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Project Cars – Ce géant aux pieds d’argile

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C’est qu’il se sera fait salement attendre ce bougre de Project Cars. De longs moins de retard qui ont permis au jeu de Slightly Mad Studios de coiffer au poteau les éternels Forza et Gran Turismo dans le petit monde de la simulation automobile. Mais malgré ses innombrables qualités, le jeu s’encombre de quelques défauts bien agaçants qui ont de quoi gâcher l’expérience.

Si le PC propose des simulations automobiles suffisamment abouties pour satisfaire les amoureux de belles cylindrés et exigeant au point de faire fuir en courant les joueurs de Need For Speed,  la donne est tout autre sur consoles puisque Forza et Gran Turismo se partage le gâteau dans un compromis assez équilibré qu’on pourrait qualifier de simulation grand public. Mais en ce délicieux début de mois de Mai, voilà que Project Cars déboule sur PC et consoles pour redistribuer les cartes et reléguer les licences historiques au second plan. Je lâche ça un peu comme une bombe, mais oui, Project Cars est nettement supérieur à Forza et Gran Turismo. Le jeu est assez incroyable dans son genre et offre des sensations assez folles sur l’asphalte. Que ce soit à bord d’une Clio, d’un Kart ou d’une somptueuse LMP floquée aux couleurs de Console-Toi (Voir la photo ci-dessus), les sensations de vitesse sont de la partie et on prend du plaisir dès les premiers virages sans devoir s’infliger de longues épreuves ennuyantes avant de pouvoir s’amuser. Mais que les choses soient claires, si le jeu reste assez abordable de prime abord, les joueurs n’ayant pas l’habitude du genre devront souffrir et essuyer quelques sorties de piste avant d’espérer terminer une course sans le moindre bosse. Le jeu reste exigeant même avec toutes les aides au pilotage activées et il faut éviter de faire le kéké en sortie de virage sous peine de finir sur le bas-côté à saloper la pelouse du Nurburgring. Tout ça pour vous dire que pour espérer terminer champion ou réaliser les meilleurs chronos, il est primordial de connaitre son bolide sur le bout des doigts, apprendre par cœur les tracés et jouer de l’accélérateur avec prudence en plus de maitriser l’art du freinage. Arriver tambour battant sur un virage est loin d’être une bonne idée, s’appuyer sur un concurrent ne fonctionne presque jamais et foncer tête baissée en ligne droite peut-être tout aussi périlleux qu’une chicane puisque le jeu prend en compte les différentes aspérités des circuits et on peut rapidement terminer en tête à queue pour un nid de poule mal négocié. Mais qu’à cela ne tienne puisqu’une fois le gameplay apprivoisé, on prend un pied d’enfer à bruler de la gomme dans les circuits du monde entier. Et bien qu’on reste assez loin de ce que peut offrir un Gran Turismo 6, le jeu propose tout de même une trentaine de circuits et pas loin d’une centaine de véhicules. Mais là où Project Cars tire son épingle du jeu, c’est dans le fait de proposer l’intégralité du contenu dès le départ et de pouvoir commencer ou bon nous semble. De quoi regretter l’ergonomie assez désastreuse de l’interface.

Je me rends compte que je n’ai fait que vanter les mérites du jeu de Slightly Mad Studios depuis un bon paquet de lignes. Pourtant, quand on y regarde un peu plus près, on s’aperçoit assez vite que  tout n’est pas rose dans le petit monde de Project Cars. Déjà,  comme je le laissais sous-entendre à la fin du paragraphe dernier, le jeu souffre de quelques soucis d’ergonomie. Project Cars ayant été pensé et développé pour le PC, l’interface a beaucoup de mal à fonctionner sur consoles. Les textes sont trop petits, la palette de couleurs est austère et le tout manque tellement de clarté qu’on ne sait même pas dans quoi on s’engage lorsqu’on démarre une nouvelle carrière. Un défaut assez problématique puisque le jeu regorge de réglages en tout genre (ATH entièrement paramétrable, divers réglages mécaniques,  positionnement des sièges etc.) et ce qui aurait pu être le paradis des amateurs de mécanique se transforme rapidement en gros foutoir indigeste. Une tâche malheureusement obligatoire pour les joueurs manette puisque les réglages de base sont très discutables et si vous ne souhaitez pas avoir l’impression de piloter une savonnette dans une piste de Bobsleigh,  je vous encourage chaudement à utiliser le setup de la page Facebook de la communauté française de Project Cars. On se rend compte que le jeu a été pensé pour une utilisation avec un volant et si vous avez la chance d’avoir du bon matos à la maison, le jeu étant compatible avec presque tout ce qui existe dans le domaine, sachez qu’il y a de quoi atteindre le nirvana du pilotage. Revenir au pad en devient presque un calvaire et je sais très bien de quoi je parle puisque j’en ai fait l’amère expérience pas plus tard que le week-end dernier. Project Cars est un jeu de passionnés pour passionnés et ça se ressent dans tous les segments du jeu.

