Avec Mad Max, Avalanche Studios et Warner prouvent avec une incroyable maestria que malgré une grosse dose d’action frénétique, une ambiance de feu et de bonnes intentions, on finit inlassablement par se faire chier dans le désert.
Il aura donc fallu attendre la sortie en dvd / Blu-ray de Mad Max Fury Road pour que la Warner et Avalanche Studios se décident enfin à sortir Mad Max sur nos consoles chéries et les machines testostéronées de nos amis PCistes. Un petit retard qui n’a finalement rien de bien méchant puisque le jeu ne s’appuie pas sur les événements dépeint dans le film, mais s’attarde sur une période plus en amont. Pourtant, le jeu commence de la même manière que le film et après une course-poursuite mal négociée, Max finit la gueule dans le sable et privé, une fois de plus, de son Interceptor qui termine rapidement en pièces détachées. Laissé pour mort, notre bon vieux Max fera la connaissance d’un bossu mécano à ses heures perdues qui va rapidement le convaincre de parcourir le wasteland au volant de la Magmun Opus pour mettre la main sur un sacro-saint moteur V8. Oui, le scénario de Mad Max est d’une banalité assez affligeante et se met au diapason d’une série qui a toujours privilégié l’ambiance au récit. Et de ce côté-là, le jeu ne déçoit pas et propose une ambiance délicieusement oppressante et aride qui sert de terreau de premier choix pour les affrontements motorisés aussi brutaux que géniaux. Car si la première heure à bord de la Magmun Opus offre de désagréables sensations de conduite avec une direction flottante et une tenue de route en mousse, dès lors qu’on commence à la customiser et y intégrer le grappin ou encore la nitro, l’expérience change radicalement et on prend un pied d’enfer à se fritter la gueule contre les war boys. Les affrontements sont frénétiques, brutaux et c’est un véritable petit plaisir de faire exploser un ennemi en slow motion après avoir tiré sur un bidon d’essence négligemment posé à l’arrière du bolide. De plus, la carte du jeu étant relativement vaste, on a le droit à une belle variété d’environnements nous faisant passer d’un désert rocailleux à de grandes étendues de sel d’un simple claquement de pot. Et en guise de cerise sur la montagne de chantilly, le jeu puise dans la direction artistique du film et nous gratifie de fort jolis panoramas nappés d’une colorimétrie qui varie de l’ocre au bleuté selon les lieux et les situations. Malheureusement, cette belle et grande aire de jeu n’est pas assez bien exploitée et on se met « trop » rapidement à tourner en rond.
Les activités ont beau être nombreuses, Mad Max n’offre qu’assez peu de missions palpitantes à accomplir. Surtout si l’on reste focalisé sur la trame principale du jeu qui se révèle être d’une intrigante tiédeur comparée à l’ébullition des affrontements sur route que l’on provoque en se baladant sur la carte. Entre récupérer des bouts de ferraille, glaner des bidons d’essence, les fameuses missions Fed Ex ou encore infiltrer des campements ennemis pour aller piquer du matos ou faire exploser le tout, les missions manquent cruellement d’audace, mais aussi de piquant. De plus, Warner oblige, le système de combat hérite de celui de Batman, mais avec la maîtrise en moins. On se retrouve ainsi à enchaîner les pains et à balancer quelques contres bien sentis à une foule de War boys offrant peu de résistance et faisant plus office de Punching Ball. On a bien quelques petites variantes avec l’ajout d’une arme blanche pour trancher une gorge ou deux sur un contre ou encore un adversaire plus gaillard que les autres, mais rien de suffisamment corsé ou inspiré pour donner de l’intérêt à un système finalement assez mou du genou. Je ne dis pas que jouer à Mad Max est une purge, on en est même assez loin, mais le gameplay au sol est à des années-lumière de celui au volant et déséquilibre complétement l’expérience de jeu. Surtout que les sorties à pied sont nombreuses et qu’il faut nécessairement passer par la phase crafting pour amasser suffisamment de métaux et se confectionner la plus jolie des autos. Pour finir, si la direction artistique envoie clairement du bois, la technique ne lui emboîte pas spécialement le pas avec de grosses chutes de framerate et des modélisations d’un autre âge. Mais rien de véritablement rédhibitoire. Le problème, si tant est qu’il y en ait un, c’est que Mad Max bénéficie d’une étrange sympathie de la part des joueurs sur les réseaux sociaux. Oui, Mad Max est plutôt chouette, mais de là à en sortir des avis dithyrambiques ou des comparaisons avec des ténors du genre, j’avoue que quelque chose me dépasse. À moins qu’à force de se frotter quotidiennement au GOTY, les autres jeux paraissent fatalement plus fades. Oui, Ça doit être ça.
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Juste chouette | |
J’ai eu beau tourner la question dans tous les sens, j’avoue avoir du mal à comprendre toute la hype qui existe autour de Mad Max. Ok, l’ambiance est plutôt chouette, la direction artistique offre de magnifiques panoramas et les combats en véhicules procurent des sensations de jeu assez folles, mais sans vouloir jouer l’aigri de service, on pourrait résumer le jeu à un gigantesque bac à sable où l’on tourne en rond à la recherche d’un moteur V8 pour sa vielle guimbarde. La faute à des missions redondantes et pas passionnantes pour un sou, une technique à la peine sur PS4 ainsi qu’un système de combat trop simpliste qui rend les passages à pied plutôt mou du genou. En fait, Mad Max est l’exemple parfait du jeu mi-figue mi-raisin. Un jeu juste chouette. Ni plus, ni moins.
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