Après le carton de la N.Sane Trilogy il y a maintenant plus de trois ans ou encore le bon accueil du dernier Crash Team Racing, Activision a décidé d’accorder toute sa confiance au plus cinglé des marsupiaux avec Crash Bandicoot 4. Un jeu qui s’inscrit, aussi bien dans le fond que dans la forme, comme étant la véritable suite spirituelle de la trilogie originelle.
Le jeu a été testé sur PS4 Pro à partir d’une version fournie par l’éditeur
Bas les masques
Malgré quelques errances et même d’odieux défauts qu’on a préféré cacher sous le tapis à l’époque, en raison des débuts balbutiants de la plate-forme 3D, Crash Bandicoot est une série qu’on peut qualifier sans problème de culte pour toute une génération de joueurs PlayStation. Créée par Naughty Dog (Uncharted, The Last Of Us) au milieu des années 90, la série est passée sous le giron d’Activision au début de l’ère PlayStation 2, mais ils n’ont jamais réussi à atteindre l’aura ni même la qualité des titres du studio Californien. Si bien que Crash est lentement, mais sûrement, tombé dans l’oubli, aussi bien des fans que des nouvelles générations de joueurs. Du moins jusqu’à l’arrivée de la N.sane Trilogy en 2017 où les joueurs ont répondu présent pour redécouvrir la trilogie sous un tout nouveau jour. Un petit succès d’estime qui a forcément poussé Activision à mettre en chantier un quatrième épisode qui s’inscrit comme étant LA véritable suite, quitte à écarter d’un simple revers de la main tous les jeux qui ont pu sortir depuis.
C’est dans les vieux pots…
Tout du long de l’aventure, Crash bandicoot 4 ne cherche jamais à réinventer la roue et s’appuie sur la formule qui a fait ses preuves depuis maintenant de longues années. Qu’on soit dans les baskets de Crash ou dans celles de sa petite sœur Coco, le but est toujours de casser des caisses et récupérer des fruits dans une série de niveaux verticaux ou horizontaux, mais cette fois-ci dans des îles dispersées sur plusieurs lignes temporelles. La faute à la sournoiserie des Dr. Néo Cortex et Nefarious qui ont réussi à mettre une sacrée pagaille en créant des failles spatio-temporelles à l’aide d’une incantation de Uka Uka. Le but du jeu est donc de remettre tout ça en ordre en récupérant des masques spéciaux répartis dans plusieurs univers et lignes de temps. Des masques qui une fois récupérés nous octroient des capacités spéciales. Comme la possibilité de faire apparaître ou disparaître des objets d’une autre dimension, de ralentir le temps ou encore de défier les lois de la gravité avec une attaque tornade spéciale. Malheureusement, on ne peut pas les activer quand on veut car elles sont imposées par tronçons selon les niveaux. Quoi qu’il en soit, l’intégration de ces petits pouvoirs offrent une véritable bouffée d’oxygène à un gameplay qui ne demandait que ça. Et si les niveaux se montrent un peu trop scolaires, ils n’en restent pas moins très bien conçus et surtout parfaitement rythmés. Certains d’entre eux sont même jouables avec d’autres personnages de la grande famille Crash, comme Dingodile ou Tawna, ce qui apporte un soupçon de variété au gameplay. Finalement, si Crash Bandicoot 4 n’a rien de véritablement originale, il reste très agréable à jouer et on prend plaisir à recommencer encore et encore certains niveaux un peu trop récalcitrants.
…qu’on fait la meilleure compote
L’histoire nous a montrés que Crash Bandicoot est une série pour le peu difficile. Crash 4 ne renie pas du tout ses racines, mais apporte tout de même un peu de flexibilité. Si on peut toujours jouer à l’ancienne, il y a maintenant un mode avec vies illimitées pour ne pas devoir recommencer un niveau depuis le début après X morts. De quoi rendre la honte encore plus grande avec un compteur de morts qui nous nargue ou encore le tableau des scores qui nous montre tout le chemin à parcourir pour mettre la main sur toutes les gemmes. D’ailleurs, sachez que Crash Bandicoot 4 est un jeu très généreux. Comptez une bonne grosse dizaine d’heures pour venir à bout de l’aventure et il faut bien doubler, voire tripler la durée, si vous souhaitez choper tous les bonus et débloquer toutes les skins disponibles. Aussi, en plus de pouvoir faire du contre la montre ou s’amuser avec les cassettes flashbacks, le jeu propose un mode N.verse où vous pouvez refaire tous les niveaux en mode miroir et avec une D.A complètement chamboulée avec du noir et blanc ou plein d’effets visuels. En clair, avec Crash Bandicoot 4, sachez que vous en aurez clairement pour votre argent.
Un real aux petits oignons
D’un point de vue purement technique, si Crash Bandicoot 4 n’a rien d’incroyable, oubliez donc toute forme d’intégration de Ray Tracing avec des reflets de la mort qui tue sur la moindre surface plane, il n’en reste pas moins sacrément joli. Ce qui se matérialise à travers une direction artistique très inspirée, des niveaux qui transpirent de détails, très variés et des effets visuels qui donnent beaucoup de cohérence à l’ensemble. Avec une mention spéciale pour le niveau du carnaval, tout simplement somptueux, qui est réussi sur tous les points. Aussi, le jeu tourne à la perfection et vous ne serez jamais gêné par la moindre vilaine petite chute de framerate. Pour autant, Crash 4 est loin d’être parfait et on peste toujours autant sur son agaçant manque de visibilité. Notamment en mode de vue verticale où on meurt trop souvent à cause d’une mauvaise appréciation de la distance ou d’une corde loupée alors qu’on jurerait être parfaitement dans l’axe. De quoi hurler de rage et briser quelques manettes si vous n’avez pas les nerfs assez solides. Ce qui ce serait assez délicat puisque la difficulté du jeu monte crescendo et vous rendra complètement fou dans sa dernière ligne droite. Vous voilà prévenu !
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