Pour beaucoup de monde, il n’y aura toujours qu’un seul et unique Jumanji : celui de 1995 avec Robin Williams et la toute jeune Kristen Dunst. Mais derrière les craintes de voir la franchise sombrer sous l’avidité d’un gros studio hollywoodien en panne d’inspiration, le Jumanji de 2017 est loin d’être un outrage et se pose même comme une suite très efficace.

Synopsis

Le destin de quatre lycéens en retenue bascule lorsqu’ils sont aspirés dans le monde de Jumanji. Après avoir découvert une vieille console contenant un jeu vidéo dont ils n’avaient jamais entendu parler, les quatre jeunes se retrouvent mystérieusement propulsés au cœur de la jungle de Jumanji, dans le corps de leurs avatars. Ils vont rapidement découvrir que l’on ne joue pas à Jumanji, c’est le jeu qui joue avec vous… Pour revenir dans le monde réel, il va leur falloir affronter les pires dangers et triompher de l’ultime aventure. Sinon, ils resteront à jamais prisonniers de Jumanji…

Une vraie « suite »

Avant d’assister à l’avant-première du film au Grand RexDwayne « The Rock » Johnson a été accueilli tel un dieu grec par une foule en délire, fallait bien que le place quelque part, je pensais que Jumanji : Bienvenue dans la Jungle n’était qu’un simple reboot du film de 1995. Sauf que non, pas du tout, il s’agit là d’une véritable suite qui se déroule de nos jours plusieurs années après les péripéties d’Alan Shepard. Ce qui nous amène, à mon humble avis, au principal problème du film : celui de s’appeler Jumanji. Car même si ça déroule dans le même univers (quoique…) et qu’une bande de gosses se retrouvent prisonniers d’un jeu aussi sournois que machiavélique, le film aurait très bien pu s’appeler différemment et tenir debout du début à la fin sans le moindre problème. On peut comprendre la volonté de Columbia de sécuriser une grosse production qui a sans aucun doute couté des millions, mais d’un côté comme d’un autre, on ne peut pas vraiment dire que cette association était nécessaire.

critique jumanji bienvenue dans la jungle

Jumanji :  The Video Game

Bien que ça revienne doucement à la mode, les jeux de plateau n’ont plus vraiment la côte et les jeunes, comme beaucoup de vieux, passent plus de temps devant une console ou un PC plutôt qu’autour d’une table à jeter des dés. Le film prend cet état de fait en considération et transpose le Jumanji du jeu de plateau tel qu’on l’a connu à une cartouche Atari par une incroyable pirouette scénaristique. De par ce biais, le film emprunte les codes du jeu vidéo pour en faire une espèce de parodie plutôt bien vue où les personnages ont chacun un avatar avec ses forces, ses faiblesses et seulement trois petites vies. De quoi ajouter une certaine forme de tension tout au long de l’aventure qui est découpée en plusieurs niveaux bourrés d’ennemis symbolisés par des animaux sauvages pas très amicaux ou des vilains à moto qui ont oublié d’être sympathiques. Et en plus d’avoir le droit à une cinématique d’introduction qui explique à nos héros l’objet de leur quête, ils ont aussi droit au soutien de différents PNJ qui leur expliquent quoi faire en répétant sans cesse les mêmes phrases comme dans n’importe quel jeu. Si certains trouveront à redire sur l’humour parfois un peu forcé du film (on va dire que ça hurle parfois un peu trop), il ne sombre jamais dans la lourdeur et n’abuse pas des références autour du jeu vidéo, même si Sony se fait sacrément plaisir en placement produit. De ce côté-là, je le trouve même un poil timide lorsque l’action prend le pas sur le reste avec des scènes de baston et de course-poursuite plutôt bien réalisées avec une 3D, certes assez grossière, mais parfaitement dans le ton et l’esprit du film.

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Groslita malgré moi

La véritable force de Jumanji : Bienvenue dans la Jungle repose sur sa galerie de personnages interprétés par des acteurs vraiment très inspirés même si trouverez forcément quelqu’un pour vous dire le contraire. S’il y a de quoi tiquer sur le cliché du groupe de départ avec le geek, le sportif, la starlette et la nana mal dans sa peau, le fait qu’ils soient tous transposés dans un avatar aux attributs physiques à leur exact opposé change radicalement la donne. De quoi voir Dwayne Johnson fuir comme un lâche au moindre danger, Kevin Hart jouer les gros bras alors qu’il mesure 1m12, Jack Black faire les yeux doux dès qu’il croise un beau mâle ou encore voire la sublime karen Gillan avec la grâce d’un rhinocéros dans un magasin de porcelaine. Bien qu’une certaine hiérarchie soit établie, aucun personnage ne prend véritablement le pas sur l’autre et ils ont chacun leur moment de gloire, de tristesse, de tendresse et même de honte dans des scènes parfois très drôle. Et vu les régulières explosions de rire qu’il y avait dans le salle, je vous avoue avoir été rassuré de ne pas être le seul à trouver Jumanji drôle. Et comme je le disais un peu plus haut, les personnages sont portés par des acteurs vraiment au top de leur forme. L’alchimie entre Dwayne Johnson et Kevin Hart est viscérale, Nick Jonas m’a fait oublier toutes ses années Disney avec ses deux frangins, Karen Gilan dégage une énergie explosive, mais c’est surtout Jack Black qui m’a le plus impressionné dans son rôle de lolita coincé dans le corps d’un cartographe grassouillet avec une prestation différente de ce qu’il a l’habitude de servir. Mais voilà, ce genre d’humour, que ce soit sur le traitement des personnages, des blagues ou des des différentes situations, ne plaira certainement pas à tous le monde et autant tourner les talons si vous seriez à la recherche d’un film qui a quelque chose à raconter.

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Alors que je n’en attendais vraiment rien, j’avais même de très gros a priori, Jumanji : Bienvenue dans la Jungle m’a très agréablement surpris. Drôle, bourré d’action et parfaitement rythmé, j’oserais presque dire que les nouvelles aventure de The Rock au cinéma s’impose d’elles-mêmes comme la petite sortie familiale de cette fin d’année juste après l’ouragan Star Wars. Tout n’est pas parfait, il y a de quoi pointer du doigt son classicisme et sa facilité, mais on peut dire que cette suite, si on s’autorise à l’appeler comme ça, est plutôt réussie et ne fait en aucun cas honte au film de 1995.

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