Le retour du roi ? Voilà la marotte qu’on peut trouver dans 95% des tests de PES 2016. Car après avoir tutoyé les cieux une bonne décennie et ramper dans la fange les années qui ont suivi, tout le monde, ou presque, attend avec impatience le retour providentiel de la licence. Eh bien vous savez quoi? Je crois bien qu’il est enfin de retour. Le Roi.
Avant de commencer, je tenais à mettre les choses au clair. Quand je couche sur le papier mes impressions sur un jeu, sachez qu’il ne s’agit pas là d’un test dit « objectif » comme vous pouvez en trouver sur Gamekult ou jeuvideo.com, mais bel et bien de mes impressions au sens premier du terme. Entendez par là que si je m’éclate sur un jeu que la critique juge mauvais, j’en dirais le plus grand bien. Et si d’aventure je trouve un jeu merdique alors qu’il est acclamé par la foule, je ne me gênerais pas pour le défourailler si je le juge nécessaire. Après tout, je suis sur mon blog et je dis encore ce que je veux. Alors si je vous dis qu’avec PES 2016, le roi est bien de retour, ne venez pas me dire que je raconte de la merde parce que FIFA est un milliard de fois mieux. Quand bien même ce serait le cas, si je prends plus de plaisir à taquiner le cuir sur PES, je ne vois vraiment pas pourquoi je m’amuserais à dire le contraire. Parce que mine de rien, en se basant sur les fondations très saines de l’année dernière, PES 2016 n’avait qu’à mettre l’accent sur ses défauts pour enfin faire la différence. A commencer par le moteur du jeu. Comme on a pu le voir avec MGS V, le Fox Engine est capable de faire des merveilles et les équipes en charge de PES ont enfin réussi à maitriser la bête. Et ça se ressent dès les premiers matchs avec un rythme de jeu fluide, une image nette et des ralentis qui ne saccadent plus. De même, la modélisation des joueurs atteint ici des sommets. Si les joueurs de secondes zones ne sont toujours pas reconnaissables, les stars, elles, font plus vraie que nature. Si bien qu’un joueur particulièrement vilain dans la réalité a de quoi être jaloux de son homologue virtuel. Vous n’avez qu’à poser les yeux sur les images de comparaison qui traînent sur la toile pour vous assurer que je ne raconte pas des cracks. Moue, ride, pilosité, gouttes de sueur : tout a été modélisé avec une impressionnante minutie et PES rejoint le perfectionnisme de Visual Concept avec la série NBA 2K. Mais au-delà de la modélisation, c’est surtout le travail sur l’animation qui fait le plus plaisir à voir. Que ce soit un amorti, un tacle glissé, une frappe en déséquilibre ou encore une feinte de corps, nos petits milliardaires en short bougent avec souplesse pour un rendu incroyablement réaliste. L’époque des marionnettes sur gazon semble loin derrière et PES 2016 n’a clairement rien à envier à son concurrent hormis peut-être une colorimétrie plus réaliste.
A l’ancienne
Concernant le gameplay, PES 2016 reprend la même philosophie que son prédécesseur en proposant des mécaniques de jeu à l’ancienne qui s’appuient essentiellement sur la construction du jeu. Faire circuler la balle est ainsi la meilleure stratégie pour espérer s’approcher du but adverse et on enchaîne les passes plaisamment à l’aide d’une physique de balle toujours aussi agréable où l’on ressent bien le poids du ballon. L’IA est aussi nettement moins débile que par le passé avec des coéquipiers qui ne restent plus visés sur la pelouse et qui n’hésitent pas à faire des appels et jouer dans la profondeur pour créer des décalages et aérer le jeu. Les rencontres prennent alors des faux airs de finale de coupe du monde où tout le monde semble maîtriser son sujet et on prend véritablement du plaisir à enchaîner les matchs. Par contre, dès qu’on approche de la surface, c’est déjà une autre histoire. Le jeu manque de souplesse et n’offre pas assez de perspective aux attaquants. Si bien qu’on se retrouve souvent à répéter les mêmes routines pour faire vibrer les filets. Comme un centre en retrait enchainé sur une frappe tendue ou un bon vieux piqué dans l’axe qui se termine par une frappe enroulée au second poteau. De plus, le gardien n’est pas au niveau des joueurs de champ et se fait facilement surprendre par des frappes lointaines qui font mouche à presque tous les coups une fois qu’on a choppé le truc. Mais j’imagine qu’il y aura bien un petit patch qui va venir corriger tout ça. Pour finir sur les points noirs, il y a aussi l’aspect défensif et son pressing automatique qui montre ici quelques limites. Car en plus de donner un côté brouillon à la gestion de la défense, le pressing auto crée des brèches avec des boulevards énormes pour l’adversaire si on a le malheur de jouer trop haut. Pour le coup, Konami devrait lorgner du côté de FIFA avec sa défense tactique qui offre beaucoup plus de possibilités et de flexibilité. Mais ces quelques défauts ne gâchent en rien l’expérience de jeu qui reste globalement très bonne. PES 2016 est un pur jeu de foot à l’ancienne où les sensations priment sur le reste.