Pour en terminer une bonne fois pour toute avec les choses qui fâchent,  j’aimerais vous parler du plus gros défaut du jeu : Son IA catastrophique qui fait passer celle de Gran Turismo pour ce qui se fait mieux dans le genre. Entièrement customisable, comme presque tout le reste, l’IA de Project Cars parvient parfaitement à faire le grand écart entre la compétitivité et un certain laxisme pour les débutants, mais dès lors qu’il s’agit d’intelligence sur la piste, on frise parfois le ridicule. Ainsi, on se farcit des adversaires qui restent collé à un rail, qui n’hésitent pas à vous foncer dessus si vous êtes sur leurs trajectoires et qui adoptent un comportement parfois très agressif en piste. Je ne vous raconte pas les crises de nerfs quand on se fait sortir de la piste à quelques encablures de la ligne d’arrivée par un abruti qui vous rentre dans le derrière sans aucune raisons apparentes. Dans un autre genre, l’IA se permet de tricher en séance d’essai et de qualification avec des chronos totalement surréalistes avec parfois une trentaine de secondes d’écart sur un tour. De quoi donner des envies de meurtre, surtout quand on a passé une bonne demi-heure à tenter de faire le meilleur chrono possible. Project Cars a bien d’autres petits soucis, comme l’absence totale d’interaction sociale entre les joueurs,  une physique parfois bizarre sur les vibreurs ou encore l’impossibilité d’utiliser l’aspiration d’un adversaire pour le doubler,  mais tout ça n’est rien face au « fiasco » de l’IA qui peut gâcher à elle seule toute une après-midi de jeu.

Terminer mes impressions sur un mauvais point aurait été un cruel manque de respect pour Project Cars et l’ensemble des développeurs de Slightly Mad Studios qui ont réalisé un véritable travail d’orfèvre. Du coup, je me suis dit que terminer sur la partie technique du jeu était certainement la meilleure chose à faire. Surtout que de ce côté-là, Project Cars envoie méchamment du bois et atomise la concurrence d’un simple revers de la main. Du moins, si vous jouez sur PC, car sur consoles, même si ça reste très beau, c’est déjà moins impressionnant. Les textures sont moins fines, les couleurs moins tranchantes et l’aspect photoréaliste de l’ensemble perd de sa puissance. De plus, la version Xbox One souffre de quelques chutes de framerate en plus d’un aliasing assez disgracieux sur le contour des véhicules. Mais bon, là je joue clairement la fine bouche et le jeu reste visuellement très impressionnant. La gestion de la météo est complètement dingue, faire une course sous une pluie battante n’a jamais été aussi réaliste et faire vrombir les chevaux sous un coucher de soleil orangé qui se reflète sur le bitume est d’une assez rare beauté.  Et puis pour les joueurs ayant la chance d’avoir des configurations dignes d’une station spatiale en guise de PC de bureau, Project Cars atteint des sommets et vous n’avez qu’à aller voir quelques petites vidéos du jeu en 4K sur le net pour pleurer un bon coup et regarder avec dégout votre PS4 flambant neuve qui trône sous votre télé. C’est beau, très beau et ça envoie tout ce qu’on a connu jusque-là à la poubelle. Et là, je pèse mes mots.

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note_4 VROOMTASTIQUE !
Avec une IA digne de ce nom, une meilleure ergonomie de l’interface, l’intégration d’une couche sociale et un peu plus de respect pour les joueurs manette, Project Cars n’aurait pas été très loin de la perfection. Mais malgré ses défauts, le jeu de Slightly Mad Studios se pose sans soucis au-dessus de la concurrence avec sa conduite savoureuse, son contenu généreux et sa technique étincelante (Surtout sur PC). Alors, en attendant Forza 6 et l’annonce du prochain Gran Turismo,  les amoureux de simulation automobile ont de quoi bouffer du bitume pour encore de très longues heures avec ce qui se fait clairement de mieux.


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Marko
Marko
Maître des lieux. Développeur le joueur, joueur la nuit, mais surtout expert en bons plans

2 Commentaires

  1. Très très bon billet, j’aurais plus qu’à copier coller pour mon test ! Blagues à part, ton impression reflète exactement la mienne, et pour moi, même si « physiquement » il est au dessus d’un Forza 5, y’a encore du chemin à faire niveau Ambiance et interface…

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