire un tour chez Ashesheart qui vous a concocter un guide des trophées très complet

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NOS NOTES ...
Déçu, mais pas choqué
6
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Maître des lieux. Développeur le joueur, joueur la nuit, mais surtout expert en bons plans
far-cry-5-impressionsC’est très certainement la faute d’Assassin’s Creed Origins, mais j’en attendais peut-être un peu trop de Far Cry 5. Si le fait de repartir une fois de plus sur la même formule n’est pas un drame en soi, c’est surtout le système de progression et l’IA débile et agressive des ennemis qui font chavirer le navire. Un navire pourtant bourré de bonnes intentions avec des missions délirantes, tous ces petits moments de magie à errer sans but sur de la carte et bien sur la superbe direction artistique qui fait une très bonne pub au Montana. Quant au contexte politique qui a été balayé sous le tapis au tout dernier moment, on va dire que c’est dommage, ça aurait donné un cachet vraiment particulier au jeu, mais c’est loin d’être dramatique.

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