Il aura donc fallu attendre six ans pour voir arriver le quinzième épisode de The King of Fighters. L’une des plus grandes sagas de la baston 2D qui a fait rêver toute une génération de joueurs amateurs de bornes d’arcade ou encore possesseurs de Neo Geo pour les plus « chanceux » d’entre eux. Si on peut déjà vous dire qu’il est dans la droite lignée de son prédécesseur, reste maintenant à savoir si The King of Fighters XV est à la hauteur de la série de SNK. La suite, dans notre test…
Jeu testé sur PS5 à partir d’une version fournie par l’éditeur
KOF XV : une philosophie de jeu
Si vous n’avez jamais posé les mains sur un jeu de la série King of Fighters, vous devez savoir qu’on n’est pas sur la même ligne qu’un Street Fighter, un Mortal Kombat ou même un Virtua Fighter. La finalité reste la même, les similitudes sont même très nombreuses, mais le jeu de SNK propose des combats en 3 contre 3, où chaque personnage combat à tour de rôle, avec un gameplay résolument porté sur les combos. Ce qui donne aux affrontements énormément de dynamisme et laisse très peu de chances aux débutants qui appuient sur tous les boutons pour espérer l’emporter. Pour autant, un King of Fighters est loin d’être hermétique et s’adresse sans problème aux débutants avec son roster de personnages particulièrement fournis qui donnent de nombreuses possibilités. De quoi s’amuser dès les premières heures de jeu en compagnie de personnages venant de séries emblématiques de SNK comme Art of Fighting, Fatal Fury ou Samurai Shodown. Par contre, pour maitriser le jeu, se concocter la meilleure équipe et commencer à faire du sale en local ou sur les modes de jeu en ligne, il va vous falloir du sang, des larmes et beaucoup d’entrainement. C’est tout du moins l’investissement de base que vous devrez faire avec The King of Fighters XV qui conserve bien la philosophe de la série. Une première bonne nouvelle pour les fans.
Un gameplay dynamique
À l’instar de son prédécesseur, KOF XV propose un gameplay tout ce qu’il y a plus de dynamique avec des déplacements vifs, des coups aussi rapides que puissants, ainsi qu’un système d’esquive plutôt efficace. La prise en main est assez rapide et après une poignée de combat contre l’IA ou quelques instants à peaufiner ses coups dans le mode entrainement, on se surprend à trouver des automatismes, à enchainer ses premiers combos, bref, à s’amuser. Par contre, comme nous vous l’expliquions une première fois un peu plus haut, il vous faudra de très nombreuses heures de jeu avant de commencer à maitriser son gameplay, notamment son système de contre, et à dénicher votre équipe de rêve. En effet, The King of Fighters XV propose des combats à 3 contre 3 (même si du 1 contre 1 reste disponible) et vous devez constituer une équipe avec des personnages qui se complètent et organiser leur ordre d’arrivée selon votre adversaire. De fait, outre la technicité pure et dure due à son gameplay, KOF XV propose également une dimension stratégique aux combats.
Du côté des nouveautés, King of Fighters XV introduit le Shatter Strike, un système qui permet de complètement retourner un combat à son avantage à l’aide d’un contre dévastateur. Le tout étant de le placer au bon moment, avec le bon timing et après avoir rempli les jauges nécessaires pour l’activer. On note aussi l’apparition d’une jauge Max qui permet d’augmenter la vitesse de son personnage ou de lui filer un petit coup de boost selon son utilisation. Des nouveautés finalement assez timides, surtout pour les joueurs de la première heure qui ont passé des heures sur KOF XIV, mais qui viennent toutefois compléter et améliorer une expérience de jeu solide et tout ce qu’il y a de plus efficace. Une efficacité qu’on retrouve aussi d’un point de vue visuel, même si le jeu de SNK aurait gagné à être un peu plus clinquant sur next-gen.
Un jeu plutôt timide
Qu’on se le dise, King of Fighters XV est un jeu très loin d’être moche. Il est même plutôt joli avec une palette de couleurs qui fait mouche, des personnages finement réalisés et plein d’effets visuellement très sympathiques à l’écran. Néanmoins, le jeu ne propose pas de cachet « next-gen » et n’est jamais impressionnant. Ce qui était tout de même une marque de fabrique de la série à la grande époque de la Neo Geo. La faute à une palette d’animation qui commence à accuser le coup du temps, des environnements génériques et des personnages qui manquent un peu de relief. Finalement, rien de bien méchant, d’autant plus qu’on n’y prête pas d’attention en plein combat, mais ça aurait permis au jeu de se démarquer un peu plus de son prédécesseur. Un jeu qui est sorti il y a maintenant plus de six ans ! Cependant, là où le jeu aurait clairement pu et du faire un effort, c’est dans son contenu qui manque cruellement de consistance. Ainsi, on a le droit à des modes de jeux classiques avec du versus, un mode en ligne, un mode entrainement ainsi qu’un mode histoire qui propose une durée de vie tout ce qu’il y a plus ridicule. Si l’on met de côté les 39 personnages disponibles, le jeu donne la très désagréable sensation de faire le strict minimum. Quitte à faire du nanard, le mode histoire aurait pu avoir la décence de durer au moins une heure et le mode entrainement d’être un poil plus didactique. En clair, si KOF XV est un jeu très généreux du côté du gameplay et des sensations, ce n’est pas forcément le cas pour le reste. Ce qui est assez dommage pour un jeu qui manque un peu de charisme et qui arait très bien pu faire la chasse aux nouveaux joueurs avec un contenu intéressant. Reste à voir si tout sera résolu à grands coups de DLC dans les mois et années à venir.
Verdict : 8/10
S’il est finalement assez proche de son prédécesseur, The King of Fighters XV n’en reste pas moins un must have pour tous les amoureux de la baston 2D. Le jeu de SNK nous offre une nouvelle fois une expérience de jeu explosive avec des combats dynamiques et un gameplay aux petits oignons. On pourra toujours lui reprocher un manque de nouveauté, une réalisation pas très « next-gen » et un contenu qui se contente du minimum, mais qu’on soit un habitué de la série ou non, difficile de passer à côté.
