Contrairement à environ 97% de ma timeline Twitter, j’ai attendu un peu plus d’un an avant de me lancer dans l’aventure Mr. Robot. Ce n’est pas que j’aime être à la bourre, mais dès que ça concerne les séries, et parfois même les films, j’aime prendre mon temps. Ça m’évite de passer des heures à trouver un lien potable ou des sous-titres convenables (oui je sais c’est vilain), ça m’évite aussi de me faire spoiler salement sur les réseaux sociaux parce que j’aurais fait la connerie de regarder l’épisode avec trois minutes de retard par rapport au reste de la planète et puis ça me permet surtout de profiter de ma série à mon rythme tout en évitant les commentaires de monsieur et madame tout le monde sur le dernier épisode que j’aurais regardé. Par exemple, ça a été un pur bonheur de découvrir l’intégrale des Soprano pendant que tout le monde était occupé à suivre les aventures de Walter White et j’ai aujourd’hui tellement de retard sur Games of Thrones que je suis totalement hermétique aux différents spoils que je peux voir passer devant moi. Tout ça pour vous dire que la dictature de l’instant présent est une belle connerie qui ne vous fera pas plus apprécier une série qu’en la découvrant sur le tard.

mr. robot

Pour en revenir à Mr. Robot, c’est l’annonce de Watch Dogs 2 (qui s’en inspire) et l’arrivée des vacances qui m’ont donné envie d’embarquer la première saison avec moi en Espagne. Et comme la grande majorité des personnes qui ont pu voir cette première saison un an avant moi : j’ai adoré ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas, et j’imagine qu’ils sont un paquet puisque la série n’a pas encore été diffusé en France, Mr. Robot raconte l’histoire d’Elliot. Un jeune prodige du hack qui bosse dans une société de cyber sécurité et qui passe le plus clair de son temps cloitré dans son appartement devant son PC à combattre sa solitude à grand renfort de psychotropes. Et si l’on met de côté ses difficultés à se caler dans ce moule qu’on appelle la normalité, on peut dire qu’Elliot roulait une vie plutôt peinarde jusqu’à qu’il se fasse recruter par un groupe de hacker dans le but de faire tomber une multinationale au nom machiavélique. Voilà grosso modo le pitch de départ de Mr. Robot, une série qui brille avant tout par l’intelligence de son scenario et qui pose énormément de questions sur le poids des multinationales dans le monde, sur le mode de vie d’une société conformiste et esclave des nouvelles technologies ou encore sur la pression sociale qui produit une armée de clones consommateurs et qui rejette tout ce qui pourrait être un tant soit peu différent. Un sous-texte limpide qui vient enrober une histoire de hacker où le piratage est certainement montré sous son plus beau jour. Entendez par là qu’on ne nous sert pas la même merde habituelle comme deux abrutis qui tentent de repousser un virus en tapant sur le MEME clavier à la vitesse de l’éclair ou encore l’intrusion d’un serveur qui se fait via un environnement en 3D comme si on était en train de faire une partie de Pilot Wings. Mr. Robot ne s’encombre pas de ce genre de bouffonneries et tente de montrer le piratage de la façon la plus réaliste qu’il soit. En clair, des mecs et des nanas qui connaissent les rudiments de la sécurité informatique sur le bout des doigts et qui ne manquent pas d’ingéniosité quand il s’agit de trouver un moyen de pénétrer un système. Pour tout vous dire, le piratage ne m’a jamais paru aussi sexy que dans Mr. Robot. Chose qu’on doit à la qualité de la réalisation mais aussi au jeu assez formidable des acteurs.

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Car si à mon sens la force de Mr. Robot reste son scénario et son traitement du piratage, la série repose aussi sur la qualité de ses personnages. À commencer par Elliot, interprété par un Rami Malek tout simplement magistral, qui trouvera certainement écho chez pas mal de geek un tant soit peu antisocial (comme moi). Je pourrais aussi vous parler du fameux Mr. Robot (Christian Slater), le grand manitou du groupe de hacker, avec sa vision très manichéenne du monde qui a pour seul but de faire couler Evil Corp et ainsi rendre le monde, selon lui, un petit peu meilleur. Enfin, de l’autre côté du miroir, on trouve Tyrell Wellick, le vice-président de la technologie chez Evil Corp. L’enculé de service qui n’hésite pas à faire les pires crasses pour monter dans la hiérarchie et se rapprocher du pouvoir. Le genre de personnage qui tranche radicalement avec Elliot et qui offre de délicieux moments de tension à suivre durant cette première saison. Le tout étant habilement mis en scène avec une chouette réalisation, une très belle photo et ce fameux quatrième mur qui ne cesse d’être brisé car le spectateur est en réalité un personnage à part entière de la série. Mais je préfère m’arrêter là et ne rien dire de plus. Ça vous enlèverait tout le plaisir de la découverte. Car s’il y a bien quelque chose de très plaisant avec Mr. Robot, c’est cette façon d’être sans cesse surpris par les évènements sans pour autant être pris pour le dernier des abrutis.

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Maintenant que j’ai terminé la première saison de Mr. Robot, un dilemme se présente à moi. Soit j’enquille tout de suite la seconde saison qui est actuellement diffusée aux US, soit j’attends encore un an ou moins pour en profiter tranquillement. De quoi terminer les quelques séries que j’ai en cours. Dont une petite pas très connue : The Wire…..

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