C’est donc la toute première fois que je posais mes mains sur un Monster Hunter. Et malgré ses qualités et la cote de popularité de la licence, Monster Hunter Generations m’a fait le même effet qu’un glaçon dans un verre d’eau en plein hiver.
J’y ai joué sur Nintendo 3DS XL
Je déteste ne pas aimer un jeu. Du moins, je déteste ne pas apprécier un jeu que tout le monde adore. Ça me donne cette très désagréable sensation d’être aux fraises ou de manquer un truc unique. Un peu comme à l’époque du lycée quand où se retrouve tout seul comme un gland en cours alors que tout le reste de la classe a décidé de sécher pour aller prendre le soleil. Voilà donc ce que j’ai ressenti après avoir décidé d’arrêter les frais avec Monster Hunter Generations. La nouvelle itération d’une licence qui compte des millions de fans tout autour de la planète et qui n’a de cesse été copiée par des éditeurs affamés et surtout jaloux des brouettes de dollars qu’a amassé Capcom depuis une grosse dizaine d’années. Ce qui représente la période qu’il m’a fallu attendre pour enfin mettre les mains sur un jeu de la licence. Et croyez-moi, le premier contact a été bien rude. Pourquoi ? Parce que le jeu est horriblement moche. Aussi bien techniquement qu’artistiquement. Je sais bien que chacun voit midi à sa porte, mais entre le design vraiment très particulier des monstres, la carrure des chasseurs et l’éventail de couleur qui oscille entre le verdâtre et le marron, autant vous dire que je préfère passer toute une journée à mater des dessins-animés bas de gamme sur Gulli avec mes enfants. Là au moins on y trouve un peu de folie et des couleurs qui ne donnent pas envie de suicider. Mais bon, même si l’aspect cosmétique d’un jeu est un élément de première importance pour la majorité des joueurs, l’élément le plus important reste et restera toujours le gameplay. Et de ce côté-là, Monster Hunter Generations s’en sort avec les honneurs. Dommage que ça ne fonctionne absolument pas sur moi. Et je vous jure que j’ai essayé !
Si j’en crois tout ce que j’ai lu à propos de Monster Hunter Generations, ce serait l’épisode qui propose un gameplay le plus attrayant pour un nouveau public. Ce que j’en sais, après quelques petites heures de jeu, c’est que le gameplay est d’une insolente profondeur si l’on prend la peine de poncer le jeu dans tous les sens. On y trouve quatre styles de combat bien distincts que lorsqu’on combine aux différents types d’armes nous donne un panel de possibilités assez foufou. Ainsi, selon ses préférences personnelles, on peut se la jouer vif et nerveux avec des coups au corps-à-corps ou plutôt gros bourrin avec des coups hypers violents mais avec une vitesse de déplacement très lente. Le tout étant agrémenté d’attaques spéciales, les arts de chasse, qui sont activables depuis l’écran tactile (modulable) et qui varient selon la spécialité qu’on a choisie. J’ai personnellement opté pour la mobilité et je l’ai payé assez cher dès ma première « vraie » quête où je me suis fait chiffonner par un grand Macao que je devais me farcir. D’où l’importance de farmer et de récupérer le meilleur stuff possible avant de partir en chasse. Sans quoi on finit le cul à l’air devant l’hôtel des quêtes à choisir quelque chose de plus doux comme une petite cueillette de champignons dans la pampa. Ou alors il suffit d’opter pour les parties en multijoueur histoire de ne pas chasser seul et de profiter, par la même occasion, des aptitudes et du skill de ses petits camarades. Ce qui ne rend pas le jeu forcément plus simple puisque la puissance de la faune s’adapte selon le niveau et le nombre de joueurs. Tout ça pour vous dire que comme ses prédécesseurs, Monster Hunter Generations reste un excellent titre avec un gameplay d’une incroyable profondeur qui prend toute sa dimension après plusieurs heures de jeu. Ce qui m’amène donc à l’élément qui fait que je n’y adhère absolument pas : une répétitivité limite vomitive.
Contrairement à d’autres épisodes de la licence qui avaient fait un petit effort, Monster Hunter Generations n’est pas scénarisé d’un poil et le but consiste juste à enchainer les quêtes et défis pour se farcir une palanqué de monstres de plus en plus fort jusqu’à aboutir au chasseur le plus puissant possible. La seule petite pause étant les parties en ligne où il est impossible de communiquer avec son vis-à-vis en dehors de quelques phrases préenregistrées. Si je conçois et comprends parfaitement que ce style de jeu fonctionne avec certaines personnes, sur moi, ça ne le fait carrément pas. Et l’idée même de refaire encore et encore le même type de quête sur des maps qui sont vides, tristes et surtout recyclées d’anciens jeux me donne limite la migraine. Et si j’avoue avoir ressenti ce petit frisson épique lorsque j’ai poutré mon premier monstre après avoir soigneusement aiguisé ma lame et avalé un bout de viande bien cuite, le jeu m’est très rapidement tombé des mains. En clair, Monster Hunter Generations fait partie de ces jeux aux qualités indéniables et qui font triper des millions de joueurs, mais qui me laissent de marbre, froid et parfois même indifférent. Sauf si le but est de me filer mal au crâne, parce là, ça fonctionne à merveille.