A l’ancienne donc.
À ce stade, je pense que vous aurez compris que PES 2016 est un excellent cru et qu’il renoue avec l’essence des années 2000. Malheureusement, le jeu se trimballe toujours ses vieux démons avec une interface vieillissante, des modes de jeu qui manquent de fraicheur et des licences désespérément absentes ou incomplètes. On est en 2015 et il n’y a rien de mieux pour plomber l’ambiance que d’affronter North London en finale de la ligue des champions. Je sais bien que les licences coûtent un bras et qu’Electronic Arts les a certainement sécurisées, mais il serait peut-être temps de se sortir les doigts pour offrir aux joueurs un enrobage à la hauteur du gameplay. Comme en proposant, par exemple, un outil simple et efficace pour importer soi-même les équipements d’une équipe sans passer par des manipulations complexes et rébarbatives. Il en va de mêmes avec les modes de jeu qui commencent sérieusement à accuser le coup malgré une avalanche de nouveautés. La Master League est vieillissante et sans vouloir offenser qui que ce soit, personne n’a envie de se farcir la coupe d’Asie alors qu’on a la ligue des champions juste à côté. Même les mini – jeux d’entraînement sont chiant à mourir alors qu’il y a la place de faire des choses amusantes et pourquoi pas même décalées. Ce n’est pas catastrophique pour autant, mais pour espérer rivaliser avec un concurrent qui ne cesse de renouveler son offre, Konami se doit de travailler sur les à-côtés. À commencer par les commentaires qui donnent envie de se crever les tympans à grands coups de tournevis rouillé. Je n’ai rien contre Darren Tulett, il a même l’air très sympathique ce petit british, mais s’il pouvait définitivement fermer sa gueule, le monde s’en porterait bien mieux. Finalement, PES 2016 est un jeu à l’ancienne dans tous les sens du terme. Aussi bien dans son fond que dans sa forme. Mais pour passer à l’étage supérieur, il faudra forcément en faire plus. Reste donc à savoir si Konami souhaite réellement faire ce genre d’investissement. Quoi qu’il en soit, ça reste un excellent jeu de foot et c’est bien là l’essentiel.
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Fat come-back | |
Oui, the King is fucking Back! Je ne dis pas que PES 2016 détrône FIFA cette année, mais il propose des sensations de jeu à la hauteur des plus belles années de la licence à l’aide d’un Fox Engine enfin maitrisé, un gameplay à l’ancienne et une IA qui ne passe plus son temps à cueillir des fraises. Bien sûr, il reste encore quelques axes d’améliorations, comme la défense ou la finition devant les cages, mais en l’état, je ne vous cache pas avoir pris un plaisir certain à enchainer les matchs. Mais pour prétendre à l’aura d’un FIFA, Konami va devoir se sortir les doigts en proposant un contenu plus riche et régler une bonne fois pour tout ce cruel problème de licences. |
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Mouais, ratio de plus de 10 au niveau des ventes… La semaine de lancement, PES 2016 a vendu à peine 40 000 unités alors que FIFA 16 plus de 500 000.
J’espère que c’est tout de même rentable pour Konami et on verra le succès lors de l’Euro 2016 car ils ont la licence. J’espère qu’il y aura toujours 2 acteurs encore de nombreuses années.
Coucou,
J’ai trouvé que le gameplay proposé dans PES 2016 est beaucoup plus fluide que celui de 2015. En gros, le jeu de simulation était parfait… Konami a fait du bon boulot !