Un peu comme la nouvelle version d’un smartphone lambda, Dragon Ball Xenoverse 2 ne bouleverse en rien sa formule, mais apporte la petite touche qu’il faut pour faire raquer le fan qui ne demande que ça.
C’est un fait plus qu’avéré. En plus d’être une véritable institution, tout ce qui entoure de près ou de loin l’univers de Dragon Ball révèle du sacré. Quelque chose qu’on ne touche pas sans subir les âpres conséquences d’une communauté de fans prête à trancher des têtes s’il le fallait. Et si je me suis calmé avec les années, je pense que je n’aurais pas hésité à incendier un pauvre gamin pour avoir dessiné de traviole le sourcil vénère d’un Vegeta en pleine transformation. Tout ça pour dire que l’arrivée d’un nouveau jeu estampillé Dragon Ball Z est toujours une phase assez complexe pour le fan où se mêle attente, crainte et excitation. Car si la série a connu pas mal de bons jeux comme les différentes itérations Budokai, elle a eu aussi droit à son lot de foirades mémorables allant de Dragon Ball Z Kinect à Battle of Z en passant par le très oubliable Dragon Ball GT Final Bout. Mais il y a un peu plus d’un an, les choses ont été remises à plat avec Dragon Ball Xenoverse. Un jeu bourré de failles temporelles à combler à grands coups de bourre-pif aussi bien en ligne qu’en solo. Et malgré ses quelques défauts, je pense que tout le monde était plus ou moins d’accord pour dire que le jeu de Dimps était largement à la hauteur du monstre sacré qu’il dépeignait. Et c’est sans doute pour cette raison que Dragon Ball Xenoverse 2 n’a pris aucune forme de risque en nous refourguant la même soupe agrémentée de quelques nouveautés et améliorations pour rendre la recette encore meilleure.
Adieu Toki Toki et bonjour Coton City. Dragon Ball Xenoverse 2 abandonne les trois ruelles du premier épisode pour un hub aussi gros qu’une petite bourgade de banlieue. Rien de bien vertigineux, mais suffisamment pour s’y déplacer en aéroglisseur et avoir une flopée d’activités à y faire. Le jeu prend toujours la forme d’un MMO où on peut enchainer de nombreuses missions annexes entre deux séances de shooping pour habiller son avatar ou un balai de gestes ridicules pour communiquer avec d’autres joueurs. Et pour un peu plus d’intensité, on peut maintenant s’embarquer dans des raids en multi allants jusqu’à six joueur pour fesser quelques malandrins comme Broly, Cell ou encore Vegeta en mode gorille. De quoi se faire plaisir entre potes ou avec de parfaits inconnus pour assouvir de vieux fantasmes de gamins qui ne rataient jamais l’épisode de DBZ du mercredi matin. Vous pardonnerez l’allusion un peu facile, mais c’est tout de même le genre d’expérience que je n’aurais jamais imaginé à une époque où je passais mon temps à dessiner des personnages de DBZ. Pour le reste, le jeu propose une fois de plus un mode solo, mais il repose hélas sur le même schéma que celui du premier Xenoverse. Des vilains ont encore joué avec les couloirs du temps et on doit retourner au turbin pour aller réparer tout ça. Quitte à faire passer Son Goku pour un fragile de service qui a besoin de l’aide d’un clampin niveau 2 pour foutre une branlée à Nappa. Oui, des fois les jeux sont très cruels avec nos idoles quand on prend la peine de prendre du recul et analyser la situation. Ce scandale n’empêche…
Au-delà des activités qu’on peut y faire, Dragon Ball Xenoverse 2 reste avant tout un jeu de castagne. On reste là encore sur les mêmes bases, mais le jeu a énormément gagné en punch et en vivacité. Le 60 FPS y est pour beaucoup, mais c’est la vitesse d’exécution des combos qui fait toute la différence. Je vous avoue que j’ai un peu pataugé sur les premiers combats, mais une fois qu’on maitrise un tant soit peu son personnage, on fait vite très mal en enchainant combos, téléportations et coups spéciaux. De quoi regretter le manque de « profondeur » du gameplay et la trop grande facilité du mode solo où bourriner les boutons comme un porc suffit amplement à se débarrasser des pires racailles de la galaxie. Une facilité qu’on ne retrouve pas du tout en ligne où les joueurs qui maitrisent la jauge d’endurance, le Ki et la palette de combinaisons feront fatalement la différence.
Tout comme l’était le premier épisode, Dragon Ball Xenoverse 2 est avant toute chose un jeu fait par des fans pour des fans. Même si la plupart d’entre eux auront de quoi tomber en PLS face aux musiques WTF qu’ils nous ont concoctées. J’imagine que c’est encore une histoire de droits, comme toujours, mais je pense qu’il y avait largement la place de faire quelque chose d’un peu plus sympa que la bouillie qu’on se mange en boucle à Cotton City. Surtout que tout n’est pas à jeter avec certains morceaux qui collent parfaitement à l’ambiance de la licence. Mais qu’importe, le reste est à la hauteur avec un cast de personnages complètement dingo et une direction artistique qui colle parfaitement à l’œuvre de Toriyama. Mais bon, si artistiquement le jeu envoie du lourd, j’aurais apprécié une réalisation un peu plus chiadée avec des traits plus fins, des textures plus détaillées et surtout beaucoup moins de vide. Certaines arènes, majoritairement récupérées du premier Xenoverse, font limite peine à voir et Cotton City aurait gagné à être un peu plus vivante. Même s’il faut reconnaitre que la ville est bien plus chaleureuse que ne l’était Toki Toki. Des carences qui seront sans aucun doute gommées dans un éventuel et très probable Dragon Ball Xenoverse 3.
En reprenant le même moule que le premier Xenoverse et en y ajoutant plus de contenu et des combats plus pêchus, Dragon Ball Xenoverse 2 s’inscrit fatalement comme une suite de qualité. Le plaisir de jeu est une fois de plus au rendez-vous et l’ajout des raids à six joueurs laisse entrevoir de bien jolies soirées en ligne. Reste donc à savoir si vous êtes près ou non à passer à la caisse pour quelques améliorations à défaut d’une révolution. Une question que ne se poseront jamais les fans.
J’y ai joué sur PS4 à partir d’une version fournie par l’éditeur