Pour fêter les 35 ans de la célèbre mascotte de Nintendo, la firme japonaise a joué sur la nostalgie en sortant une compile qui regroupe trois classiques du plateforming 3D : les Super Mario 64, Sunshine et Galaxy. Si le plaisir de redécouvrir ces classiques est au rendez-vous, force est de constater que cet hommage se veut plutôt flemmard.
Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version envoyée par l’éditeur
Le relifting du trentenaire
Nul doute que Mario 3D All-Stars et ses 3 titres, qui demeurent des références de la plate-forme 3D sur leurs consoles et époques respectives, plaira à une immense majorité de joueurs. Chacun des jeux est reproduit à l’identique par rapport à sa version originale, ou presque. Évidemment, la grosse refonte provient du lifting HD, qui vient embellir des Sunshine et Galaxy déjà très réussis visuellement à leur époque. Bien que certains regretteront l’absence de 60 fps sur 64 et Sunshine, aucun lag ni autre latence ne sont à déplorer en mode portable. Lorsqu’on joue sur le dock, il peut y avoir des ralentissements, suffisamment rares cela dit pour que l’on n’y prête pas trop d’importance.
L’autre réussite de cette compile provient du gameplay, notamment dans le cas de Mario Galaxy. Si les Mario 64 et Sunshine se veulent eux aussi parfaitement jouables, c’est surtout l’opus initialement sorti sur Wii qui séduit par sa prise en main avec les Joy-Con de la Switch. En gardant le principe de détection de mouvement qui fit le succès de la console à l’époque, Nintendo nous offre une très belle expérience qui n’a pas pris une ride. Ce remake permet de constater que même 13 ans après sa sortie, Mario Galaxy reste une référence pour le jeu vidéo. Tout est maîtrisé de main de maître, de l’OST grandiose en passant par les mondes et niveaux aux level-designs brillants et au gameplay certes exigeant mais totalement grisant.
Sur ces éléments, rien à redire, on ne peut qu’apprécier et applaudir. Pour autant, sur d’autres aspects, ce remake fait grincer des dents.
Aide-toi, car le Lakitu-caméra dans le ciel ne t’aide pas.
Lors de sa sortie sur GameCube en 2002, Super Mario Sunshine a essuyé des critiques plus ou moins virulentes à cause de sa caméra, jugée tantôt aléatoire, tantôt insupportable. Mario 64 a quant à lui moins subi ce genre de critiques, sauf qu’y jouer en 2020 avec la caméra de l’époque relève parfois de l’exploit. Alors qu’on était en droit de s’attendre à de légères améliorations sur ce point, il n’en est absolument rien ! Les deux titres de big N (et non bug N comme le suggère la correction automatique) comportent les mêmes défauts qu’à l’époque, ce qui rebutera certainement les plus jeunes qui les découvriraient. Si cela n’est pas trop grave dans Mario Sunshine, où l’on peut manuellement corriger la caméra dans les niveaux où elle exaspère, cela s’avère en revanche très pénible pour Mario 64, qui a bien (mal) vieilli.
On regrettera d’ailleurs que ce dernier n’ait pas été remastered : lorsque l’on voit ce qu’Activision a su faire avec les excellentes trilogies Crash et Spyro, on était en droit de s’attendre à mieux. Au lieu de cela, Mario 64 n’est qu’un « simple » remake HD qui déçoit à bien des égards : la caméra, donc, est souvent exécrable, l’audio n’a subi aucune refonte, le format est un 4/3 HD (avec donc des bandes noires assez imposantes) et certaines mécaniques de gameplay auraient pu être légèrement retravaillées. Le contrôle de Mario dans les airs avec la casquette ailée par exemple peut s’avérer très laborieux, de même que certaines phases de progression « verticale ». Ce, principalement à cause de cette caméra si horrible, qui se heurte trop souvent à des obstacles invisibles. De quoi sérieusement entacher le plaisir de la redécouverte d’un classique de l’époque.
En ce qui concerne Mario Sunshine, ce sont davantage des petits détails qui, sans être gênants, font un peu tâche : l’ATH n’a pas été modifié – on a donc toujours la touche « X » du GameCube qui s’affiche pour switcher de mode de J.E.T – et il semble que les cutscenes n’aient pas subi la même refonte graphique que l’ensemble du titre, elles paraissent étonnamment moins clean.
Enfin, dans le cas de Super Mario Galaxy, c’est la jouabilité en mode portable qui déçoit quelque peu. On regrettera le manque d’intuitivité de celle-ci, à cause d’une trop grande dépendance du tactile, utilisé pour la collecte des fragments d’étoiles et pour le menu-ing.
Autant de défauts qui auraient, dans toute autre compilation, été suffisants pour justifier une note décevante, voire basse. Ici, Nintendo est « sauvé » par la qualité intrinsèque des trois titres, dont les noms à eux seuls justifient l’achat. D’autant que cette compilation n’est que temporaire, et disparaitra à jamais du Nintendo e-shop et du commerce le 31 mars 2021. Les indécis risquent bien de craquer au dernier moment à cause de ce côté exclusif et rare. Sont forts, quand mêmes, ces japonais.
Si vous souhaitez mettre la main sur Mario 3D All-Stars au meilleur prix, consulter la fiche du jeu