Avec son mode carrière ultra-complet et son gameplay qui arrive à être aussi technique qu’abordable, F1 2016 est peut-être le meilleur jeu de Formula 1 de tous les temps. Hé ouais, rien que ça !
J’y ai joué sur PS4
C’est fou ce que le temps passe vite. Voilà maintenant près de trois que je n’avais pas joué à un jeu de Formule 1 alors que j’avais poncé les épisodes de 2010 à 2012 sur PS3. Une pause que j’ai du mal à m’expliquer surtout que ces jeux étaient tous aussi bons les uns que les autres. Ce qui n’était apparemment pas le cas de celui de l’an dernier qui a subi les foudres des fans à cause de l’absence d’un véritable mode carrière. Critiques qui ont vraisemblablement poussé Codemasters dans leurs derniers retranchements puisqu’il nous pondu un mode carrière de fou furieux qui déborde de possibilités.
Après avoir créé son pilote à l’aide d’un outil de création tout ce qu’il y a de plus sommaire, le jeu nous encourage à choisir l’écurie de son choix pour notre toute première saison. Chose qui tranche radicalement avec les itérations précédentes où on démarrait forcément chez une « petite » écurie pour ensuite gravir les échelons au fil des performances. Je trouve que ça enlève un peu de charme à l’aventure, mais aussi au réalisme du jeu puisqu’en choisissant une grosse écurie, on met forcément un pilote star de côté. Qu’il s’appelle Hamilton ou Vettel. Et si j’ai choisi d’attaquer chez Renault pour le plaisir de commencer chez les petits et de fêter le retour de l’écurie française en F1, je peux comprendre qu’on puisse avoir envie d’attaquer directement chez Ferrari ou Mercedes. Faudra juste se sortir les doigts et assumer les objectifs qui sont nettement plus ardus.
Des objectifs qui peuvent être encore plus difficiles si on opte pour les week-ends complets avec les séances, les qualifs et la course dans leur intégralité. Un peu comme ce qu’on peut voir chaque week-end à la télé pour ceux qui ne se contentent pas que de la course. Personnellement, je n’ai pas du tout la patience pour passer autant de temps sur l’asphalte et je prends tout autant de plaisir à enchainer les week-ends de course en version allégée. Surtout que comme le jeu regorge et déborde de fonctionnalités en tous genres, on passe peut-être moins de temps sur la piste que dans son cockpit à faire des réglages et élaborer une stratégie de course. Ce qui est là l’une des forces de F1 2016.
Entendez par là qu’on a la main mise sur tout ce qui concerne de près ou de loin la course. Ça va du réglage de la voiture (motorisation, rapports etc.) jusqu’à la gestion des arrêts aux stands en passant par le choix des pneumatiques. Axe qui a été particulièrement travaillé dans F1 2016 avec l’arrivée des pneus ultra-tendres et de toute une stratégie autour de leur utilisation. Chose à ne surtout pas prendre à la légère si on souhaite faire les meilleurs temps en qualifs et tirer son épingle du jeu en couse. Après, si on ne se sent pas l’âme d’un mécano ou d’un fin stratège, il suffit de suivre bêtement les recommandations et se focaliser sur la piste. Ça fonctionne aussi très bien.
Du côté des nouveautés, on note l’arrivée des défis, construits sous forme de mini-jeux, qui permettent de gérer son freinage, bien apprendre les trajectoires ou encore appréhender les zones les plus rapides des circuits. En plus de collecter des informations pour les mécanos, ces défis permettent surtout de bien roder les tracés afin de les connaitre sur le bout des doigts. De quoi se présenter sur la ligne de départ dans les meilleures conditions. Enfin, s’il n’y a strictement rien à dire sur le contenu du jeu qui propose aussi du multi avec des courses jusqu’à 22 joueurs, F1 2016 brille principalement par son gameplay ô combien savoureux.
Qu’on soit le roi des pipes ou le plus chevronné des pilotes, on prend forcément du plaisir sur F1 2016. J’en veux pour preuve une petite séance au volant improvisé chez l’ami Narsau où malgré les deux moufles que j’ai en guise de mains, j’ai pris un pied d’enfer à faire monter dans les tours ma Ferrari sur les circuits de Monza et Barcelone. Tout ça grâce à une tripotée d’aides à la conduite qui s’adaptent parfaitement aux qualités de chacun. On peut donc commencer sa carrière avec l’intégralité des aides activées histoire de bien s’habituer au gameplay qui fait un parfait compromis entre l’arcade et la simu. Simulation qu’on touche même de plein fouet une fois qu’on désactive toutes les aides et qu’on se frotte aux blocages des roues en sortie de virage ou après s’être pris une tête à queue après avoir été trop gourmand sur la pédale d’accélération. F1 2016 est un jeu qui se dompte progressivement et qui sait être très valorisant quand on grappille des secondes en qualifs ou quand on double une machine plus puissante que la sienne. L’essence même de la F1 en quelque sorte.
Tout n’est pas rose non plus avec F1 2016. À commencer par une réalisation graphique plutôt timide. C’est nettement mieux que ce que j’ai connu sur PS3, mais il y a quand pas mal d’aliasing et le framerate est loin d’être constant. Aussi, l’IA est toujours autant aux fraises avec des concurrents qui vous rentrent dans le lard à la moindre occasion (les départs peuvent être très pénibles) et des commissaires de course complètement débiles. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis pris une pénalité alors qu’on me rentrait dedans. Mais bon, rien de suffisamment méchant pour venir gâcher l’expérience de jeu qui reste elle excellente. De quoi me conforter dans l’idée que F1 2016 est de loin le meilleur jeu de F1 sur lequel j’ai pu poser les mains. Et par pitié, ne venez pas me parler de tout ce qu’on a connu sur 16 bits. Pas la même époque, pas le même contexte.