Faire de la franchise Harry Potter un action-RPG ambitieux en monde ouvert est la lourde tâche que s’est imposée Avalanche Studio. Avec un budget conséquent et une bonne équipe de développement, nul doute que le résultat se doit d’être réussi. Force est de constater qu’Hogwarts Legacy est un titre surprenant, mais pas exempts de défauts. Explications.
Test de Hogwarts Legacy : 5iéme année
D’emblée, le jeu nous propose de créer son avatar. On a le choix entre divers visages, coiffures et signatures vocales. Un choix qui a son importance, car contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, notre avatar n’est pas muet. C’est d’ailleurs la premiére surprise agréable de ce Hogwarts Legacy, le fait d’offrir à notre personnage une réelle personnalité qui influera selon ses choix au cours de l’aventure.
Une fois cette étape effectuée, on plonge directement dans l’univers proposé par le jeu. Nous sommes accueillis par un prologue assez conséquent qui fait office de tutoriel, mais la premiére chose qui frappe dans Hogwarts Legacy c’est son rendu visuel.
Le jeu est beau, très beau, il affiche de jolies textures qui couplées à un éclairage maitrisé propose un rendu qui flatte clairement la rétine. Le récent Forspoken nous parait bien fade en comparaison, alors que ce dernier ne tourne que sur PlayStation 5, contrairement à Hogwarts Legacy qui est cross gen. Le titre propose trois modes graphiques : le mode performance qui vise le 60fps, le mode qualité en 4K et à 30fps et le mode Ray Tracing, toujours à 30fps, mais proposant des effets supplémentaires. Un choix qui est maintenant une habitude sur les consoles nouvelle génération.
Mais ce rendu graphique ne serait rien sans ses animations de qualité, les animations faciales restent assez basiques mais globalement le monde de Poudlard bouge très bien. C’est vivant, ça bouge dans tous les sens, et le jeu étant doublé intégralement en Français, on se retrouve plongé en plein cœur de Poudlard, modélisé avec un grand respect.
Les PNJ vivent leurs vies chacun de leur côté et on peut se surprendre parfois à écouter leurs conversations. Ce n’est certes, pas aussi poussé que dans un titre Rockstar, mais l’effort reste louable. Le tout étant saupoudré d’une bande son exceptionnelle qui reprend quelques thèmes connus des films.
Une baguette plus générique que magique ?
Si son rendu technique et sonore force le respect, la construction d’Hogwarts Legacy est un brin plus générique et classique. On va simplement se contenter de suivre un marqueur pour effectuer diverses quêtes, souvent liées au cours de classe en début d’aventure.
À ce sujet, les premières heures de jeu restent assez monotones passées la surprise de la découverte. Les allers / retours se succèdent pour notre plus grand malheur. Et bien souvent, les objectifs proposés lors des quêtes ne sont guères passionnants. C’est un réel souci dans le jeu puisque, globalement, les missions proposées par le titre ne parviennent jamais réellement à sortir des sentiers battus.
La redondance se pose naturellement et une fois la carte découverte, il faut avouer que l’ennui n’est pas loin. Ça manque cruellement de variété, les objectifs se suivent et se ressemblent. On note ici et là quelques missions assez originales, mais dans l’ensemble on a souvent l’impression de faire la même chose.
Le jeu dispose d’une trame scénaristique précise avec un fil conducteur, simple, efficace, mais là où Avalanche a fait un mauvais choix, c’est en rendant obligatoire certaines quêtes annexes.
À titre d’exemple, il est obligatoire d’effectuer dix roulades en combat ou encore d’effectuer un nombre précis d’enchainement de sort. Pourquoi ? Simplement car ces tâches répétitives et lassantes sont en réalité, les devoirs donnés par nos professeurs.
Ces devoirs permettent l’acquisition de nouveaux sorts, obligatoires pour débloquer certaines quêtes principales. Même topo concernant l’expérience acquise. En fonction de nos actions, notre personnage évolue, certaines missions ne sont accessibles qu’à partir d’un certain niveau. Dans la mesure où l’expérience glanée lors des quêtes principales est insuffisante, on comprend rapidement que là aussi, il est obligatoire d’effectuer quelques tâches annexes pour progresser.
On a tout de même la sensation qu’Avalanche Studio a cherché à gonfler artificiellement la durée de vie. C’est un choix regrettable, car en toute franchise, Hogwarts Legacy aurait pu s’affranchir de cette simili-expérience pour en faire un simple jeu d’aventure.
Le genre RPG veut que le personnage évolue fortement au cours de son aventure et cette sensation de montée en puissance est absente d’Hogwarts Legacy. Oui,notre personnage évolue, mais de façon bien trop timide.
Tu vas voir ta gueule à la récrée !
Comme tout action-RPG qui se respecte, Hogwarts Legacy propose bon nombre de combats au cours de son aventure. On y affrontera des sorciers, trolls, monstres, tout y passe ou presque. Les combats sont assez réussis dans l’ensemble, bien que l’intelligence artificielle semble un point en deçà de nos attentes.
Les adversaires ont souvent tendance à attendre sagement leur tour, le timing d’esquive ou de contre est un poil trop permissif, ce qui rend le jeu un peu trop facile. Même constat pour les boss, on se contente bêtement d’esquiver ou de contrer, le tout en balançant nos sorts comme de vulgaires munitions de kalashnikov.
Les combats auraient mérité d’avoir un côté plus stratégique et moins bourrin, c’est dommage de ne pas avoir su trouver le bon équilibre. Certains combats peuvent être évité grâce à l’infiltration, dans ce cas précis il faut avouer que l’essai est loin de convaincre. Là encore, l’intelligence artificielle semble à la ramasse et peine parfois à comprendre ce qu’il se passe.