Robert Langdon is Back. Après Da Vinci Code et Anges et Démon, le couple Ron Howard et Tom Hanks est de retour avec Inferno. Une nouvelle adaptation d’un roman de Dan Brown qui ne restera pas dans les annales.
Synopsis
Dans « Inferno », le célèbre expert en symbologie suit la piste d’indices liés au grand Dante lui-même. Robert Langdon se réveille dans un hôpital italien, frappé d’amnésie, et va devoir collaborer avec le docteur Sienna Brooks pour retrouver la mémoire. Tous deux vont sillonner l’Europe dans une course contre la montre pour déjouer un complot à l’échelle mondiale et empêcher le déchaînement de l’Enfer…
Pour ceux qui l’ignoreraient, Inferno est l’adaptation cinématographique du roman du même nom signé Dan Brown. Quatrième roman de la saga Robert Langdon qui a déjà connu deux premières adaptations au cinéma avec Da Vinci Code et Ange et Démon. Et rien qu’en vous posant le contexte, vous pouvez facilement deviner la teneur de ce troisième film qui reste donc dans la même veine que les deux premiers : c’est à dire moyen. Un film qui ne casse pas trois pattes à un canard, mais qu’on suit tout de même juste au bout pour connaître le fin mot de l’histoire. Car autant vous le dire dès le début, on ne regarde pas Inferno pour sa très fade galerie de personnages. Tom Hanks n’est clairement plus dans le coup et Ron Howard, le réalisateur, nous livre un film particulièrement mou du genou.
Pourtant, tout commençait plutôt bien pour Inferno. Pas de mise en place lourdingue d’intrigue avec la traditionnelle séquence de recrutement de Langdon où un tiers nous explique que ses connaissances en littérature italienne du XIVème siècle sont primordiales pour le désamorcèrent d’un plan machiavélique qui nous dépasse. Non, ici, on rentre dans le vif du sujet dès les premières minutes du film et ça fonctionne plutôt bien. Langdon se réveille dans un lit d’hôpital, une balle lui a frôlé le crâne et il n’a aucun souvenir des dernières 48 heures. Il morfle et il a des flashs d’images apocalyptiques avec des flammes et des litres de sang qui s’abattent sur lui. Et il a à peine le temps de réaliser qu’il est à Florence qu’il se fait attaquer à l’hôpital par une tueuse qui n’hésite pas à liquider tous les témoins autour d’elle. En fait, sur pas mal d’aspects, cette première scène ressemble étrangement à la scène d’introduction de The Phantom Pain. Tellement que ça ne m’étonnerait même pas Ron Howard ait joué à MGS V et qu’il s’en soit un peu inspiré. Surtout que la ressemble avec le jeu ne s’arrête pas là, mais je ne vais pas vous embêter avec ça maintenant et ça mériterait bien un petit billet à part sur le sujet. Tout ça pour vous dire que le film démarre sur les chapeaux de roues et qu’on est autant paumé que ce pauvre Langdon qui ne comprend rien à ce qui lui arrive. Hélas, la suite est nettement moins palpitante.
Après ce que je considère être une chouette entrée en matière, Inferno tombe à plat avant de reprendre du poil de la bête la dernière demi-heure. Comme ses prédécesseurs, le film est construit sous la forme d’une course-poursuite agrémentée d’énigmes mêlant histoire, mythologie ou encore religion. Ici, c’est Dante qui mène la danse et on nous fait visiter une tripotée de monuments historiques dans plusieurs villes d’Europe en un temps record. Le genre de prouesse qu’on peut définitivement voir qu’au cinéma. Malheureusement, la sauce a beaucoup de mal à prendre. La faute à une bande d’acteurs qui, dans une étrange majorité, jouent avec le frein à main enclenché. À commencer par un Tom Hanks qui est bien loin de ses plus belles années et qui semble être là juste pour toucher son chèque en attendant un rôle un peu plus croustillant à jouer. Et que dire d’Omar Sy qui après m’avoir fait une très bonne impression dans Jurassik World n’est pas loin d’être tout simplement mauvais. Et ce aussi bien dans la langue de Molière que celle de Shakespeare (son personnage est français dans le film). La faute ne revient pas seulement qu’aux acteurs et Ron Howard y est fatalement pour beaucoup. En plus d’avoir assez mal dirigé ses acteurs, la réalisation est classique, sans prise de risque et le tout semble avoir été monté un peu à l’arrache. Malgré son budget de blockbuster formaté pour cartonner au box-office, le film a parfois quelque relent de Direct to DVD. C’est méchant, je le conçois, mais on ne sent aucun fil directeur, on n’est jamais porté par le rythme et le film nous balade dans des endroits magnifiques sans jamais vraiment nous en faire profiter. Ce qui est de loin le plus triste.
Inferno est loin d’être un mauvais film et ses deux heures ont filé sans que je regarde ma montre pour savoir quand allait s’arrêter ce clavaire. J’avais vraiment envie de voir comment ce bon vieux Langdon allait une nouvelle fois sauver le monde à l’aide du puit de connaissance qu’il a entre les deux oreilles. En fait, j’aurais même beaucoup de mal à ne pas aimer ce film. Le seul truc que je lui reproche, c’est qu’on n’en retient rien. Qu’on parle de réalisation, du jeu des acteurs ou bien de son esthétique, il n’y pas grand-chose qui ressort d’Inferno. Hormis peut-être son scénario qui tient globalement la route mais qui montre tout de même de gros signes d’essoufflement. Un peu comme le roman dont ’il s’inspire. Finalement, est-ce qu’Inferno est un bon film ? Pas vraiment. Mais est-ce qu’on y passe un bon moment ? Assurément.